Toute l’histoire du monde
Jeanne d’Arc. Le fils de Charles VII, Louis XI (1423-1483), avait réussi, en annexant la Bourgogne, à mettre au pas un dangereux vassal (1482) à force de ruse et de patience. Il avait aussi mis la main sur la Provence. Son fils, Charles VIII, épousa en 1491 Anne de Bretagne, faisant ainsi entrer ce duché très autonome dans son domaine, mais il reste surtout connu pour avoir commencé les « guerres d’Italie », attiré qu’il était par la lumière des cités de la péninsule. Il ne put se retenir d’y chevaucher en 1495. Louis XII, son successeur, fit de même.
François I er (1494-1547) devint roi de France en 1515. Il prit avec force la suite de ses prédécesseurs : la célèbre victoire de Marignan en 1515 (la seule date connue des Français) lui ouvrit l’Italie et assura la France du soutien militaire des Suisses, vaincus mais apprivoisés (les mercenaires helvétiques formeront encore la garde de Louis XVI à la veille de la Révolution). Ayant manqué la couronne impériale, François I er s’opposa à l’Empire. Il fut battu par Charles Quint en 1525 à Pavie, mais la France, finalement, réussit à faire échouer le rêve hégémonique des Habsbourg. La nation triomphait de l’Empire, François I er n’hésitant pas – au grand scandale des cléricaux – à s’allier avec le Grand Turc (Soliman le Magnifique) contre l’empereur très catholique. Le traité du Cateau-Cambrésis mit fin en 1559 aux guerres d’Italie.
François I er fut un roi flamboyant, bel homme, cultivé et « renaissant » en diable. (C’est lui qui fit venir en France Léonard de Vinci.) L’Italie était à la mode depuis Charles VIII. Les châteaux de la Loire sortirent de terre : Amboise en 1498, Chenonceaux en 1520, Chambord (avec l’escalier de Léonard) en 1526 – le fait que cet admirable édifice ne soit qu’un « pavillon de chasse » donne une idée de la puissance de la monarchie française à ce moment. On construisit Fontainebleau en 1528 et l’on fit, à Paris, transformer le vieux château du Louvre en palais Renaissance (1549).
La France s’enflamma de la lumière italienne.
Surgirent alors de très grands écrivains, dont le plus fameux, Rabelais (1494-1553), docteur en médecine, moine, père de deux enfants et curé de Meudon, créa les fabuleux personnages de Gargantua (1523) et de Pantagruel (1531), débordant de sagesse, d’optimisme et de paillardise, qui « grattent l’os pour trouver la substantifique moelle ».
François I er avait rendu par l’édit de Villers-Cotterêts, en 1539, l’usage du français obligatoire dans les actes juridiques. Les poètes de la « Pléiade » donnèrent à cette langue son éclat littéraire : Ronsard (1524-1585), gentilhomme vendômois, courtisan, auteur un peu leste (« Ah ! maîtresse, approche-toi / Tu fuis comme un faon qui tremble / Au moins souffre que ma main / S’ébate un peu dans ton sein / Ou plus bas si bon te semble », et le nostalgique Du Bellay, son ami depuis 1547, chantre de la grandeur de la nation (« France, mère des arts, des armes et des lois »), qu’il préférait à l’Italie (il avait été diplomate à Rome) et à toutes ses gloires : « Plus mon Loir gaulois que le Tibre latin / Plus mon petit Liré que le mont Palatin / Et plus que l’air marin, la douceur angevine. »
La Renaissance ne concerna pas seulement l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne et la France. Elle réveilla aussi l’Angleterre avec Henri VIII Tudor et Thomas More, la Hollande (Érasme, Éloge de la folie , 1509) et même la Pologne.
À Cracovie, en effet, un astronome, Copernic, publia en 1523, en latin, un livre subversif, La Révolution des astres , dans lequel il affirmait que la Terre n’était pas le centre de l’univers, que ce n’était pas le Soleil qui tournait autour d’elle, mais la Terre qui tournait autour du Soleil. Révolution totale de la manière que les hommes avaient de considérer le cosmos (y compris les savants hellénistiques). « Révolution copernicienne » de notre vision du monde.
Signalons enfin – mais cela, tout le monde le sait – la généralisation de l’imprimerie après Gutenberg. La première Bible fut imprimée en 1455. En remplaçant les parchemins écrits à la main (manuscrits) par des livres reliés et imprimés, l’imprimerie donna aux penseurs et aux savants les moyens techniques d’une diffusion de leurs écrits bien plus large qu’auparavant, les imprimeurs
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