Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Thorn le prédateur

Thorn le prédateur

Titel: Thorn le prédateur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
Vom Netzwerk:
Máztein thizai
friathwai manna ni habáith, ei huas sáiwala seina lagjith faúr frijonds
seinans.
    Je n’avais jamais rencontré la mère invalide de Gudinand, et
ignorais même si elle savait lire. Mais la femme veuve accueillerait l’argent
avec un grand bonheur, et trouverait sans doute un voisin pour lui traduire les
deux documents. Le certificat informerait la veille femme doublement endeuillée
qu’elle possédait à présent une esclave, qui remplacerait Gudinand et lui
procurerait de l’aide, des soins et du ravitaillement. L’autre document serait
là pour lui rappeler ce qu’en bonne chrétienne, elle ne pouvait ignorer :
« Il n’est pas de plus grand amour pour un homme que d’offrir sa vie à un
ami. »
     
    *
     
    J’étais rentré au deversorium , m’étais rhabillé en
Thorn, et étais en train de prendre dans ma chambre un repos bien gagné lorsque
Wyrd revint, un tantinet éméché, les cheveux et la barbe en bataille. Il me
jeta un coup d’œil rougi et déclara sans ambages :
    — Je suppose que tu sais déjà que le dragon femelle
Robeya et son petit ver de Jaerius sont morts tous les deux ?
    —  Ne, fráuja, je ne le savais pas. Mais je le
souhaitais ardemment.
    — Ils sont morts en se baignant, mais pas de noyade.
Leur mort semble avoir été presque simultanée, bien que dans des thermes
distincts.
    — C’est ce que j’espérais entendre.
    — Ils sont décédés dans de curieuses circonstances. Des
circonstances curieusement similaires.
    — J’en suis positivement enchanté.
    — On raconte que le visage de Jaerius était déformé
d’une grimace presque insoutenable à regarder, le corps hideusement tordu dans
une mare de ses propres excréments. La tête de Robeya était crispée du même
horrible rictus, son corps lui aussi noué d’une épouvantable convulsion, et
elle flottait dans l’eau du balineum brunie et puante de sa skeit.
    —  Vous ne pouviez pas me faire plus plaisir.
    — Étrangement, au vu de ce qui s’est passé aujourd’hui,
le Père Tiburce, lui, est toujours en vie.
    — J’en suis désolé. Mais j’imagine qu’il serait assez imprudent
de ma part de débarrasser Constantia de tous ses malfaisants en une seule fois.
Je laisserai donc le prêtre au jugement de ce Dieu qu’il prétend servir.
    — Il risque de ne plus servir grand-monde, dorénavant.
Du moins en public. Je gagerais qu’il va se calfeutrer le restant de ses jours
derrière des portes closes et bardées de gardiens.
    Voyant que je ne relevais pas cette dernière remarque, et me
contentais de lui sourire, Wyrd se gratta la barbe et dit :
    — Voilà donc pourquoi tu avais besoin de cet argent.
Mais par la statue vengeresse de Mytis, gamin, qu’as-tu donc acheté avec
ça ?
    — Une sorte d’esclave.
    — Quoi ? Quelle sorte d’esclave ? Un
gladiateur ? Un sicaire tueur ? Mais on n’a relevé de traces de
violence, dit-on, sur aucun des deux corps.
    — J’ai acheté une venefica.
    —  Quoi ?! (Il parut choqué au point d’en
paraître sobre.) Qu’est-ce que tu peux savoir d’une venefica, toi ?
Comment pourrais-tu le savoir ?
    — Je suis d’une nature curieuse, fráuja. Je me
suis renseigné. J’ai appris que de jeunes esclaves étaient, dès leur enfance,
nourries de certains poisons. D’abord à toute petite dose, puis en quantités
plus importantes au fur et à mesure de leur croissance. Quand elles arrivent à
l’âge de jeunes filles, leur corps est tellement habitué à ces substances qu’il
ne les craint plus. Mais le poison accumulé dans leurs tissus est si virulent
qu’un homme qui couche avec une venefica, ou quiconque goûterait un de
ses liquides intimes, meurt instantanément.
    D’une voix assourdie, Wyrd en déduisit :
    — Et tu en as acheté une. Et tu l’as présentée à…
    — Plutôt spéciale, il faut le préciser. Cette fille,
comme la plupart de ses pareilles, avait été nourrie d’aconit, car ce poison
possède un parfum plutôt agréable. Mais celle-ci a en outre été gavée
d’elaterium. Si vous ne le savez pas, fráuja, on tire ce poison d’une
plante appelée le « concombre gicleur ».
    —  Iésus, marmonna Wyrd, les yeux emplis d’une
horreur respectueuse. Pas étonnant qu’ils soient morts de façon aussi
dégoûtante, explosant comme ces concombres sauvages.
    Wyrd semblait complètement dégrisé, à présent. Mais aussi un
tantinet mal à l’aise.
    — Dis-moi, gamin, as-tu

Weitere Kostenlose Bücher