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Titus

Titus

Titel: Titus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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est partout : en Gaule, en Judée et en Galilée. On crucifie. On massacre. On livre les hommes aux fauves.
    Sa voix s’est mise à trembler.
    — Écoute ce que dit notre Dieu, Christos : « Il y aura des guerres. Les nations se lèveront contre les nations, les royaumes contre les royaumes. Il y aura des tremblements de terre, des famines, des pestes de tous les côtés, et de grands signes dans le ciel. Ce sont là les commencements des douleurs. »
    Il avait élevé la voix et, dans la pièce sombre, les hommes et les femmes qui l’avaient suivi répétaient ces mots :
    — Les commencements des douleurs… Prions Christos qui a puni la Bête, prions pour que la résurrection saisisse les corps de ceux que la Bête a martyrisés, et de ceux qui succomberont si de nouvelles épreuves, un nouveau pourceau à serres d’épervier nous frappent. Prions pour que la résurrection nous donne la vie et la paix Éternelles. Prions Christos.
    Puis ils ont scandé :
    — Maranatha ! Maranatha ! Notre-Seigneur vient ! Notre-Seigneur vient !
     
    J’ai quitté les chrétiens ému, répétant presque malgré moi : « Maranatha ! Maranatha ! »
    Mais ce que je voyais s’approcher, ce n’était pas « Notre-Seigneur », mais Galba, un empereur dont on préparait déjà le renversement.
    Chaque jour Sabinus se rendait à la caserne des prétoriens.
    Lui seul, disait-il, tiendrait les promesses faites : il verserait les sept mille cinq cents drachmes que chaque soldat devait toucher pour avoir élu Galba.
    On l’écoutait, mais on ne le respectait pas. Il n’était, disait-on, que le fils d’un gladiateur, qu’un affranchi qui avait été au service de Néron, l’un des délateurs parmi les plus pervers.
    J’ai entendu un centurion dire aux prétoriens :
    — Nous pouvions invoquer nos griefs contre Néron, mais maintenant, pour trahir Galba, avons-nous à lui reprocher le meurtre d’une mère, l’assassinat d’une épouse, la honte de voir un empereur se produire sur scène et jouer la tragédie ? Devons-nous préférer à Galba, qui fut gouverneur, consul, qui est issu d’une famille noble, dont la richesse est immense, qui possède les plus grands entrepôts de blé d’Italie, ce Sabinus qui a trahi Néron après avoir été son compagnon de crimes et de débauches, et qui nous trahira à notre tour ?
     
    Ce jour-là j’ai écrit à Vespasien et à Titus que la terre de Rome, depuis la chute de Néron, était secouée par des tremblements si forts qu’il faudrait plusieurs mois, plusieurs guerres pour que le calme s’y réinstallât.
    On ne pouvait faire confiance aux prétoriens, qui se vendaient au plus offrant : à Néron, Sabinus ou Galba, et demain sans doute à Vitellius, qui commandait en Germanie et que ses soldats avaient déjà élu empereur, ou bien à Othon, ce débauché qui avait jadis épousé Poppée sur ordre de Néron. Mari censé être complaisant, il avait facilité les rencontres entre sa femme et l’empereur, mais, peut-être amoureux de sa nouvelle épouse, jaloux de Néron, il s’était tout à coup rebellé et n’avait eu la vie sauve que parce qu’il était ami de Sénèque.
    C’était en ces temps anciens où Sénèque était écouté de Néron.
    Othon avait été exilé et il rentrait maintenant à Rome aux côtés de Galba, et déjà on murmurait qu’il était le rival de ce dernier, qui s’était refusé à l’adopter et à en faire son successeur.
    J’ai écrit à Vespasien et à Titus qu’ils devaient se garder de reconnaître l’autorité de l’un ou l’autre de ces hommes – Galba, Othon, Vitellius – qui prétendaient gouverner l’Empire. Les prétoriens ou leurs soldats auraient beau, en les acclamant, les élire empereurs, personne ne pouvait savoir qui, d’entre eux, l’emporterait.
    On venait ainsi de trouver Sabinus égorgé dans la chambre d’un soldat. Son cadavre avait été traîné au milieu du camp des prétoriens. On l’entoura d’une palissade et, le jour suivant, tous ceux qui le voulaient purent le contempler et sentir cette odeur de chair en décomposition.
     
    « Laisse ces ambitieux s’entretuer et pourrir », ai-je écrit à Vespasien.

 
     
15
    Le premier corps à pourrir fut celui de Galba, ce vieil homme difforme, cruel et avare, débauché et soumis aux affranchis avec qui il partageait sa couche.
    Il me faut bien l’appeler empereur, même s’il ne réussit jamais à rassembler autour de lui

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