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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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en ce moment précis.
Était-il assis à une table de l’auberge de La Cloche à boire la meilleure bière
anglaise de la taverne, en face d’une Bessie qui lui décochait des sourires
aguicheurs en tirant sur le devant de sa robe pour qu’il remarque ses beaux
seins ? Était-il charmant et drôle, s’ingéniait-il à provoquer ses
rires ? Et Bessie, riait-elle les lèvres bien écartées pour qu’il voie ses
dents régulières ? Laissait-elle partir sa tête en arrière pour qu’il
apprécie mieux la douce blancheur de sa gorge ? Merthin s’adressait-il sur
un ton respectueux à son père, Paul la Cloche ? Cherchait-il à lui prouver
par toutes sortes de questions qu’il n’était pas indifférent à ses
affaires ? Tant et si bien que Paul dirait plus tard à sa fille que
Merthin était un bon garçon, un jeune homme bien sous tous rapports. Merthin
allait-il s’enivrer et passer son bras autour de la taille de Bessie, poser la
main sur sa hanche et avancer discrètement ses doigts entre les cuisses,
jusqu’à cet endroit si sensible qui vous démangeait au premier contact ?
Car c’était ce qu’il faisait autrefois avec elle !
    Les larmes lui montèrent aux yeux. Quelle idiote, elle
était ! Le meilleur garçon de la ville lui offrait son cœur et elle
l’abandonnait aux bons soins d’une serveuse de tripot. Mais pourquoi se
créait-elle tant de souffrance ?
    À cet instant précis Merthin apparut sur le seuil.
    Elle le regarda à travers la brume de ses larmes, incapable
de discerner son expression. Venait-il faire la paix ou donner libre cours à sa
colère, encouragé par plusieurs chopes de bière ?
    Elle se leva. L’espace d’un instant, le temps qu’il referme
la porte et s’avance vers elle, elle demeura clouée sur place. Puis il
dit : « Qu’importe ce que tu dis ou fais, je t’aime quand
même. »
    Elle se jeta à son cou et fondit en larmes.
    Il lui caressa les cheveux sans rien dire, ce qui était
exactement la chose à faire.
    Au bout d’un moment ils commencèrent à s’embrasser et elle
éprouva plus fort que jamais le désir de sentir ses mains sur son corps, sa
langue dans sa bouche, ses doigts en elle. Elle était changée. Elle voulait que
leur amour trouve une nouvelle expression, voilà pourquoi elle lui murmura :
« Déshabillons nous ! »
    Il sourit de bonheur. C’était une chose qu’ils n’avaient
encore jamais faite. « Volontiers, mais quelqu’un ne risque-t-il pas
d’entrer à l’improviste ?
    — Le banquet va durer des heures. Et puis, nous pouvons
monter. »
    Ils gagnèrent la chambre de Caris. D’une secousse du pied,
elle quitta ses chaussures. Brusquement, elle se sentit tout intimidée. Que
penserait-il en la voyant nue ? Il aimait les petits bouts de son corps
qu’il connaissait, elle le savait. Ses seins, ses jambes, sa gorge, l’endroit
le plus intime de son corps. Quand il les embrassait et les caressait, il
s’extasiait toujours devant leur beauté. Mais maintenant ? Allait-il
remarquer qu’elle avait les hanches trop larges, les jambes courtes, des seins
minuscules ?
    De son côté, il n’y avait aucune gêne, semblait-il. Il avait
arraché sa chemise et baissé ses culottes et il se tenait devant elle en toute
simplicité. Son corps mince mais fort débordait d’une énergie longtemps
refoulée, tel un jeune cerf des bois. Pour la première fois, elle s’aperçut que
ses poils à l’aine étaient de la couleur des feuilles d’automne. Sa queue se
dressait ardemment. Le désir eut raison de sa timidité et Caris fit passer
rapidement sa robe par-dessus sa tête.
    Il regarda fixement son corps nu. Sous ses yeux enflammés,
elle n’éprouvait plus aucun embarras, uniquement la sensation d’une caresse
intime. « Que tu es belle ! s’exclama-t-il.
    — Toi aussi, tu es beau. »
    Ils s’étendirent côte à côte sur le matelas bourré de paille
qui tenait lieu de lit à Caris et ils commencèrent à se caresser mutuellement.
Mais ces jeux habituels ne satisfaisaient pas Caris aujourd’hui et elle déclara
bientôt : « Je veux qu’on fasse ça bien !
    — Qu’on aille jusqu’au bout ? »
    La crainte de tomber enceinte effleura son esprit, mais elle
la chassa aussitôt, trop excitée pour penser aux conséquences. « Oui,
répondit-elle dans un chuchotement.
    — Moi aussi. »
    Il s’allongea sur elle. Pendant la moitié de sa vie, Caris
s’était demandé à quoi ressemblerait cet instant.

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