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Toute l’histoire du monde

Titel: Toute l’histoire du monde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Claude Barreau , Guillaume Bigot
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famille de banquiers, les Médicis, dont Laurent le Magnifique fut le plus célèbre (1449-1492). Ces financiers extrêmement
    cultivés lisaient, en grec, Aristote et Platon. Mais ils se seraient sentis déshonorés s’ils n’avaient fait construire places, théâtres et fontaines pour le peuple. Ils pratiquaient le précepte : « Noblesse oblige. »
    Sans porter de jugement moral, on peut penser que les financiers d’aujourd’hui ne ressemblent guère à ceux de Florence. Ils ne se sentent plus d’obligations sociales et sont en général assez incultes : quelle chute, des Médicis à Messier !
    En 1532, un conseiller du gouvernement florentin, Machiavel, écrivit un traité politique toujours d’actualité : Le Prince. Réflexion cynique sur la manière de gouverner avec intelligence et ruse. La « raison d’État » permet à Machiavel de justifier, en certains cas, le meurtre et le mensonge – liberté de penser d’une témérité inouïe dans une époque encore chrétienne. Le « Prince » n’oublie cependant jamais que son pouvoir repose sur le consentement du peuple et qu’il est justifié par le bien public. Cette fin morale sachant recourir, il est vrai, à des moyens amoraux.
    À Rome, la papauté était exercée par des pontifes peu chrétiens : Alexandre VI Borgia (1492-1502), Jules II (1503-1513) et Léon X (1513-1521). Cela démontre qu’une grande institution peut être dirigée par des individus ne croyant plus au message que cette institution diffuse. (Au XXIe siècle, les dirigeants chinois croient-ils encore au communisme ?) En revanche, ces papes de la Renaissance étaient des humanistes et faisaient travailler pour leur compte les plus grands artistes : Raphaël, Léonard, Michel-Ange.
    Michel-Ange, de son vrai nom Buonarroti (1475-1564), protégé d’abord par les Médicis (le David de la place de la Seigneurie), vécut ensuite à Rome (la Pietà). Le pape Jules II lui confia l’exécution des fresques de la chapelle Sixtine, puis de son plafond (le Jugement dernier). Michel-Ange peignit ce plafond sur le dos, au sommet d’un échafaudage : quand le pape s’impatientait de la durée des travaux, Michel-Ange lui jetait le contenu de son seau de peinture sur la tête. Et le terrible pontife ne protestait pas. En ces temps de mécénat, l’artiste avait tous les droits. Sculpteur, peintre, lettré (il aimait lire Platon), Michel-Ange fut un admirable architecte qui conçut la place du Capitole à Rome et l’extraordinaire dôme de la basilique Saint-Pierre, plus grand que celui édifié par Brunelleschi à Florence. Quand il mourut, à quatre-vingt-neuf ans, à la suite d’une chute de cheval (eh oui !), sa gloire était déjà consacrée par un livre de Vasari et une biographie de Condivi.
    Michel-Ange est l’archétype des génies de la Renaissance, flamboyante époque qui vit se côtoyer Michel-Ange, Machiavel et Léonard de Vinci (comme, au temps de Périclès, se rencontraient au théâtre Sophocle, Aristophane et Thucydide.)
    Léonard de Vinci, s’il vécut moins longtemps, fut un génie encore plus universel : à la sculpture, à la peinture et à l’architecture, il ajoutait en effet la mécanique et fut un ingénieur incomparable. Comme témoin de la variété de ses talents, nous pouvons lire un curriculum vitae qu’il adressa au prince Ludovic le More, duc de Milan, à l’âge d’environ trente ans :
    « J’ai le moyen, écrit Léonard, de construire des ponts très légers, solides et robustes, et d’un transport facile, pour poursuivre et mettre en déroute l’ennemi, et d’autres plus solides qui résistent au feu et à l’assaut, aisés et faciles à enlever et à poser. Et des moyens de détruire et brûler les ponts de l’ennemi. Pour l’investissement d’une place forte, je sais comment chasser l’eau des fossés et construire une infinité de ponts, béliers, échelles d’escalade et autres engins relatifs à ce genre d’entreprise. Si une place ne peut être réduite par le bombardement à cause de la hauteur de son glacis, j’ai les moyens de détruire toute citadelle ou autre place forte, dont les fondations ne posent pas sur le rocher. J’ai aussi des méthodes pour faire des bombardes très commodes et faciles à transporter, qui lancent de la pierraille quasi comme la tempête, causant grande terreur à l’ennemi par leur fumée et grand dommage et confusion. Et si d’aventure l’engagement avait lieu sur mer,

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