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Toute l’histoire du monde

Titel: Toute l’histoire du monde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Claude Barreau , Guillaume Bigot
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les sabots heurtaient à la porte. »
    Le 14 juillet 1790, les Constituants organisèrent une grande fête, à Paris, sur le Champ-de-Mars : la fête de la Fédération. La messe fut célébrée par Talleyrand, alors évêque ; le roi voulut bien prêter serment à la Constitution, et les délégations des provinces décidèrent solennellement de constituer ensemble une nation « une et indivisible ». Malgré la pluie, l’enthousiasme était grand.
    Tout aurait pu bien tourner sans les arrière-pensées de Louis XVI, qui n’acceptait pas l’ordre nouveau. Le 21 juin 1791, le roi, sa femme Marie-Antoinette et ses enfants montèrent en pleine nuit dans plusieurs carrosses pour aller en Allemagne se mettre sous la protection des armées étrangères. Cette fuite, car c’en était une, était aussi une trahison – de ses serments et de la patrie. Elle faillit réussir. À cette époque, les carrosses allaient vite, mais il fallait remplacer souvent les chevaux dans des relais de poste. Grâce aux monnaies qui portaient son effigie, le visage de Louis XVI était fort connu. À Varennes, à 30 kilomètres seulement de la frontière impériale, un maître de relais reconnut le roi et appela à l’aide. Les Constituants ramenèrent Louis XVI et sa famille à Paris, et firent semblant d’oublier l’incident. Ils dirent qu’on avait voulu enlever le roi.
    Mais il faut constater que la fuite de Varennes a rompu la confiance qui existait encore entre la monarchie et le peuple : quand le roi fut ramené à Paris, il y fut accueilli par un silence glacial et non par les vivats habituels. L’Assemblée constituante se sépara quand même et l’« Assemblée législative » lui succéda. La monarchie constitutionnelle était en place. Elle ne dura qu’une seule année. La trahison de Louis XVI en avait sapé les fondements.
    Le surgissement au centre de l’Europe (et non plus à sa périphérie, comme en Angleterre), dans la nation la plus puissante du continent, d’une monarchie constitutionnelle aux prétentions universalistes était insupportable pour les rois.
    Au sein de l’Assemblée législative elle-même, le parti de la guerre était puissant. À l’origine, tous ces hommes de 89 étaient pacifiques. Tous tenaient la guerre pour une manière dépassée de régler les conflits. Tous croyaient qu’il n’y aurait plus jamais de guerre. Il est étrange de voir des pacifistes se transformer en bellicistes – cas fréquent dans l’histoire. Toujours est-il que, le 20 avril 1792, les députés français et les rois européens se déclarèrent joyeusement la guerre, certains que les armes régleraient tout – leurs conflits intérieurs comme leur opposition idéologique. En fait, les hommes de la Révolution rêvaient de faire le bonheur des autres peuples et d’exporter les « immortels principes de 89 ».
    La guerre n’est jamais propice à la démocratie. Elle emporta la monarchie constitutionnelle française. Le 10 août 1792, les Tuileries furent envahies par une émeute populaire ; le roi, s’étant réfugié dans le sein de l’Assemblée, fut déposé et la famille royale enfermée au Temple. À la suite de l’élection, au suffrage élargi, de la célèbre assemblée nommée « Convention » le 20 septembre (élection accompagnée de troubles et de massacres), la République « une et indivisible » fut proclamée le 22 septembre 1792.
    Deux jours plus tôt, les Français étaient victorieux à Valmy ; la Belgique et toute la rive gauche du Rhin étaient annexées à la France, selon la doctrine des frontières naturelles. Le 21 janvier 1793, en signe de rupture, le roi Louis XVI fut guillotiné place de la Concorde devant une grande foule.
    Notons au passage que l’invention du docteur Guillotin était considérée comme un progrès humanitaire : les gens ne souffraient pas sous la lame. C’était propre et net, contrairement aux décapitations à la hache.
    Louis XVI, rebaptisé monsieur Capet (du nom de la dynastie), avait subi un procès partial. Mais il était indéniablement coupable de trahison envers la nation, Varennes l’avait prouvé, même si, à ses propres yeux, la couronne ou la religion étaient plus importantes que la nation. Saint-Just le souligna : « On ne règne pas innocemment. »
    Le peuple français avait tué le père. Les rois réagirent mal à cette provocation inouïe, et la France fut envahie.
    La Convention fit alors placarder dans toutes les

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