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Un long chemin vers la liberte

Un long chemin vers la liberte

Titel: Un long chemin vers la liberte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Nelson Mandela
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content de pouvoir nous aider et il téléphona immédiatement à Mr. Wellbeloved à la Chambre des mines, une puissante organisation qui représentait les compagnies minières et qui exerçait un monopole sur l ’ embauche de la main-d ’ œuvre. Le Dr. Xuma dit à Mr. Wellbeloved quels merveilleux garçons nous étions et qu ’ il devait nous trouver des emplois. Nous remerciâmes le Dr. Xuma et nous allâmes voir Mr. Wellbeloved.
    Mr. Wellbeloved était un Blanc et il avait le bureau le plus grand que j ’ avais jamais vu et une table de travail aussi large qu ’ un terrain de football. Il se trouvait en compagnie du patron d ’ une mine qui s ’ appelait Festile, et nous lui avons débité les mêmes histoires qu ’ au Dr. Xuma. Mr. Wellbeloved fut impressionné par mon explication pas tout à fait vraie selon laquelle j ’ étais venu à Johannesburg pour continuer mes études à l ’ université du Witwatersrand. Très bien, mes garçons, nous dit-il, je vais vous mettre en relation avec le responsable de Crown Mines, un certain Mr. Piliso, et je vais lui demander de vous trouver des emplois de bureau. Il nous dit qu ’ il avait travaillé avec Mr. Piliso pendant trente ans et que pendant tout ce temps Piliso ne lui avait jamais menti. Justice et moi avons commencé à nous sentir mal à l ’ aise, mais nous n ’ avons rien dit. Malgré quelques craintes, nous pensions naïvement que maintenant nous avions l ’ avantage sur Mr. Piliso car son patron, Mr. Wellbeloved, était de notre côté.
    Nous sommes revenus à Crown Mines, où le responsable de la partie blanche de la mine se montra attentif à notre égard à cause de la lettre de Mr. Wellbeloved. Juste à ce moment-là, Mr. Piliso est passé devant le bureau et quand il nous a vus il s ’ est précipité à l ’ intérieur. « Ah, vous voilà   ! Vous êtes revenus   ! nous dit-il avec irritation. Qu ’ est-ce que vous faites ici   ? »
    Justice resta calme. « C ’ est Mr. Wellbeloved qui nous envoie   », répondit-il presque sur le ton du défi. Mr. Piliso réfléchit quelques instants. « Vous lui avez dit que vous vous étiez sauvés de chez votre père   ? » répliqua-t-il. Justice resta silencieux.
    « Vous ne serez jamais embauchés dans une mine que je dirige   ! hurla-t-il. Maintenant, disparaissez de ma vue   ! » Justice agita la lettre de Mr. Wellbeloved. « Je n ’ en ai rien à fiche de cette lettre   ! » dit Piliso. Je jetai un coup d ’ œil au directeur blanc en espérant qu ’ il allait faire taire Piliso, mais il restait immobile comme une statue et avait l ’ air aussi intimidé que nous. Nous n ’ avions rien à répondre et nous avons piteusement quitté le bureau, plus humbles encore que la première fois.
    Notre chance avait tourné. Nous n ’ avions plus de travail, plus de perspectives et plus de chambre. Justice connaissait différentes personnes à Johannesburg et il descendit en ville trouver un logement. Pendant ce temps-là, j ’ allai chercher notre valise chez Piliso et, un peu plus tard, je retrouvai Justice à George Goch, un petit township au sud de Johannesburg. Je persuadai un garçon qui s ’ appelait Bikitsha et que j ’ avais connu dans le Transkei de m ’ aider à porter la valise jusqu ’ à l ’ entrée. Là, un gardien nous arrêta et nous dit qu ’ il devait fouiller cette valise. Bikitsha protesta et lui dit qu ’ il n ’ y avait pas de contrebande à l ’ intérieur. Le gardien répondit que la fouille était habituelle et il regarda de façon superficielle, sans même déplacer les vêtements. Au moment où il refermait la valise, Bikitsha, qui était un type effronté, lui dit   : « Pourquoi est-ce que tu te tracasses   ? Je t ’ avais dit qu ’ il n ’ y avait rien. » Ces derniers mots agacèrent le gardien, qui décida de passer le contenu de la valise au peigne fin. Mon inquiétude monta au fur et à mesure qu ’ il ouvrait les différentes poches. Puis il arriva au fond et découvrit ce que je ne voulais pas qu ’ il découvre   : un revolver chargé enveloppé dans un vêtement.
    Il se tourna vers mon ami et lui dit   : « Tu es en état d ’ arrestation. » Puis il souffla dans son sifflet, ce qui attira tout un groupe de gardes. Mon ami me regarda avec un mélange de consternation et de honte tandis qu ’ on l ’ emmenait au commissariat local. Je les suivis de loin en me demandant ce que je devais faire. Le revolver, un vieux

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