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Toute l’histoire du monde

Titel: Toute l’histoire du monde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Claude Barreau , Guillaume Bigot
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garde la formidable puissance du désir génétique. Mais l’homme peut transgresser son programme génétique. D’où l’absolue nécessité pour les groupes humains d’établir des lois morales ou religieuses afin de suppléer à la carence des lois génétiques.
    L’homme est cet être qui a doublé son code génétique par un code culturel.
    Mais le langage permet aussi à l’homme le meilleur.
    Échappant à la lenteur millénaire des mutations génétiques, il va pouvoir changer à une vitesse incroyable et s’adapter à tout. À condition, bien sûr, de transmettre l’acquis par l’éducation.
    L’homme préhistorique est déjà un être historique, qui raconte le passé pour construire son avenir. Nous l’avons souligné : détruire la transmission du maître au disciple serait détruire l’humanité.
    Il n’y a plus de « nature » humaine ; il y a, dès la préhistoire, une « culture » humaine toujours menacée d’oubli. Transmettre son savoir est, en définitive, la seule chose qui distingue l’homme de l’animal.
    Le langage a donné à l’homme une formidable capacité d’adaptation.
    Tous les animaux sont prisonniers de leur environnement, de leur « biotope » – pas l’homme. L’être humain ayant surgi en Afrique orientale dans un climat trop chaud, il n’a pas de fourrure, c’est un « singe nu ». Et pourtant il va occuper la Terre entière, et presque jusqu’aux pôles.
    Ce n’est pas qu’il change de climat – non, il emmène son climat avec lui en s’inventant vêtements et abris. Les Eskimos étaient encore il y a peu des hommes préhistoriques (car la préhistoire a duré, dans certains coins perdus de la Terre, jusqu’au milieu du XX e siècle). Or ils avaient réussi à vivre de manière quasi équatoriale dans l’Arctique en inventant des techniques si ingénieuses qu’elles sont devenues des noms communs dans toutes les langues : les igloos de neige qui protègent du froid en utilisant le froid, les anoraks, les kayaks insubmersibles.
    Ainsi, l’homme est le seul animal capable du pire et du meilleur : du pire parce que c’est la seule espèce capable de meurtre et d’autodestruction ; du meilleur parce que c’est aussi la seule capable de s’adapter à tout, de tout inventer.
    On peut faire une sorte d’histoire de la préhistoire.
    D’abord, s’il y eut plusieurs groupes de primates qui s’humanisaient, il ne reste plus aujourd’hui que les descendants d’un seul de ces groupes, celui des sapiens sapiens . Parmi les autres, l’un notamment se multiplia assez pour qu’on en retrouve des ossements jusqu’en Europe : il s’agit du sapiens neandertalensis.
    L’homme de Neandertal était d’apparence plus simiesque. Il était, par exemple, affublé d’un bourrelet osseux au-dessus des yeux qui le faisait ressembler aux gorilles actuels. Cependant, il avait un cerveau plus gros que le nôtre. Il connaissait l’art et la religion. Il enterrait ses morts selon des rites compliqués.
    Notons au passage que les objets d’art et les tombes sont des preuves indiscutables d’humanité. Mais les tombes les plus anciennes que nous ayons découvertes n’ont pas plus de quarante ou cinquante mille ans ; quant aux peintures rupestres, elles sont plus récentes encore. Cela n’a rien d’étonnant : statistiquement, les commencements échappent toujours à l’archéologue, qui a davantage de chances de retrouver les objets déjà nombreux.
    Or l’homme de Neandertal a complètement disparu il y a vingt mille ans, sans que nous puissions comprendre pourquoi. Nous savons que le sapiens sapiens et le sapiens neandertalensis ont coexisté sur les mêmes territoires pendant quelques milliers d’années. Se sont-ils fait la guerre ? Étaient-ils interféconds ? On n’en sait rien. Plus probablement nos ancêtres mieux adaptés ont pris tout le gibier pour eux, condamnant les autres à la famine. Quoi qu’il en soit, tous les hommes vivant actuellement sur la Terre, si variées soient leurs apparences physiques, descendent de quelques milliers de sapiens sapiens africains. La génétique le prouve.
    Nous savons aussi que ces sapiens ont peuplé progressivement la Terre entière. Évidemment, il ne s’agit pas de concevoir ces migrations-là comme les voyages de découverte du XVe siècle.
    Il faut beaucoup de terrain pour une tribu de chasseurs. Quand il y a trop de jeunes guerriers, un groupe se détache de la tribu mère et se

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