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Toute l’histoire du monde

Titel: Toute l’histoire du monde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Claude Barreau , Guillaume Bigot
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bourgeoisie fut tout autant touchée. Des centaines de normaliens, de polytechniciens ou de saint-cyriens, des dizaines d’écrivains – dont l’auteur du Grand Meaulnes , Alain-Fournier, Péguy et Apollinaire -disparurent.
    Il faut souligner que les vieux empires monarchiques et autoritaires (celui d’Allemagne, celui d’Autriche, celui des tsars et celui des Ottomans) ne survécurent pas à l’épreuve. La démocratie couronnée anglaise s’en tira mieux.
    En revanche, il y eut quelque chose de romain (la Rome de la République) dans cette faible démocratie française qui connut plusieurs crises ministérielles pendant la guerre, mais qui tint le coup ! C’est une erreur de croire que la démocratie est forcément incapable. Nous avons souvent remarqué l’importance de l’adhésion populaire pour les gouvernements : le « mental » russe, allemand et turc a craqué ; la République des Jules a tenu, avec Clemenceau.
    Restait à gagner la paix.
    Le traité de Versailles (28 avril 1919) créa une Société des Nations et – avec les traités de Saint-Germain, de Sèvres et de Neuilly – réorganisa l’Europe.
    Mais le traité de Versailles ne fut pas ratifié par le Sénat des États-Unis lesquels ne participèrent donc pas (pas plus que la Russie) à la Société des Nations, installée à Genève. Frappé de paralysie, le président Wilson vit son candidat battu à l’élection présidentielle de 1920. Les États-Unis retournèrent à leur isolationnisme traditionnel, dont seules les provocations allemandes avaient pu les faire sortir.
    L’Angleterre les suivit.
    Bien sûr, l’Angleterre et la France triomphaient en apparence. Elles se partagèrent les colonies allemandes (le Cameroun à la France, la Tanzanie à l’Angleterre).
    Elle se partagèrent aussi l’empire turc – la France recevant la Syrie et le Liban, et l’Angleterre l’Irak. Mais
    c était un marché de dupes. Trompés dans leurs espérances nationales, irrités par la réalisation d’un foyer juif en Palestine, les Arabes de Syrie, de Palestine et d’Irak eurent l’impression, justifiée, d’avoir été trahis. D’où la naissance d’un ressentiment antioccidental (et anti-israélien) qui explique bien des drames actuels.
    La Pologne, asservie depuis le XVIII e siècle, renaissait au contraire de ses cendres comme État indépendant, avec l’aide des Français.
    La France dominait en apparence le monde – du moins le monde continental : les océans aux Anglais, les continents aux Français. L’Amérique et la Grande-Bretagne étaient retournées à leurs politiques traditionnelles (isolement américain et British Empire) et avaient abandonné la conscription. Quant à la Russie, elle était en proie à l’anarchie. L’armée française restait hégémonique, présente en Allemagne, en Turquie, dans les Balkans.
    Mais la France était saignée à blanc (contrairement à l’Allemagne dont le territoire, à peine amoindri, n’avait pas souffert) et sans alliée face au désir de revanche des Allemands. Alors que l’Allemagne restait la première puissance économique d’Europe (et peut-être du monde).
    En effet, Clemenceau commit la terrible erreur de rayer de la carte l’Autriche-Hongrie. Certes, l’empire des Habsbourg, avait perdu la guerre. Mais, après la mort du vieux François-Joseph, son successeur Charles I er était disposé à l’alliance avec Paris (celle qui aurait dû exister pour contrer les ambitions de la Prusse depuis Sadowa).
    Il eût été intelligent de pousser les peuples de la double monarchie à rester ensemble en transformant l’empire en triple ou quadruple monarchie : les Slaves du Nord ou du Sud accédant au pouvoir à égalité avec les Hongrois et les Autrichiens.
    Qu’ont gagné Tchèques, Slovaques, Croates et Hongrois à se séparer ? La domination nazie, puis, quarante années durant, la domination soviétique – le désespoir et la servitude.
    La France aurait trouvé, dans l’empire maintenu des Habsbourg, un utile contrepoids à la puissance de Berlin.
    Le principe des nationalités, poussé à l’absurde, fit naître des États faibles aux populations entremêlées, ces peuples ayant vécu des siècles avec les Autrichiens. Il suffit de visiter Prague, Budapest, Vienne et Zagreb pour constater leur héritage commun.
    La France, qui les fit naître, ne put s’appuyer sur eux quand Berlin redevint menaçant. Autant la renaissance de la Pologne était justifiée,

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