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Toute l’histoire du monde

Titel: Toute l’histoire du monde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Claude Barreau , Guillaume Bigot
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l’intérieur, les crises économiques, financières et sociales.
    La Prusse s’était retirée de la coalition, mais l’Autriche et l’Angleterre ne désarmaient pas.
    La deuxième coalition menaçait la France : la guerre continuait.
    Un jeune officier s’illustra dans ces combats.
    Napoléon Bonaparte, né le 15 août 1769 à Ajaccio, en Corse (un an après que la cité de Gênes eut vendu l’île à la France), fut d’abord un nationaliste corse : « Je naquis quand la patrie [la Corse] périssait », écrit-il. La monarchie voulait s’attacher la noblesse de l’île. Le père de Napoléon, en charge d’une famille nombreuse, accepta que ses enfants bénéficient de bourses d’études. Ainsi le jeune Napoléon fut-il interne à Brienne, en Champagne (ses camarades le surnommaient « La Paille au Nez »), où il apprit le français (mais il garda son accent). Il sortit sous-lieutenant d’artillerie de l’École militaire de Paris.
    Pauvre, il lisait beaucoup, ouvert aux Lumières, disciple passionné de Rousseau, puis en vieillissant de Voltaire. La Révolution fut sa chance : les nobles fidèles à la République, peu nombreux, étaient promus. Napoléon contribua, par un emploi remarquable de l’artillerie, à reprendre Toulon aux Anglais. Il fut nommé général. Entre-temps, son père était mort. Ironie du destin : Bonaparte, nommé sous-lieutenant par un décret signé de Louis XVI, a été promu général par Robespierre, sur l’avis du frère du dictateur, Robespierre le Jeune. À la chute de l’« Incorruptible, Bonaparte passa quelques jours en prison. Vite libéré, il erra sans emploi à Paris.
    Mais la Révolution avait besoin de militaires compétents. Le directeur Barras le repéra, et lui confia la répression d’une émeute royaliste (celle de Vendémiaire). Comme Barras voulait se séparer de sa maîtresse, il poussa celle-ci dans les bras du jeune général. Joséphine de Beauharnais, noble créole née à la Martinique et dont le mari avait été guillotiné sous la Terreur, était une veuve plus âgée que Bonaparte, mère de deux enfants, mais encore séduisante. Napoléon, qui n’avait jamais connu de femme hormis des amours platoniques ou vulgaires (avec les filles du Palais-Royal), fut conquis et l’épousa. En cadeau de mariage, Barras lui donna le commandement de l’armée d’Italie ; le général, plantant là Joséphine, rejoignit aussitôt son poste.
    L’armée dite d’Italie (en fait, elle campait au-dessus de Nice) était peu nombreuse (30000 hommes), sans uniforme et mal équipée. Toutes les forces de la République étaient concentrées sur le Rhin, où elle craignait la principale attaque impériale. Les Autrichiens occupaient certes la plaine du Pô, mais n’en bougeaient pas. Bonaparte tint à ses hommes le langage de la vérité :
    « Soldats, vous êtes nus, mal habillés, mal nourris, le gouvernement ne peut pas vous payer. Au lieu de vous lamenter, regardez de l’autre côté des Alpes : les plaines les plus riches du monde vous attendent. Venez avec moi. Soldats de la République, manqueriez-vous de courage ? ».
    L’armée avait trouvé un patron. Ses officiers aussi : les généraux subalternes, vétérans des premières guerres de la Révolution, comme Masséna ou Augereau, virent pourtant avec méfiance arriver ce petit général de salon, beaucoup moins ancien qu’eux. Il les subjugua : « Ce bougre-là m’a presque fait peur », avoua Augereau que rien n’effrayait.
    Bonaparte, dans sa campagne d’Italie, se révéla un formidable stratège. « Une armée, disait-il, c’est sa masse multipliée par sa vitesse. » Il alla donc le plus vite possible, franchissant les Apennins, contraignant les Piémontais à l’armistice et bousculant les Autrichiens en quelques batailles foudroyantes. Ceux-ci le croyaient toujours devant eux, alors qu’il était derrière. Dans La Chartreuse de Parme , Stendhal résume d’une phrase l’impression produite sur l’opinion d’alors :
    « Le 15 mai 1796, en entrant dans Milan, Bonaparte, à la tête de sa jeune armée, allait montrer au monde qu’après tant de siècles Alexandre et César avaient un successeur. »
    Une lettre qu’il écrivit au Directoire en dit plus sur le nouveau César que bien des commentaires ; elle est datée « du quartier général à Plaisance, 9 mai 1796 » :
    « Nous avons enfin passé le Pô… Beaulieu [le général autrichien, qui avait

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