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Toute l’histoire du monde

Titel: Toute l’histoire du monde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Claude Barreau , Guillaume Bigot
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l’Occident chrétien. En effet, la dynastie des Omeyyades perdit le pouvoir, et celle des Abbassides (descendants d’El-Abbas, un oncle de Mahomet) lui succéda. Or, les Abbassides transférèrent la capitale de l’empire de Damas à Bagdad, sur le Tigre : l’adversaire s’éloignait. Les Abbassides, qui régnèrent de 751 à 945, furent d’ailleurs moins guerriers que les Omeyyades. Leur souverain le plus connu fut le célèbre Haroun el-Rachid, qui gouverna Bagdad de 768 à 809 en un long règne fastueux (c’est l’époque des Mille et Une Nuits).
    L’empire arabe connut là son apogée, malgré quelques dissidences (par exemple, l’Espagne musulmane resta omeyyade) et malgré aussi quelques dissonances. En vertu du statut de « dhimmitude » à eux accordé par le Prophète, juifs et chrétiens restèrent nombreux dans le Dar el-islam. Ils le sont encore aujourd’hui au Proche-Orient (des millions), en Égypte (les coptes), en Syrie, en Palestine, en Irak (le ministre des Affaires étrangères de Saddam Hussein était chrétien). Obstinément attachés à leur culture, les Iraniens continuèrent (et continuent) à parler persan. Ainsi l’islam se dissocia-t-il de l’arabité.
    L’arabe est la langue sacrée et liturgique, mais aujourd’hui la grande majorité des musulmans ne sont plus arabes et ne parlent plus arabe.
    Cependant, au IXe siècle, le Dar el-islam s’étendait des Pyrénées à l’Afghanistan. Les invasions musulmanes commencèrent aux Indes vers l’an 1000.
    À cette époque, Mahmoud de Gazni (en Afghanistan) entreprit la conquête de tout le bassin de l’Indus, le fleuve originel des Indiens, puis celle de la vallée du Gange, le fleuve sacré de l’hindouisme.
    Cette conquête-là fut extraordinairement violente. Elle fut l’œuvre de Tamerlan ou Timour Lang (1336-1405). Acclamé empereur musulman, il envahit les Indes en 1398. Pourquoi cette violence ? Parce que le Coran n’avait pas prévu de statut pour les hindous, lesquels, selon les catégories musulmanes, n’étaient que des idolâtres !
    L’empire moghol (à distinguer des Mongols de Gengis Khan, complètement païens) fonda aux Indes des villes comme Lahore et eut de grands souverains, comme Akbar (1542-1605), qui réussirent à unifier le sous-continent. Mais l’islam se heurta toujours au problème de l’hindouisme, qu’il ne savait comment traiter.
    Religion « forte », et même très forte, l’islam n’est pas une religion « attrape-tout » comme le christianisme. Il suscite donc des allergies considérables à ses frontières. Aujourd’hui encore, les tensions sont extrêmement vives entre le Pakistan musulman et l’Inde hindouiste : guerre au Cachemire, attentats réciproques, massacres d’infidèles d’un côté et démolitions de mosquées de l’autre.
    Il faut comprendre que le sous-continent met aux prises le monothéisme absolu de l’islam avec le polythéisme enveloppant, « fort » à sa manière, du brahmanisme. Il n’est pas étonnant que cela fasse des étincelles !
    Il n’en fit pas de même en Chine. Jamais l’islam ne put s’y imposer. Et ce, pour une raison toute simple et presque triviale : la Chine est la civilisation du cochon, et jamais les Chinois ne renonceront à manger du porc ! Il y a certes des minorités musulmanes en Chine, mais sur les marges.
    À l’issue de cette immense et séculaire aventure, nous pouvons constater la force d’entraînement de l’islam, sa force militaire aussi (partout, les conversions suivirent les cavaliers d’Allah – à l’exception de l’Indonésie, où la religion du Prophète fut transmise par des commerçants-navigateurs, dont l’archétype est Simbad le Marin), et sa grandeur qu’attestent de magnifiques monuments.
    Cependant, l’islam fut une religion de rupture, entraînant l’oubli et le refoulement du passé, comme ce fut le cas en Égypte.
    Il ne réussit pas non plus (à l’exception, encore une fois, du monde très particulier du commerce malais ou indonésien) à sortir durablement de sa « niche écologique » originelle, celle du Sahel, dont l’islam occupe l’écharpe géographique du Maroc au Penjab. L’humidité, la pluie, le faisaient reculer.
    C’est l’un des grands enjeux de l’histoire contemporaine : l’islam va-t-il pouvoir rompre avec cette sorte de fatalité spatiale, aujourd’hui où l’immigration a mené des millions de musulmans en Europe du Nord et aux Amériques ? Le

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