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Thorn le prédateur

Thorn le prédateur

Titel: Thorn le prédateur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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succombent à la
périlleuse opération endurée, les rares qui survivent se négocient à des prix
extravagants. Cet abominable Syrien a sous les sabots une fortune, si je puis
m’exprimer ainsi.
    —  Iésus, répétai-je.
    Et nous marchâmes tous deux en silence jusqu’à ce que
Paccius, bien en avant, nous fît signe de nous hâter vers l’entrée du praetorium. Alors, Wyrd se retourna une nouvelle fois vers moi et dit, avec ce qui ressemblait
à de la contrition :
    — Pardonne-moi, gamin. Quand tu m’as interrogé au sujet
des enfants charismatiques, j’ai montré quelque surprise parce que… akh, eh
bien, parce que je pensais que tu étais l’un d’entre eux.
    — Je ne suis rien de la sorte ! me récriai-je,
furieux. Je n’ai subi aucune mutilation de mes parties intimes !
    Il haussa les épaules.
    — Je t’ai demandé pardon, et ne te demanderai rien
d’autre… pas même si tu es un rejeton du petit dieu Hermaphroditus. Je te l’ai
déjà dit, je me soucie comme d’une guigne de ce que tu peux être. Je n’ai pas
changé d’avis, et n’en varierai pas à l’avenir. Ne revenons plus sur ce sujet.
Suis-moi maintenant au praetorium, et nous saurons enfin pourquoi
l’auguste Calidius se réjouit tant de notre arrivée.

 
13
    Paccius nous conduisit à travers un hall et différentes
pièces, toutes magnifiquement meublées et décorées aux murs comme au sol de
mosaïques, de couches, de tables, de draperies, de lampes et d’autres objets
dont l’usage m’échappait pour l’essentiel. Je me dis que l’entretien d’un tel
palais devait requérir une domesticité impressionnante, tant en serviteurs
qu’en esclaves ou en soldats d’ordonnance, et cependant, nous ne rencontrâmes
personne. Paccius nous entraîna à nouveau dehors, dans un jardin situé au
centre du bâtiment, qu’encadrait une promenade sous colonnades. Le sol était
bien sûr couvert de neige et aucune plante n’était fleurie, mais un homme
arpentait pourtant nerveusement les dalles de la terrasse, tout en se tordant
les mains comme je l’avais vu faire au Syrien.
    Il était blanc de cheveux, des rides sillonnaient sa face
glabre et tannée, mais il se tenait droit et semblait solide pour son âge. Il
ne portait point l’uniforme, juste un long manteau en laine de Mantoue
élégamment garni de menu-vair. Face à un tel noble, nous devions ressembler,
Wyrd et moi, à deux sauvages fraîchement extraits par son signifer de
leur misérable terrier. Dès qu’il nous aperçut, pourtant, sa sombre expression
s’illumina, et il s’approcha vivement, criant :
    —  Caius Uiridus ! Salve, salve !
    — Salve, Clarissimus Calidius, répondit Wyrd,
tandis que d’une main ferme, ils se secouaient mutuellement le poignet droit.
    — Je vais allumer un cierge à Mithra, déclara Calidius,
pour le remercier de t’avoir envoyé ici en ces temps d’affreuse détresse, vieux
guerrier.
    Wyrd répliqua, sardonique :
    — J’ignore ce qui pourrait bien me valoir une telle
distinction de Mithra. Quel est le problème, Légat ?
    Calidius fit signe à Paccius de s’éloigner, mais ne sembla
pas accorder le moindre intérêt à ma présence, tandis qu’il expliquait :
    — Les Huns ont enlevé une femme romaine et son
fils ; ils les retiennent en otages et réclament pour les rendre une
rançon exorbitante, que je ne puis leur accorder.
    Wyrd se rembrunit.
    — Quelle que soit la rançon que vous pourrez leur
verser, n’espérez surtout pas qu’ils vous les restituent.
    — En vérité, je n’escomptais pas du tout les revoir…
jusqu’à ce que l’on vienne m’annoncer ton arrivée, vieux camarade.
    —  Akh, c’est effectivement un vieux camarade qui
se tient désormais devant toi. Je ne suis venu ici que pour négocier quelques
peaux, et…
    — Oublie cela ! Tu n’auras pas besoin de
marchander ou de chicaner sur leur prix avec les marchands de Basilea. Je
t’achèterai moi-même tout ce que tu as apporté, quel que soit le prix que tu
demanderas. Je souhaiterais que tu pourchasses ces Huns et que tu délivres
cette femme et son fils.
    — Calidius, je ne tue plus de Huns, de nos jours,
seulement des ours. Les survivants de la famille d’un ours tué risquent moins
de me poursuivre à travers le monde durant des années.
    Le légat rétorqua d’un ton acerbe :
    — Tu n’as pas toujours parlé ainsi. Pas plus que tu ne
répondais, dans le temps, au titre prolétarien de « caius ».
    Les

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