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Toute l’histoire du monde

Titel: Toute l’histoire du monde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Claude Barreau , Guillaume Bigot
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des Noirs, en vertu même des progrès de la navigation.
    L’Afrique (à l’exception du Maghreb, de l’Égypte et de l’Éthiopie) était restée préhistorique, continent de tribus parfois nomades, le plus souvent pastorales ou agricoles, mais sans rien qui ressemblât aux empires aztèque ou inca. Certes, nous l’avons souligné, « préhistorique » n’a pas de signification morale. Les civilisations africaines produisaient de l’art, de la religion, de la beauté, mais pas d’État au sens historique du mot. Elles étaient sans défense face aux gens venus de l’étranger, dont seule les préservaient la massivité du continent, son côté impénétrable – le Sahara au nord et la grande forêt équatoriale, hostile à l’être humain, au centre.
    Les Phéniciens et les Portugais en avaient fait le tour, en sens inverse les uns des autres, mais sans la pénétrer ; ils y fondèrent seulement des comptoirs commerciaux. Quant aux cavaliers d’Allah, ils avaient été arrêtés par la forêt.
    Pourtant, le trafic des esclaves y prospérait, les tribus africaines étant incapables de résister à des commandos bien organisés et armés. Il faut aussi avoir le courage de reconnaître que beaucoup de chefs africains y trouvaient leur compte et prélevaient leur pourcentage.
    La traite fut d’abord musulmane et arabe, par le désert et les caravanes, ou par la mer depuis Zanzibar jusqu’au golfe Persique.
    Avec les grandes découvertes, la traite devint aussi européenne, et culmina au XVIII c siècle. Les plantations des Antilles et de Virginie ne pouvaient se passer d’une abondante main-d’œuvre. Les Indiens d’Amérique du Nord étaient trop peu nombreux. Ceux d’Amérique latine, gens d’altitude (cordillère des Andes, hauts plateaux mexicains), ne supportaient pas la chaleur. On importa donc des Noirs.
    La navigation triangulaire rapportait gros. Le bateau négrier quittait Londres ou Nantes, empli de verroterie. Il touchait au golfe de Guinée et échangeait sa verroterie contre des esclaves. Puis il vendait ses esclaves aux Antilles ou en Virginie contre du sucre ou du coton, et revenait à Londres ou à Nantes. Chaque bateau négrier transportait des centaines d’esclaves, dont beaucoup mouraient en route.
    On peut dire que l’esclavage est le péché originel de l’Amérique, le fort racisme des puritains le rendant acceptable. Le mépris pour les Noirs subsistera longtemps aux États-Unis, jusqu’au mouvement des droits civiques et à Martin Luther King. Ne participeront au débarquement de Normandie en juin 1944 que des troupes blanches, à l’exception des chauffeurs et personnes de service. Les Noirs n’étaient, en effet, pas jugés dignes de combattre (quand la 2 e DB du général Leclerc fut transférée du Maroc en Angleterre, en vue du débarquement, on lui demanda de se « blanchir » et Leclerc fut obligé de se séparer des excellents tirailleurs africains qui le suivaient depuis le Tchad).
    Le trafic des esclaves a ravagé l’Afrique noire. Il y causa directement ou indirectement des dizaines de millions de morts, un véritable génocide, pendant des siècles. La traite arabe (souvent passée sous silence par bien-pensance) et la traite du XVIII c siècle furent l’une et l’autre également ravageuses pour le continent africain. On lui doit cependant la présence d’une forte communauté noire aux États-Unis (ou au Brésil), les cantiques du spiritual et la musique de jazz.
    Hormis les ravages de la traite, le XVIII c siècle a été une époque de paix pour les peuples ; les guerres maritimes les concernant peu, même aux Indes. (Il faut en excepter le partage inique de la Pologne entre la Russie, l’Autriche et la Prusse.) L’agriculture fit de grands progrès, des savants s’y intéressèrent (les « physiocrates »). Le niveau de vie s’éleva, le brigandage recula. Les libertés, finalement (à l’exception de celles des Noirs), y furent assez bien respectées. La guerre elle-même s’humanisa, se pliant au « droit des gens » : statut des prisonniers et des non-combattants, etc.
    Jamais la pensée, malgré les hypocrisies signalées plus haut, ne parut plus libre, plus allègre. « Celui qui n’a pas connu cette époque, dira Talleyrand, ignore ce que peut être la douceur de vivre. »
    Le siècle des Lumières fut aussi le grand siècle de la musique symphonique.
    Dans tous les pays du monde, les musiques traditionnelles se ressemblent,

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