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Thorn le prédateur

Thorn le prédateur

Titel: Thorn le prédateur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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dessous. Note bien ceci, gamin. Ton bras se relève
plus vite et plus fort qu’il peut s’abaisser. Aussi, fais tourner la fronde
dans l’autre sens, et envoie le projectile en l’accompagnant d’un vif mouvement
du bras vers le haut, en le projetant loin vers l’avant.
    J’essayai ainsi et, bien que je fusse encore assez maladroit
dans son exécution, la méthode de Wyrd me donna bientôt un agréable sentiment
d’assurance dans le maniement de l’objet. Je m’entraînai donc patiemment,
chaque fois que l’occasion s’en présentait, et avant la fin de notre voyage,
c’est moi qui abattais l’essentiel de notre petit gibier.
    Nous finîmes par émerger de sous la perpétuelle voûte grise
du ciel des Alpes, et certains jours de soleil commencèrent d’abord par alterner,
puis à s’imposer progressivement sur la grisaille. Heureusement, en ces
contrées, nous traversions des forêts si denses que même dépourvues de
feuilles, elles nous procuraient un abri suffisant aux rayons du soleil ;
sans elles, nul doute que la réverbération nous eût vite rendus aveugles. Ici,
dans cette province romaine connue sous le nom de Rhétie primaire (Rhaetia
prima) [34] , nous rejoignîmes la rivière Birsus [35] , cours d’eau
si étroit qu’il était gelé tout du long, comme les minces ruisselets de
montagne.
    Nous descendîmes le cours de la rivière, et là où elle
rejoint le vaste fleuve Rhenus, nous arrivâmes en vue de Basilea. Le premier
bâtiment qui nous apparut était celui de la garnison, dont les hauts murs sont
bâtis sur une terrasse d’où l’on domine de très haut le confluent. Wyrd
m’expliqua qu’à cet endroit le Rhenus, jusque-là un cours d’eau étroit et
rapide orienté vers l’ouest, fait un coude abrupt en direction du nord, et
s’élargit, laissant ses eaux larges s’écouler plus sereinement. Nous arrivions
donc à la limite de la zone navigable de ce fleuve, qui s’étire sur toute
l’Europe du Nord pour se jeter dans l’Océan germanique [36] .
    Cela dit, par rapport à d’autres que j’ai visitées depuis,
Basilea n’est qu’une modeste ville de garnison romaine. Mais toutes se
ressemblent en ce sens qu’elles ont grandi au fil du temps. Le camp romain
ceint de murs ou « fort » occupe l’endroit le plus élevé car le plus
facile à défendre, et il est en général immense. Il est encerclé de remparts,
de redans, de contreforts et de tours de guet, ainsi que de fossés, de douves,
de rangées de pieux et autres barrières, tous ouvrages censés le prémunir
contre une invasion. Tout autour de ces défenses, autour du fort, sont
rassemblées les cabanae. Bien que ce mot signifie
« baraques », ce sont néanmoins de substantielles bâtisses, divisées
en blocs par des rues, des places du marché et tous autres traits les plus
caractéristiques d’une ville. Nul doute qu’elles n’aient été à l’origine les
rudimentaires cabanes de ces auxiliaires qui suivaient les troupes pour leur
fournir ces commodités que l’armée ne leur octroyait point, telles que plats
copieux, bons vins, femmes à petit prix et autres divertissements coquins, mais
dès qu’une garnison commençait à devenir une ville destinée à durer, ces cabanae se mettaient à ressembler à une ville tout à fait conventionnelle, avec ses
commerces, son activité et sa convivialité.
    Au-delà de celles-ci, les faubourgs de la ville contiennent
les industries répondant aux besoins des hommes de troupe et des citoyens
ordinaires : les chantiers de bois, les tuileries, les enclos à bétail,
les ateliers de potiers ou de maréchaux-ferrants, la plupart tenus par des
descendants de vétérans romains à la retraite qui avaient choisi leur épouse
parmi la population locale. En sus de toutes ces dépendances communes aux
villes de garnison, Basilea disposait aussi de docks, d’ateliers de réparation,
de fabriques de chandelles et d’entrepôts alignés tout le long du Rhenus.
    Le fleuve constituant la voie royale pour le trafic des
marchandises et les négociants, les routes se réduisaient à deux voies étroites
et mal entretenues conduisant à l’intérieur de Basilea, et c’est en suivant
l’une d’entre elles que nous pénétrâmes, Wyrd et moi, dans la ville. On aurait
pu s’attendre à y trouver un minimum de circulation, mais nous étions
absolument les seuls à l’emprunter ce jour-là. Aucun chariot, aucun cavalier et
pas un piéton n’étaient visibles. Wyrd ne

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