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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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certainement pas », renchérit Ma.
    Des notes de cornemuse leur parvinrent. Aaron Dupommier se
chauffait les doigts avant de jouer. Gwenda vit Perkin sortir de la maison,
deux petits tambours accrochés à sa ceinture. Le bal allait commencer.
    Elle n’était pas d’humeur à danser. Elle aurait pu bavarder
avec les vieilles du village, mais elle n’avait pas envie de passer le reste de
la journée à expliquer la triste situation dans laquelle elle se retrouvait.
Elle se rappela le dernier mariage au village. Wulfric, légèrement éméché,
dansait en faisant de grands bonds et embrassait toutes les femmes, tout en
marquant une nette préférence pour Annet.
    Sans lui, Gwenda s’ennuyait. Elle rendit Éric à sa mère et
partit. Skip resta sur place. Pour un chien, ces réjouissances s’accompagnaient
toujours de bons morceaux tombés à terre.
    Elle entra chez Wulfric, en espérant sans oser y croire
qu’il serait là. La maison était vide. C’était une solide demeure en bois faite
d’un assemblage de poutres et de poteaux, pourvue d’une seule cheminée dans la
cuisine. Avoir une cheminée dans chaque pièce était un luxe réservé aux riches.
Elle passa la tête dans les deux salles du rez-de-chaussée et monta regarder
dans la chambre à coucher. Elle était froide et inhospitalière, même si elle
était aussi propre et bien rangée que du vivant de ses anciens occupants. En
fait, Wulfric ne s’en servait pas. Il mangeait et dormait dans la cuisine.
C’était une maison de famille sans famille.
    Gwenda alla à la grange. Elle était remplie de balles de
foin en prévision de l’hiver, et de bottes de blé et d’orge qui n’avaient pas
encore été battues. Elle grimpa l’échelle menant à sa soupente et se laissa
choir dans le foin. Un instant plus tard, elle était endormie.
    Elle se réveilla dans l’obscurité, sans aucune idée de
l’heure qu’il était. À demi endormie, elle sortit dans la cour. À en juger
d’après la lune encore basse qu’on apercevait entre des écharpes de nuages, la
nuit devait être tombée depuis une heure ou deux. Debout devant la porte de la
grange, elle entendit des pleurs.
    Elle devina immédiatement que c’était Wulfric. Elle ne
l’avait vu pleurer qu’une seule fois, lorsqu’il avait découvert ses parents et
son frère morts allongés sur les dalles de la cathédrale de Kingsbridge. À
présent les sanglots semblaient lui être arrachés du plus profond de son être.
En découvrant sa douleur, les larmes lui vinrent aux yeux.
    Elle se décida à entrer dans la maison.
    À la lumière de la lune, elle le vit étendu, le visage
enfoui dans la paille. Son dos se soulevait à chacun de ses sanglots. Il
l’avait certainement entendue lever la clenche, mais il était trop anéanti par
le chagrin pour relever les yeux.
    Gwenda s’agenouilla près de lui et posa timidement la main
sur sa crinière de cheveux. Il ne réagit pas. Elle avait rarement eu l’occasion
de le toucher. Caresser ses cheveux lui procura un plaisir inconnu. Son geste
parut le calmer car ses sanglots s’espacèrent.
    Au bout d’un moment, elle prit la liberté de s’allonger à
côté de lui, s’attendant à être chassée. Il tourna son visage vers elle sans
ouvrir les yeux. Elle sécha les larmes sur ses joues avec sa manche, ravie
d’être aussi proche de lui et de pouvoir se permettre ces petits gestes
intimes. Elle aurait volontiers baisé ses paupières closes, mais elle craignit
d’aller trop loin et se retint.
    Peu après, elle se rendit compte qu’il s’était endormi. Elle
s’en réjouit. C’était le signe qu’il se sentait à l’aise avec elle. Cela
voulait dire qu’elle pouvait rester auprès de lui, du moins jusqu’à son réveil.
    Les nuits d’automne étaient froides. Elle attendit que la respiration
de Wulfric soit devenue plus lente et régulière pour se lever tout doucement et
aller chercher la couverture pendue à un crochet au mur. Il ne bougea pas
lorsqu’elle l’étendit sur lui.
    Malgré le froid, elle se dévêtit complètement et se coucha
contre lui, étendant la couverture de telle sorte qu’elle les recouvre tous
deux.
    S’étant rapprochée de lui, elle posa la joue sur sa
poitrine. Elle entendait battre son cœur et sentait son souffle frôler sa tête.
La chaleur de son grand corps la réchauffa. À un certain moment, elle se dit
qu’elle pourrait rester ainsi éternellement. La lune, alors, avait disparu et
l’obscurité

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