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Thorn le prédateur

Thorn le prédateur

Titel: Thorn le prédateur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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jeune,
et…
    — Épargnez-moi votre homélie, je vous prie, coupai-je
d’un ton sec. Le prix, c’est de cela que je suis venu discuter.
    — Le prix ? Vous le connaissez.
    Il n’empêche, je tentai de marchander, ne serait-ce que pour
en tirer un avantage symbolique. Le négociant, je l’ai dit, avait évoqué pour
l’esclave Petit Singe un montant qui équivalait peu ou prou à la totalité de ce
que j’avais dans ma bourse. Cependant, au terme d’une discussion houleuse qui
frôla l’altercation, je réussis à le faire baisser légèrement, ce qui nous
laissait, à Wyrd et moi, de quoi payer notre pension au deversorium, et
de quoi nous équiper pour l’hiver à venir, ainsi qu’un peu de menue monnaie
dont j’avais besoin pour un dernier projet personnel. J’avais acheté la venefica.
    —  Très bien, fis-je, une fois que, la
transaction conclue, le négociant eut signé, et apposé son sceau sur le
certificat m’instaurant propriétaire légitime de l’esclave Petit Singe. Faites
habiller la jeune fille et tenez-la prête pour dès que j’aurai besoin de ses
services. Il se pourrait que je l’appelle assez vite.
    — Elle sera très bientôt dévouée et à vos ordres,
sourit l’Égyptien d’un air maléfique. Quand le temps sera venu, je vous souhaite
pleine et complète satisfaction, Khaîre, jeune maître.
    Au cours des jours qui suivirent, c’est moi qui devins un
espion, blotti à l’affût devant le domicile du dux Latobrigex. Je
limitai ma surveillance à la durée du jour, car c’était de jour que la
conjonction d’événements souhaitée avait la plus grande probabilité de se
produire. Le soir venu, je retrouvais Wyrd, et nous allions dîner à la taverne
ou nous baigner aux thermes, parlant de choses banales, sans conséquence. La
curiosité le démangeait visiblement, mais il fit preuve de patience, et ne posa
aucune question ni n’émit aucune récrimination au sujet du retard que je
faisais prendre à notre expédition d’hiver.
    Je vis à de nombreuses reprises la voiture au décor
liburnien quitter la résidence ducale aux cris de : « Faites place
pour le légat ! » mais soit elle convoyait Latobrigex seul, soit le
légat sortait en compagnie de sa femme, soit accompagné de son fils. Ce n’est
que le jour où je vis enfin les porteurs transporter côte à côte Robeya et
Jaerius que je les suivis en trottinant à bonne distance. Comme je l’avais
espéré, la voiture stoppa aux thermes masculins, et Jaerius en descendit. Puis
la voiture repartit, et je continuai ma filature, émettant une fervente prière
silencieuse. Celle-ci fut exaucée : l’arrêt suivant se fit aux thermes
féminins, et Robeya en descendit pour s’y rendre.
    Je courus aussi vite que je pus jusqu’à l’échoppe de
l’Égyptien, y récupérai sans difficultés Petit Singe, et la traînant par le
bras, fonçai vers les thermes où Jaerius était en train de prendre un bain.
Arriver en compagnie d’un esclave destiné à votre service n’avait en soi rien
d’incongru, mais il était évident que je ne pouvais entrer ici accompagné d’une
jeune fille. Cependant, comme dans tous les thermes haut de gamme, il y avait
là de petites salles d’attente, ou exedria, et j’installai Petit Singe
dans l’une d’entre elles munie d’une couche.
    Bien qu’il lui fut impossible de comprendre mes mots, la
jeune fille noire regarda attentivement ce que je lui expliquais par gestes,
hochant la tête en signe de compréhension chaque fois qu’elle intégrait l’un
des points abordés. Elle devait se mettre totalement nue, puis s’allonger sur
sa couche et attendre un peu ; après quoi, elle aurait à agir en fonction
de ce pour quoi elle avait été élevée et entraînée. Ceci fait, elle devrait se
rhabiller sans délai, quitter l’ exedrium , sortir du bâtiment et me
rejoindre dans la ruelle adjacente.
    Espérant instamment que Petit Singe avait vraiment compris
ce que je venais d’expliquer, je la laissai là et me rendis dans l’ apodyterium où je me dévêtis. Vêtu d’une serviette autour des hanches, je traversai en
toute hâte l’enfilade des pièces successives, à la recherche de Jaerius. Au
terme de ma folle course récente, je me dis que j’avais effectivement bien
besoin d’un bain, aussi fus-je grandement soulagé lorsque je localisai ma proie
dans la vapeur du sudatorium. Il y avait là plusieurs autres hommes,
assis à transpirer tout en parlant entre eux,

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