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Toute l’histoire du monde

Titel: Toute l’histoire du monde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Claude Barreau , Guillaume Bigot
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dont les légistes se réclamaient du droit romain.
    Ainsi, vers l’an 1000, les « temps barbares » sont terminés. Commence alors le « Moyen Age », qui, contrairement au lieu commun, peut rivaliser en civilisation avec l’Antiquité. Mais, de la chute de Rome (410) au couronnement du premier Capétien (987), il avait fallu cinq siècles pour faire repartir la civilisation.
    Le système féodal était, par certains côtés, inférieur au système romain : le sens de l’État y était moins fort, remplacé par les chaînes de vassalités qui allaient des petits seigneurs aux rois. Par d’autres, il lui était comparable ou même supérieur.
    La reconstruction médiévale bénéficia d’ailleurs d’une longue période chaude et propice aux moissons que nous avons signalée à propos du Grœnland. L’« optimum climatique » dura jusqu’à la fin du XIII e siècle.
    L’agriculture en profita, en même temps que de la sécurité revenue. Grâce à la paix, le commerce international reprit (les foires de Champagne). Les villes purent renaître et beaucoup de « villes neuves » virent le jour. Les capitales royales ou ecclésiastiques (Paris, Londres, Vienne, Rome) et les grandes cités marchandes (Gênes ou Venise) dépassèrent les 100 000 habitants. On en revint aux chiffres de l’Antiquité ; de même, la population globale explosa. La France médiévale compta entre 10 et 15 millions d’habitants.
    Une extraordinaire architecture, digne de l’antique mais de conception nouvelle, naquit alors. D’abord copiée sur celle de Byzance, et pour cette raison appelée « romane » (romaine), elle trouva ses formules originales. Ce fut l’âge des cathédrales. Autour de Notre-Dame de Paris, on en recense des dizaines (75 en France et 350 en Europe) : Amiens, Sens, Chartres, Reims, Bourges, etc.
    Quand on regarde la nef de Notre-Dame, au bord de la Seine, on comprend que la construction de tels monuments demandait la paix, beaucoup d’argent et d’immenses connaissances techniques. Au même moment, l’Europe se couvrait « d’une floraison de milliers et de milliers de blanches églises », disent les chroniques, mais aussi de châteaux forts, de halles et de palais. Nos paysages actuels, en Europe, restent aujourd’hui largement marqués par le Moyen Âge. Et ces architectures ne sont pas en ruine (à l’exception des châteaux forts démantelés par les rois pour des motifs politiques) : preuve que, depuis, la civilisation ne s’est pas à nouveau écroulée.
    Au centre de Paris, par exemple, dans l’île de la Cité, le palais royal (aujourd’hui Palais de Justice) et la cathédrale. Au nord de la Seine, dans un marais asséché (le Marais), la cité des marchands et l’Hôtel de Ville. Sur la plage – la grève -, devant la maison commune, s’assemblaient les artisans et ouvriers mécontents, d’où l’expression « faire grève ». Au sud du fleuve, de vastes couvents et l’université, le Quartier latin (parce que les étudiants parlaient latin). Les évêques ouvraient en effet dans les grandes cités des écoles ecclésiastiques où l’on étudiait à nouveau les arts et les sciences. Les maîtres y étaient célèbres et savants, et les étudiants (les « escoliers ») nombreux et turbulents. Comme l’écrit Villon : « Eh ! Dieu, si j’eusse estudié . Au temps de ma jeunesse folle. Et à bonnes mœurs dédié. J’eusse maison et couche molle.  Mais quoi ? je fuyais l’escole.  Comme fait le mauvais enfant.  En escrivant cette parole. A peu que le cœur ne me fend. »
    Grâce aux universités, le Moyen Âge fut une époque de grandes découvertes scientifiques ou techniques. On y inventa la charrue à socle, qui remplaça avantageusement l’araire antique, car elle labourait plus profond. On y inventa la cheminée : si curieux que cela puisse paraître, les Romains ne la connaissaient pas et enfumaient leurs palais avec leurs braseros, d’où l’habitude de recenser la population par le nombre des cheminées : les « feux ». On y inventa l’assolement, qui consiste à alterner les cultures selon la longueur des racines.
    L’agriculture médiévale se révéla plus productive, beaucoup moins « fragile », que l’agriculture antique. Le collier d’épaule permit d’utiliser la force des chevaux, que les Anciens attelaient par le cou – aussi ne pouvaient-ils tirer sans s’étrangler. L’étrier changea la cavalerie légère de

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