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Toute l’histoire du monde

Titel: Toute l’histoire du monde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Claude Barreau , Guillaume Bigot
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sud, la ville sainte de Cuzco – origine de la dynastie fondée par le roi Pachacuti en 1438, qui connut son apogée sous le grand empereur Huayna-Capac (1493-1527). Après la mort de celui-ci, ses fils se disputèrent le pouvoir dans une guerre fratricide dont triompha l’empereur Atahualpa.
    Ces grandes civilisations savaient compter et venaient d’inventer l’écriture. Elles sortaient de la préhistoire et entraient dans un néolithique triomphant. Elles communiquaient entre elles, et avec les nomades des prairies nord-américaines, mais ignoraient l’existence du monde extérieur (à l’exception de quelques souvenirs légendaires). Elles étaient paysannes, l’océan étant pour elles ce qu’était pour nous l’espace interplanétaire avant les débuts de la conquête spatiale.
    Le « contact » entre les civilisations précolombiennes et les Européens fut dévastateur. En 1519, le gouverneur espagnol de Cuba confia la direction d’une expédition au Mexique à un noble du nom de Cortés. Arrivé sans encombre dans la capitale aztèque de Tenochtitlan (Mexico), Cortés fut reçu par le roi Montezuma, qui le prit (quelques jours) pour un dieu. Cortés étant rappelé sur la côte, son lieutenant Alvarado en profita pour faire massacrer des dignitaires aztèques, provoquant un soulèvement dans lequel fut tué Montezuma. Les Espagnols furent obligés de quitter la ville le 30 juin 1520, dans la nuit (Noche triste). Cortés, revenu avec des renforts, assiégea Tenochtitlan ; il la prit le 13 août 1521 et permit des représailles terribles. Le royaume aztèque était subjugué ! Les Espagnols poussèrent jusque chez les Mayas au sud, jusqu’en Californie au nord.
    En 1531, un autre capitaine espagnol, Pizarre, dirigea une expédition qui longea la côte Pacifique de l’Amérique vers le Pérou.
    L’empereur Atahualpa savait, lui, que les Espagnols n’étaient pas des dieux. Curieux cependant de les voir, il les invita à venir le visiter près de Cajamarca, où il avait dressé son camp. Le 16 novembre 1532, il reçut les « visiteurs d’un autre monde », sur son trône, au milieu de sa garde de plusieurs milliers de soldats. Les Espagnols n’étaient que cent soixante-trois, avec une douzaine de chevaux et quelques petits canons. Le soir, en un geste d’une audace inouïe et d’une déloyauté absolue (il était l’hôte de l’Inca), Pizarre prit le monarque en otage et l’empire s’écroula.
    Il s’agit d’une des pages les plus terrifiantes de l’histoire du monde.
    Pourquoi cet immense empire inca, peuplé de 10 à 15 millions d’habitants, s’effondra-t-il si rapidement sous l’action d’une poignée de Castillans ?
    Les armes ? La poudre n’explique rien : les arquebuses tiraient difficilement un coup par minute (les arcs des gardes impériaux étaient plus efficaces) et leur détonation n’effraya pas longtemps les Indiens.
    Les chevaux ? Les Amérindiens ignoraient certes le cheval. Les Incas ne « montaient » aucun animal, utilisant seulement des lamas comme animaux de charge. On oublie facilement, quand on regarde chevaucher les Indiens des westerns, que le cheval a été amené en Amérique par les Européens. Mais, précisément, les indigènes cessèrent vite de craindre les chevaux et apprirent à monter avec maestria.
    En fait, Atahualpa aurait pu faire égorger les Espagnols. Bien sûr, il en serait venu d’autres, mais, compte tenu de l’organisation inca et du grand éloignement des Espagnols de leur base, la lutte n’aurait pas été inégale.
    Encore une fois, la réponse se trouve dans la psychologie des Indiens, dans leur « mental », dans leurs idées. C’étaient des gens très civilisés, mais fatalistes et collectivistes, pour lesquels l’initiative individuelle n’existait pas (l’empereur prisonnier, que faire ?). Leur civilisation était incapable de réagir à l’imprévu. La conduite de Pizarre leur était inimaginable ! Les Espagnols étaient pour eux des sortes d’« extra-terrestres » (ils venaient d’ailleurs réellement d’un « autre monde »).
    Le « décalage temporel » était immense entre Espagnols et Amérindiens (beaucoup plus grand que le décalage constaté entre les Romains de César et les Gaulois de Vercingétorix !). Les Incas venaient à peine de sortir de la préhistoire. Les conquistadores étaient, eux, des commandos individualistes, des surhommes quasi nietzschéens (dirait-on malgré

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