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Thorn le prédateur

Thorn le prédateur

Titel: Thorn le prédateur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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avec
Deidamia lorsque nous pensions être des sœurs. Or, ce n’est pas ce que
faisaient ces femmes. Melbai et d’autres avaient sorti de je ne sais où un olisbós, et s’étaient attaché cet instrument à la hauteur du bas-ventre. Un olisbós est un fascinum artificiel fait d’un cuir doux ou d’un bois poli, et si
certains d’entre eux avaient sensiblement la taille et l’aspect de celui d’un
homme, d’autres étaient d’une taille démesurément grotesque, parsemés de
verrues ou tout tordus, quand ils n’étaient pas d’un noir éthiopien, dorés ou
peints d’autres couleurs tapageuses n’ayant plus rien d’humain.
    Je compris tout d’un coup ce qu’avait voulu dire Dengla en
employant le terme « ramoner », car les femmes munies de leur olisbós s’en servaient comme Maecius l’avait fait avec son passif partenaire.
    Sans chercher à flirter, à montrer son affection ou à
séduire, elles poussaient simplement l’autre femme sur la couche, se plaçaient
au-dessus et les violaient littéralement. Mais le mot
« violer » pourrait sembler ici inadapté, car les victimes étaient
évidemment ardemment consentantes. Melbai était en train de besogner l’une des
femmes de haute naissance que j’avais un peu plus tôt reconnues. Dengla était
pour sa part « ramonée » par une hideuse sorcière hors d’âge, et ni
ma logeuse ni la clarissima n’avaient l’air de pleurer, ni de lutter
pour se libérer de leur assaillante.
    En vérité, tout comme les hommes et leurs Ganymèdes
respectifs, les femmes en train de s’accoupler se tortillaient en haletant et
en poussant des cris de joie. Si je pouvais, à la rigueur, imaginer que celle
qui recevait puisse y trouver un certain plaisir, je ne comprenais absolument
pas ce que pouvait ressentir celle qui ruait à l’aide de son olisbós ,
hormis peut-être une sensation purement cérébrale, une sorte de délectation
perverse à jouer tout à la fois l’homme séducteur et le violeur conquérant.
    Toujours est-il que je vis bientôt ces femmes changer de
rôle, ou même de partenaire, se passant de l’une à l’autre l’ olisbós maculé et brillant de leurs sécrétions. Chacune devenait donc à son tour
violeuse ou victime, donneuse ou preneuse de plaisir, suivant la manière dont
elles concevaient la chose. Je vis même surgir un olisbós double, qui
pouvait être utilisé sans qu’on ait à l’attacher, et permettait à une même
femme de jouer les deux rôles à la fois. Deux femmes se plaçant à quatre pattes
en position opposée pouvaient ainsi, croupe contre croupe, insérer l’instrument
dans leurs intimités respectives et se mettre à se balancer d’avant en arrière
jusqu’à la montée du plaisir.
    Quelques femmes, c’est vrai, ne participaient pas à l’orgie,
se contentant d’en jouir du regard. Mais elles n’en étaient pas moins prises de
cette même transe de l’ hysterikà zêlos, à en juger par les bruits de
gorge extasiés qu’elles produisaient, tandis qu’elles manipulaient, frottaient
et titillaient ce qui se trouvait entre leurs cuisses. Et certaines femmes
étendues sur leur couche, se trouvant momentanément sans partenaire,
regardaient en souriant dans ma direction. Mais j’étais tout sauf attirée par
leur copulation contrefaite. J’avais déjà folâtré plus d’une fois avec une
femme, une fois en tant que femme moi-même, et plusieurs en tant qu’homme, mais
à chaque fois, j’avais fait usage de mon corps pour donner du plaisir à l’autre.
Cette manière de se satisfaire était non seulement froide, distante et brutale,
mais elle était aussi ridicule ; je les voyais telles des vaches utilisant
leurs longs pis traînants pour se pénétrer l’une l’autre.
    Je n’avais pas plus envie de me joindre aux bacchantes mâles
dans leur copulation néronienne, bien qu’au moins leur corps leur servît
d’instrument, sans dérisoires substituts. J’avais déjà vécu l’expérience
hautement gratifiante de coucher avec un homme en tant que femme, et je
refusais de croire que cette pratique de concacatus puisse lui être en
aucune façon comparée.
    Durant tout ce temps, les cinq musiciennes n’avaient cessé
de produire une douce, lente et presque écœurante mélopée phrygienne, sans
doute pour inspirer aux bacchantes de sensuelles émotions. Elles
s’interrompirent cependant derechef, afin que le vieux prêtre, que par chance,
nul autre de ses compagnons ne besognait à cet

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