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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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hôpitaux. Le premier panneau montrait la sainte nourrissant les
indigents dans sa tenue de reine, une couronne sur la tête. Sur le second, on
la voyait en train de bâtir son hospice. Le troisième représentait le miracle
au cours duquel la nourriture qu’elle dissimulait sous son manteau s’était
transformée en roses. Comment une jeune fille aussi sceptique que Caris
parviendrait-elle à survivre en ces lieux, elle qui doutait de tous les
enseignements de l’Église ou presque ? Elle ne croyait pas qu’une
princesse ait le pouvoir de transformer le pain en roses. Les récits considérés
comme authentiques par tout le monde soulevaient immédiatement chez elle des
questions. « Comment le sait-on ? » avait-elle coutume de dire à
propos de l’histoire d’Adam et Ève, de l’arche de Noé, de David et Goliath, et
même de la Nativité. Au couvent, elle serait comme un animal sauvage en
captivité.
    Il fallait absolument qu’il lui parle, qu’il comprenne ce
qui l’avait poussée à prendre cette décision. Car elle avait forcément un plan,
même s’il n’en devinait ni les tenants ni les aboutissants. C’était donc avec
une grande impatience que Merthin attendait le retour de la religieuse. C’en
fut une autre qu’il découvrit devant lui.
    « Dieu du ciel, merci ! s’écria-t-il en
reconnaissant la vieille Julie. Je dois voir Caris sans attendre !
    — Je regrette, jeune Merthin. Elle ne veut pas vous
parler.
    — Ne dites pas de bêtises ! Nous sommes fiancés,
nous sommes censés nous marier demain ! Il faut qu’elle me voie !
    — Elle est entrée au couvent. Elle ne se mariera pas.
    — Si c’est la vérité, qu’elle me la dise elle-même,
s’écria Merthin en haussant le ton. Ne croyez-vous pas ?
    — Je ne saurais le dire. Elle sait que vous êtes ici et
refuse de vous voir.
    — Je ne vous crois pas ! »
    La bousculant, Merthin se précipita sur la porte par
laquelle elle était entrée et se retrouva dans un petit vestibule inconnu.
Rares étaient les hommes à pénétrer dans cette partie du prieuré réservée à
l’usage exclusif des sœurs. Il passa une autre porte et déboucha dans le
cloître. Plusieurs religieuses y déambulaient d’un air méditatif autour d’un
parterre carré, les unes plongées dans la lecture d’un ouvrage, les autres
bavardant entre elles à voix basse.
    Il s’élança le long de l’arcade. Une nonne l’aperçut et
cria. Il n’y prit pas garde. Voyant un escalier, il le grimpa et pénétra dans
la première pièce qui se présenta. C’était un dortoir, avec deux rangées de
matelas surmontés de couvertures soigneusement pliées. La pièce était déserte.
Il longea un petit corridor et tenta d’ouvrir la porte suivante. Elle était
fermée à clef.
    « Caris ! cria-t-il à toute voix. Es-tu là ?
Réponds ! » Il se mit à tambouriner sur la porte avec tant de
violence qu’il s’écorcha la main. Mais il n’en avait cure. « Laisse-moi
entrer ! hurlait-il.
    Laisse-moi entrer ! »
    Une voix derrière lui déclara : « Je vais vous
laisser entrer. » Il se retourna d’un bond pour se retrouver nez à nez
avec mère Cécilia.
    Choisissant une clef au trousseau pendu à sa ceinture, elle
ouvrit calmement la porte. Merthin poussa le battant à toute volée. La pièce se
révéla un petit cagibi pourvu d’une unique fenêtre. Du sol au plafond, les murs
étaient tapissés de rayonnages remplis de vêtements pliés.
    « C’est là où nous entreposons nos habits d’hiver, dit
mère Cécilia.
    — Où est-elle ? cria Merthin.
    Dans une chambre fermée à clef à sa demande. Une chambre que
vous ne trouverez pas. Et si d’aventure vous la trouviez, Caris refuserait d’en
sortir.
    — Comment puis-je savoir en toute certitude qu’elle
n’est pas morte ? demanda Merthin, et sa voix se brisa sous l’émotion.
    — Vous me connaissez ! Je vous assure qu’elle est
vivante...
    Mais... vous vous êtes fait mal à la main !
s’interrompit mère Cécilia. Venez avec moi, que je mette de l’onguent sur ces
coupures », lui dit-elle avec sollicitude.
    Il jeta un regard à sa main et releva la tête aussitôt.
« Vous êtes une diablesse ! » lança-t-il et il s’enfuit à toutes
jambes, refaisant à l’envers le chemin par où il était arrivé. Revenu à
l’intérieur de l’hospice, il passa en trombe devant une Julie ébahie et sortit
au grand air devant la cathédrale. Plongeant dans le tumulte

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