Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
Vom Netzwerk:
donner.
    — C’est vrai ?
    — Papa trouve qu’on a assez de chiens comme ça. Si tu
aimes celui-là, il est à toi.
    — Oh oui ! répondit Gwenda dans un chuchotement.
Oui, s’il te plaît.
    — Comment vas-tu l’appeler ?
    — Il faudrait un nom qui me rappelle Hop... Skip,
peut-être.
     
    — C’est joli ! » dit Caris, et elle fit
remarquer à Gwenda que le petit Skip s’était déjà endormi sur ses genoux.
    Tout en jouant avec les petits chiens, Caris repensait à
l’aventure qu’elle venait de vivre, à ces deux garçons rencontrés par hasard –
à l’aîné, ce petit rouquin aux yeux mordorés, et à son frère cadet, qui était
grand et beau. Quelle mouche l’avait donc piquée de les entraîner dans la
forêt ? Ce n’était pas la première fois qu’elle commettait une bêtise sous
le coup d’une impulsion. En général, cela se produisait lorsqu’une personne
ayant autorité sur elle lui interdisait quelque chose – sa tante Pétronille,
par exemple. Elle était de ces gens qui trouvent toujours plaisir à proscrire
tout ce qui pourrait être intéressant : « Ne nourris pas ce chat, tu
ne pourras plus t’en débarrasser ! On ne joue pas au ballon à l’intérieur
de la maison ! Ne fraie pas avec ce garçon, son père est
paysan ! »
    Ces multitudes de règles visant à limiter sa liberté
d’action ne laissaient pas d’irriter Caris. Cependant, elle n’avait encore
jamais commis d’acte aussi bête que d’aller dans la forêt sans être accompagnée
d’une grande personne. Rien que d’y penser, elle en tremblait encore. Deux
hommes étaient morts sous ses yeux ! Et cela aurait pu être pire, car leur
petit groupe aurait pu être décimé, lui aussi !
    Quelle dispute pouvait être à l’origine d’une telle
poursuite entre des hommes d’armes et un chevalier ? À l’évidence, il ne
s’agissait pas simplement de détrousser le chevalier puisqu’ils avaient parlé
d’une lettre. À son retour, Merthin n’avait rien dit à ce sujet. Il ne devait
rien savoir de plus. C’était encore un de ces mystères qui peuplaient la vie
adulte !
    Ce Merthin lui avait bien plu. En revanche, son frère Ralph
n’avait aucun intérêt. Fanfaron, batailleur et stupide, il était comme tous les
garçons de Kingsbridge. Mais Merthin, lui, semblait différent. Dès le début, il
l’avait intriguée.
    Deux nouveaux amis en une journée ! se réjouit Caris en
regardant Gwenda. Avec ses yeux sombres trop rapprochés et son nez busqué, la
petite fille n’était pas jolie. Curieusement, elle avait choisi un chien qui
lui ressemblait, se dit Caris avec amusement. Ses vêtements, vieux et usés,
devaient avoir été portés par des kyrielles d’enfants avant elle. En tout cas,
elle était plus calme, maintenant. Elle n’était plus au bord des larmes comme
tout à l’heure. Moi aussi, cela m’apaise de jouer avec ces petits chiens, pensa
encore Caris.
    Un lourd piétinement retentit à l’étage en dessous.
« Qu’on m’apporte une cruche de bière, pour l’amour des saints. J’ai une
soif de cheval ! » brailla une voix d’homme.
    « C’est mon père, expliqua Caris. Viens, je vais te
présenter. » Remarquant la timidité de Gwenda, elle ajouta :
« Ne t’inquiète pas, il tempête à longueur de temps, mais il est très
gentil. »
    Les petites filles descendirent au rez-de-chaussée, leurs
chiots dans les bras.
    « Qu’est-il arrivé à mes servantes ? hurlait le
père. Elles ont toutes pris la clef des champs en même temps pour rejoindre
leurs amoureux ? »
    Il sortit de la cuisine, lesté d’un bol de bois débordant de
bière anglaise. Il marchait d’un pas claudicant, en raison de sa jambe tordue.
« Bonjour, mon petit bouton-d’or ! » lança-t-il à Caris sur un
ton radouci tout en prenant place sur la haute cathèdre en bout de table. Il
aspira une longue goulée de bière.
    « Voilà qui vous requinque son homme ! »
s’exclama-t-il. Et d’essuyer du revers de sa manche sa barbe embroussaillée.
« Une marguerite pour faire la paire avec mon bouton-d’or ? reprit-il
en notant la présence de Gwenda. Comment tu t’appelles, petite ?
    — Gwenda, de Wigleigh, mon seigneur, répondit celle-ci,
en le dévisageant d’un air médusé.
    — Je lui ai donné un chiot, annonça Caris.
    — Tu as bien fait ! Les chiots ont besoin
d’affection et il n’y a rien de tel qu’une petite fille pour leur en
donner. »
    Un

Weitere Kostenlose Bücher