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Toute l’histoire du monde

Titel: Toute l’histoire du monde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Claude Barreau , Guillaume Bigot
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autant la destruction de l’empire des Habsbourg fut une erreur. Il faut reconnaître que le conformisme de l’époque y poussait et que les nationalistes slaves avaient le vent en poupe. Mais Clemenceau, s’il fut le « Père la Victoire », n’eut pas l’esprit assez large pour dominer ses réflexes antimonarchistes.
    Dès lors, l’Autriche résiduelle était condamnée à disparaître, si elle voulait rester de culture allemande. Vienne (qui avant 1914 était la capitale de l’Europe, à l’égal de Paris, avec les austro-marxistes et Freud) sombra dans une déprime profonde : qu’on imagine un instant Paris ne régnant plus que sur l’Île-de-France !
    Et Ton sait ce qu’il est advenu de la seule construction intelligente imaginée par Paris : l’union des Slaves du Sud, Croates et Serbes, dans la Yougoslavie !
    On ne saurait rater si complètement la paix en ayant si bravement remporté la guerre.

La tentative de révolution mondiale
    Le xdc c siècle a été long : de Waterloo (18 juin 1815) à la révolution d’Octobre (6 novembre 1917 selon le calendrier universel – les Russes utilisaient un calendrier décalé), soit un peu plus de cent deux ans.
    Le xx c siècle, au contraire, fut court : de novembre 1917 à la démolition du mur de Berlin en novembre 1989, soit exactement soixante-douze ans, à peine trois générations. Les « siècles » ne correspondent pas aux dates officielles.
    Les révolutions industrielles avaient fait l’unité du long XIX c siècle. Le communisme et les Soviets firent celle du court xx e  : ce siècle commença par la prise de pouvoir des Soviets et finit avec leur chute. Le communisme en fut l’espoir ou la menace.
    Le communisme, aujourd’hui, a presque disparu. La Chine reste formellement communiste, mais il s’agit en fait d’un État capitaliste autoritaire. Subsistent deux « organes témoins » : la Corée du Nord et Cuba (jusqu’à quand ?), seuls survivants d’une époque disparue.
    Le régime des tsars n’avait pas résisté à la guerre de 14. En 1905, l’armée russe avait été battue par un Japon à peine modernisé : comment aurait-elle pu résister à la formidable mécanique de l’armée allemande de 14 ?
    Les trains roulaient très lentement en Russie, où n’existaient pas de vraies routes. Socialement, l’Allemagne wilhelminienne vivait à des années-lumière d’une Russie arriérée dans laquelle les paysans, les « moujiks » (90 % de la population), étaient exploités par une petite caste de latifundiaires. D’ailleurs, les Allemands étaient bien vus en Russie, où ils étaient nombreux à s’être expatriés : paysans sur la Volga, ingénieurs et officiers à Pétersbourg.
    Le tsar emprisonné, le gouvernement Kerenski se révéla nul.
    Après la chute de l’empire en février 1917, le pouvoir tomba dans un véritable trou noir : les libéraux, les socialistes, les mencheviks se le disputaient dans l’anarchie. Mais comment expliquer la victoire de Lénine ?
    Bien sûr, il était rentré (en train depuis la Suisse) avec la complicité des services allemands ; ces services détestaient les révolutionnaires, mais pratiquaient la vieille maxime selon laquelle « les ennemis de nos ennemis sont nos amis » (la CIA aida ainsi Ben Laden).
    Bien sûr, Lénine comprit immédiatement que le peuple russe, massivement paysan et massivement dégoûté de la guerre, ne voulait que deux choses : la terre et la paix. Il était le seul à les lui promettre. Mais cela n’aurait pas suffi.
    Il faut donc parler de Lénine, surnom de Vladimir Ilitch Oulianov (1870-1924). Militant révolutionnaire, membre de cercles marxistes (en 1895 à Pétersbourg), il comprit vite que l’idéal, même radical et subversif, n’était pas suffisant pour gagner les guerres sociales. Il ne méconnaissait pas l’importance des idées – il en joua. Mais il lui fallait une organisation. En 1902, il écrivit un essai, Que faire ?, dans lequel il donna sa conception du parti politique. C’était une nouveauté. Jamais, jusqu’à Lénine, n’avait existé de parti politique comme il le décrit. Même au temps de la Révolution française, la « Montagne » n’était pas un parti, mais un groupe de députés fascinés par Danton et Robespierre.
    Le parti selon Lénine doit être une institution quasi militaire (militant = militaire), hiérarchisée et encadrée par des permanents de métier, les « professionnels de la

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