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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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ils ne s’étaient
rencontrés qu’une seule fois, six mois auparavant, lorsque les deux comtes
avaient arrangé le mariage. La rumeur affirmait que Margerie aimait quelqu’un
d’autre, mais qu’il était hors de question qu’elle désobéisse au comte Roland.
Quant au marié, son air studieux donnait à penser qu’il aurait préféré se
trouver dans une bibliothèque, à consulter un livre de géométrie. Quel genre de
vie partageraient-ils ?
    Difficile d’imaginer qu’ils développent l’un pour l’autre
une passion semblable à celle qui l’unissait à Merthin, songea Caris.
    Le jeune homme justement franchissait la foule pour la
rejoindre. Quelle chance avait-elle de ne pas être la nièce d’un comte !
se réjouit-elle en l’apercevant. Personne ne la forçait à épouser un
inconnu ! Et cette pensée subite lui fit prendre conscience de son
ingratitude. Que faisait-elle, alors qu’elle avait toute liberté de prendre
pour époux l’homme de son choix ? Elle inventait mille et une raisons pour
se soustraire au mariage !
    Elle accueillit Merthin en le serrant dans ses bras et en
lui tendant ses lèvres. Cette tendresse soudaine l’étonna, mais il retint tout
commentaire. D’aucuns n’auraient pas apprécié un changement d’attitude aussi
radical. Merthin, pour sa part, possédait une rare égalité d’humeur.
    Côte à côte, ils regardèrent le comte Roland sortir de
l’église, suivi du comte et de la comtesse de Monmouth, puis de l’évêque
Richard et du prieur Godwyn. Son cousin avait un air à la fois heureux et
craintif, comme si c’était lui qui se mariait. La raison en était, sans doute,
qu’il venait d’être intronisé dans ses fonctions.
    Les écuyers du comte de Shiring en livrée rouge et noir et
ceux de Monmouth en livrée jaune et vert formèrent une haie d’honneur et le
cortège prit le départ en direction de la halle de la guilde où le comte Roland
donnait un banquet. Edmond était au nombre des invités. Il s’y rendrait,
accompagné de Pétronille, Caris ayant réussi à échapper à cette corvée.
    Le cortège venait de s’ébranler quand une légère averse se
mit à tomber. Caris et Merthin se réfugièrent sous le porche de la cathédrale.
« Viens dans le chœur avec moi, dit Merthin. Je voudrais voir les
réparations effectuées par Elfric. »
    Les invités continuaient à quitter l’église. Merthin et
Caris remontèrent la nef à contre-courant jusqu’au bas-côté sud du chancel.
Cette partie du sanctuaire était réservée au clergé. Les moines n’auraient pas
apprécié de voir Caris y pénétrer, mais ils avaient déjà quitté les lieux avec
les religieuses. La jeune fille regarda autour d’elle. Il ne restait plus
personne, sauf une dame rousse inconnue d’une trentaine d’années qui semblait
attendre quelqu’un – une invitée au mariage, à en juger par ses atours.
    La tête rejetée en arrière, Merthin inspecta la voûte
au-dessus du bas-côté. Les réparations n’étaient pas totalement achevées :
à un petit endroit il demeurait une trouée. On l’avait recouverte de toile
blanche de sorte qu’un œil non averti ne décelait rien d’anormal.
    « Le travail est correct, décréta Merthin. Je me
demande seulement combien de temps tiendront ces réparations.
    — Pourquoi ne peuvent-elles pas durer toujours ?
S’enquit Caris.
    — Parce que nous ne savons toujours pas pourquoi la
voûte s’est effondrée. Ces choses-là ne résultent pas de l’intervention du
Saint-Esprit, quoi qu’en disent les prêtres. Elles surviennent pour une bonne
raison. Et comme l’on sait que les mêmes causes produisent les mêmes effets, il
y a fort à parier pour que la voûte s’écroule encore.
    — Mais cette cause, ne peut-on la découvrir ?
    — Ce n’est pas facile. Elfric en est certainement
incapable. Moi, je le peux.
    — Mais il t’a renvoyé.
    — Exactement. » Il demeura encore un moment la
tête en arrière, et déclara qu’il voulait voir la voûte d’en haut. « Je
vais monter au grenier.
    — Je t’accompagne. »
    Ils regardèrent autour d’eux. Il n’y avait personne à
proximité, hormis cette invitée à la chevelure rousse qui flânait toujours dans
le transept sud. Merthin entraîna Caris vers une petite porte donnant sur un
étroit escalier en colimaçon. Elle lui emboîta le pas en se demandant comment
réagiraient les moines en apprenant qu’une femme explorait leurs passages
secrets.

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