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Toute l’histoire du monde

Titel: Toute l’histoire du monde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Claude Barreau , Guillaume Bigot
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fut obligé de capituler le 7 mai 1954. Cette défaite marqua la fin de la guerre française d’Indochine (à laquelle succéda la guerre américaine du Vietnam). Ce fut aussi le début des troubles en Algérie. Il y a un lien entre les événements du 7 mai (Diên Biên Phu) et ceux du 1 er novembre 1954 en Algérie (début de l’insurrection antifrançaise) : la défaite ébranla la confiance.
    Plus encore, les acteurs d’Algérie furent souvent des anciens d’Indochine. Du côté français, les officiers qui commandèrent en Algérie avaient appris ce qu’ils appelaient la « guerre révolutionnaire » au Tonkin. Ils ne voulaient plus, en aucun cas, « amener le drapeau ». Du côté de l’insurrection algérienne, beaucoup de chefs avaient appris la même « guerre révolutionnaire », mais retournée, comme sous-officiers de l’armée française. Son chef, Ben Bella, s’était quant à lui couvert de gloire en Italie.
    Le 1 er novembre 1954 éclata la guerre d’Algérie.
    La Quatrième République put négocier sans drame l’indépendance de la Tunisie (Mendès France, Bourguiba) et celle du Maroc (Edgar Faure, le sultan Ben Youssef) en 1955. Protectorats, Tunisie et Maroc, n’étaient que des colonies de cadres.
    Elle ne se résolut pas à le faire en Algérie, colonie de peuplement où résidaient depuis longtemps un million d’Européens, super-français (quoique souvent d’origine étrangère) – les « pieds-noirs » -, et neuf millions d’indigènes musulmans, considérés comme des citoyens de second rang. Les Européens n’étaient disposés à aucune concession envers les musulmans, et les chefs militaires (revenus d’Indochine) à aucun compromis. La population métropolitaine les soutenait. Les « pouvoirs spéciaux » pour l’Algérie furent votés à l’Assemblée (y compris par les communistes) et le gouvernement osa (ce qu’il s’était refusé de faire en Indochine) envoyer le contingent. Plus de deux millions de jeunes Français séjournèrent donc outre-Méditerranée. « Rappelés » ou « maintenus », la durée du service militaire, comme aujourd’hui en Israël, dépassa trente-deux mois.
    L’armée française compta bientôt 500 000 hommes sur place, dont ses meilleurs régiments (parachutistes, Légion, etc.). À chaque fois que le gouvernement voulut améliorer le statut des indigènes, les pieds-noirs, qui animaient à Paris d’influents lobbies, le firent tomber : émeutes à Alger, votes hostiles au Parlement. Ainsi chuta Guy Mollet, brave homme sans envergure, socialiste patriote mais faible, le 21 mai 1957.
    La navrante expédition de Suez le dépeint tout entier.
    L’Égypte s’était complètement libérée de la tutelle britannique avec la chute de la royauté et l’arrivée au pouvoir de Nasser, nationaliste, socialiste, arabe. Or, à la suite de la nationalisation du canal de Suez, le 26 juillet 1956, Guy Mollet avait montré ses muscles en organisant la reconquête du canal (conjointement avec les Anglais). Militairement, en octobre, ce fut un succès. Mais les pères sévères, Russes et Américains, tapant du poing sur la table, Guy Mollet (à la suite du Premier ministre anglais Anthony Eden) prit peur et rembarqua ses troupes de manière précipitée.
    Il ne fallait certainement pas lancer les paras français sur Port-Saïd, mais, une fois les armes dégainées, il était ridicule de s’en aller si vite. Rien n’est pire qu’une démonstration de force impuissante. Cette péripétie sanglante conforta les officiers français dans leur intransigeance.
    On pourrait comparer les guerres impériales du Vietnam, d’Afghanistan et d’Algérie : elles durèrent chacune sept ou huit ans, entraînèrent le même nombre de morts (quelques dizaines de milliers de soldats européens et quelques centaines de milliers d’indigènes), et se terminèrent par une débâcle.
    Mais la guerre d’Algérie fut absolument différente des deux autres : les Français étaient en Algérie depuis cent trente ans ; la guerre d’Algérie fut une guerre de sécession, le Sud se séparant du Nord ; ce fut surtout, aspect méconnu, une guerre civile. Elle n’opposa pas seulement l’armée à l’insurrection FLN, ni les Européens aux musulmans. Elle divisa les partis et les familles. On trouvait des « pieds-noirs » libéraux, et beaucoup d’indigènes pro-français.
    Après plus d’un siècle de présence, les liens étaient inégaux mais

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