Toute l’histoire du monde
née en Égypte, trois ou quatre mille ans avant Jésus-Christ, il y a donc cinq ou six mille ans. Aujourd’hui encore, Chinois et Japonais ont conservé ce genre d’écriture.
L’État naît d’abord en Égypte parce que la nécessité climatique y est impérieuse, le Nil coulant au milieu du Sahara.
Cette Égypte indépendante de l’Antiquité va durer vingt-cinq siècles.
Il s’agit d’une population très nombreuse, 7 à 8 millions d’habitants, gouvernée par un État très organisé. L’histoire de l’Égypte ancienne est facile à comprendre : quand l’État est fort, c’est l’abondance ; quand il se désagrège, c’est l’anarchie et l’invasion : bédouins du désert, Hyksos venus de l’est.
Il y a quatre périodes de force : l’Ancien Empire, vers -2800 ; le Moyen Empire, vers -2000 ; le Nouvel Empire, vers -1500, et la dynastie « saïte », vers le VII e siècle avant Jésus-Christ.
L’histoire de l’Égypte indépendante se termine par la conquête perse en -525 (et ne recommence que vers 1950, avec Nasser). Ces périodes de force sont entrecoupées de trois longues époques d’anarchie.
Le premier pharaon de l’Ancien Empire s’appelait Ménès, dont la capitale se situait à Memphis (pas très loin du Caire actuel). C’est l’Ancien Empire qui fit bâtir les pyramides, tombeaux des pharaons Khéops, Khéphren et Mykérinos. On comprend, devant elles, l’extraordinaire révolution technique que fut la révolution agricole. Dès qu’il y a un État, une administration et une armée, on peut bâtir des pyramides à la gloire des rois. Le surplus agricole permet d’entretenir scribes, soldats et artisans, tous individus qui ne sont plus paysans. La ville apparaît, car il faut au roi administration et palais.
L’Égypte atteignit son apogée sous le Nouvel Empire, qui installa sa capitale à Thèbes, dans le Sud. Nous avons pu étudier de près le corps du pharaon Ramsès II, qui régna de -1301 à -1235 et qui mourut à quatre-vingt-dix ans. En effet, les Égyptiens embaumaient les corps de leurs notables, et la momie du roi est venue en France pour être auscultée. L’âge avancé de Ramsès II nous permet de contredire une idée à la mode selon laquelle la durée de la vie humaine aurait augmenté. En réalité, cette durée n’a guère changé. « Nous vivons jusqu’à soixante-dix ans, quatre-vingts pour les plus vigoureux », dit la Bible. Simplement, jadis, les vieillards étaient rares (plus nombreux, il est vrai, chez les dirigeants que chez les paysans, les premiers buvant de l’eau propre et se fatiguant moins physiquement que les seconds).
La dernière dynastie indépendante d’Égypte établit sa capitale à Sais, dans le Delta.
Tout le monde connaît la prodigieuse architecture égyptienne, dont on peut admirer les ruines cyclopéennes à Louqsor et à Karnak. Mais on sait moins que les dirigeants égyptiens vivaient dans le raffinement d’un luxe très moderne.
Après l’Égypte, l’État apparut aussi en Mésopotamie : d’abord au Sud, à Sumer, vers -2600 ; puis sur le moyen Euphrate, avec l’ancien empire babylonien, où régna vers -1730 le roi Hammourabi, célèbre pour nous avoir laissé un code de lois, sur des tablettes ; ensuite sur le haut Tigre, que dominèrent depuis leur capitale Ninive (proche de l’actuelle Mossoul) les dynasties militaires et conquérantes des rois assyriens, dont les noms sonnent comme des déclarations de guerre (Teglat-Phalazar ; Sargon, de – 669 à – 630 ; Assurbanipal) ; enfin, de nouveau au Sud, le dernier empire mésopotamien avec la ville prodigieuse de Babylone (proche de l’actuelle Bagdad, mais sur l’Euphrate) et le grand roi Nabuchodonosor, maudit par la Bible pour avoir déporté les juifs hors de Palestine (-587).
« Au bord des fleuves de Babylone nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion ; aux peupliers d’alentour nous avions pendu nos harpes », dit le Psaume.
Les États mésopotamiens connurent eux aussi une architecture éblouissante. Seulement, parce que les Mésopotamiens construisaient en brique, et non pas en pierre comme les Égyptiens, l’Irak est moins riche en monuments que l’Egypte, la brique se conservant mal. Mais il suffit d’entrer au Louvre et d’admirer les dragons ailés qui y sont exposés pour être convaincu de la force de l’art assyrien.
Les États égyptien et mésopotamiens, qui se touchent en Palestine, eurent
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