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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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imperturbable. Et si je le savais, je ne vous le dirais pas plus qu’à
quelqu’un d’autre. Le secret de la confession est sacré !
    — Porte-t-elle la marque de Satan ?
    — Nous ne l’avons pas examinée », expliqua-t-elle
encore. Et Merthin nota que sa réponse était volontairement évasive. Mais bien
vite, mère Cécilia ajouta : « Ce n’était pas nécessaire puisqu’elle
avait reçu l’absolution. »
    Godwyn s’emporta, abandonnant l’attitude adoptée jusque-là
qui laissait à Philémon le rôle de procureur. « C’est inadmissible !
La mère prieure ne peut intervenir de cette façon dans les procédures de cette
cour !
    — Je vous remercie, père prieur..., le coupa l’évêque.
    — L’ordre du jour de la cour doit être respecté !
    — Cela suffit ! » laissa tomber Richard en
haussant le ton. Godwyn ouvrit la bouche pour protester et se ravisa au dernier
moment.
    Richard poursuivit : « Il ne m’est pas nécessaire
d’écouter d’autres plaidoyers. Ma décision est prise. Je vais annoncer maintenant
mon jugement. »
    Le silence se fit.
    « La proposition soumise à mon jugement, à savoir que
Caris soit autorisée à prendre le voile, me paraît intéressante. Si Caris est
une sorcière, la sainteté de l’environnement l’empêchera d’accomplir ses
mauvaises actions, car le diable est impuissant à pénétrer en ces lieux. D’un
autre côté, si Caris n’est pas une sorcière, nous nous serons évité l’erreur de
condamner une innocente. La vie conventuelle n’est peut-être pas celle que
cette jeune fille aurait choisie, mais elle aura la consolation de se vouer au
service du Seigneur. Tout bien considéré, je trouve que c’est là une solution
satisfaisante.
    — Et si elle s’enfuit du couvent ? demanda Godwyn.
    — La question est pertinente, dit l’évêque. C’est
pourquoi je condamne Caris à mort et suspends la sentence aussi longtemps
qu’elle restera au couvent. Si elle vient à trahir ses vœux, alors la sentence
sera exécutée. »
    À ces mots, Merthin ne put réprimer des larmes de rage et de
chagrin. C’était bel et bien une condamnation à mort malgré tout !
    Richard se leva. « Le procès est ajourné ! »
déclara Godwyn. L’évêque se retira, suivi du cortège des moines et des
religieuses.
    Pétrifié de stupéfaction, Merthin n’entendait pas un mot des
consolations que lui prodiguait sa mère. Il se laissa porter par la foule
jusque sur le parvis de la cathédrale. Les commerçants étaient en train de
rassembler leurs invendus et de démonter leurs stalles. La foire à la laine
était finie pour cette année. Godwyn avait obtenu ce qu’il voulait : Elfric
serait le prochain prévôt. Plus rien ne l’empêchait puisque Edmond était à deux
doigts de la mort et Caris enfermée au couvent. Sa première action, bien sûr,
serait de retirer la requête déposée auprès du roi pour obtenir à Kingsbridge
le statut de ville libre.
    Tout en se disant cela, Merthin scrutait la pierre grise des
murs du couvent sans pouvoir en détacher les yeux. C’était là, désormais, que
Caris était emprisonnée. Jouant des coudes pour se frayer un passage dans la
marée humaine, il prit la direction de l’hospice.
    Les lieux, déserts, avaient été balayés et les paillasses
des visiteurs de la nuit précédente soigneusement rangées le long des murs. Une
bougie brûlait sur l’autel. Merthin parcourut lentement toute la longueur de la
salle. Que faire, à présent ?
    De ses lectures du Livre de Timothée , il se rappela
subitement que Jack le Bâtisseur, son ancêtre, avait été novice à une période
de sa vie. Timothée laissait entendre que Jack n’était pas entré au monastère
de son plein gré et que la discipline monastique lui avait pesé. Quoi qu’il en
soit, son noviciat s’était achevé dans des circonstances sur lesquelles
Timothée avait laissé planer un voile discret.
    Le statut de Caris était bien différent puisque l’évêque
avait statué que sa condamnation à mort serait effective sitôt qu’elle
quitterait les murs du couvent.
    Une jeune religieuse apparut. Reconnaissant Merthin, elle
parut effrayée. « Que faites-vous ici ? lui demanda-t-elle.
    — Je dois parler à Caris !
    — Je vais me renseigner. » Elle partit en hâte.
    Planté devant l’autel, Merthin contempla le crucifix.
Au-dessus était accroché un triptyque illustrant la vie d’Élisabeth de Hongrie,
patronne des

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