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Toute l’histoire du monde

Titel: Toute l’histoire du monde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Claude Barreau , Guillaume Bigot
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Süss…
    Au xdt c siècle, les juifs étaient nombreux dans l’empire ottoman et dans celui des tsars. Chez les Turcs, ils n’étaient pas inquiétés, alors que chez les Russes sévissaient les « pogroms ». La populace brûlait les maisons des juifs sans que la police tsariste intervînt.
    À cette époque, un intellectuel juif viennois, Theodor Herzl, pensa que ce scandale ne pouvait plus durer. Comme les États-nations étaient alors à la mode, il eut l’idée d’en créer un pour servir de refuge aux persécutés israélites. En 1896, il publia son livre L’État juif. L’affaire Dreyfus, qui le fit désespérer un moment de la République française, ne fut pas étrangère à son projet. Le « sionisme » était né (Sion, l’un des noms bibliques de Jérusalem). Herzl aurait bien accepté pour refuge l’Ouganda, mais en définitive, comme tous les textes de la Bible parlent de la Palestine, le congrès sioniste décida de créer le refuge dans le pays d’origine du judaïsme. Rien que de logique…
    Le malheur fut que ce pays était, depuis presque deux millénaires, occupé par d’ex-juifs et des Arabes musulmans (ou chrétiens). On y trouvait quelques communautés ferventes à Safed, à Jérusalem, à Hébron, mais elles étaient minuscules.
    Les sionistes refoulèrent cet aspect déplaisant de la réalité. Herzl alla négocier avec le sultan et, quand on lui allégua la présence d’Arabes en Palestine, il avança l’argument du caractère nomade (bédouin) et non sédentaire de ces derniers. Ce qui est faux, beaucoup d’Arabes palestiniens étant agriculteurs. Les premiers colons sionistes, encouragés par les Rothschild, achetèrent des terres pour transformer les commerçants et les tailleurs de la diaspora en paysans semblables à ceux de la Bible.
    En 1918, l’empire turc disparut. Les Anglais avaient à la fois promis l’« indépendance » aux Arabes et un « foyer » aux sionistes – Lawrence et Balfour !
    Le mouvement sioniste prit de l’ampleur à la suite de la révolution soviétique et de l’indépendance de la Pologne. L’émigration vers la Palestine fut valorisée (c’est une « aliyah », une montée). L’élite dirigeante israélienne est issue de l’Est européen (juifs de Lituanie ou de Pologne). Les disputes, puis les heurts, se multiplièrent entre les communautés rurales juives (les fameux kibboutz) et les agriculteurs arabes. La ville de Tel-Aviv absorba rapidement Jaffa. On comptait 200 000 juifs en Palestine en 1925,400 000 en 1935 et 700 000 à la veille de la guerre mondiale, la Palestine étant sous protectorat anglais.
    Pendant la guerre, les juifs de Palestine jouèrent le jeu de l’Angleterre. Ils formèrent des unités israélites, alors que le mufti de Jérusalem (par antisémitisme) fut pro allemand. En 1945, les puissances victorieuses prirent brutalement conscience de la Shoah et furent saisies de remords tardifs. L’Holocauste légitimait la pensée de Herzl aux yeux des nations. Sans le choc frontal de la destruction des juifs d’Europe par les nazis, jamais l’URSS, la Grande-Bretagne et les États-Unis n’auraient joué cette carte.
    L’ONU accepta en 1948 la création d’un État juif en Palestine. Les juifs de Palestine (le Yichouv) n’attendaient que cela. Les États arabes émancipés au même moment – Syrie, Jordanie, Irak, Égypte (les Anglais y restant très présents jusqu’à Nasser) – ne l’admirent pas. Leurs armées envahirent le nouvel Israël. N’ayant jamais combattu, les armées arabes n’étaient pas aguerries. Les Anglais s’étaient méfiés du progermanisme des Arabes et, contrairement aux Français, ne les avaient pas employés contre Rommel. La Haganah, devenue Tsahal, était aguerrie et bien équipée (par les Russes et la Tchécoslovaquie). Elle gagna la guerre d’indépendance. Des centaines de milliers de paysans palestiniens prirent la fuite (le moins qu’on puisse dire est que les dirigeants sionistes ne s’y opposèrent pas ; on cite le nom de quelques villages incendiés) et quittèrent leurs fermes. L’« indépendance » des uns fut la catastrophe (la « Nakbah ») des autres. Israël avait gagné ses frontières de la « ligne verte » – depuis reconnues par l’ONU, donc légales.
    En 1956, Israël participa, sans profit, à la funeste expédition franco-anglaise sur le canal de Suez, se faisant encore un peu plus mal voir des Arabes.
    Cependant, peu à peu, les

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