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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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Surtout,
une chose pareille, si elle était vraie, ne serait pas restée inaperçue jusqu’à
aujourd’hui.
    Cependant, l’idée qu’il ne fallait pas partager une chambre
avec un malade lui paraissait convaincante. À l’hospice, la maladie de Maldwyn
semblait s’être propagée tout d’abord aux personnes qui s’étaient approchées de
lui : sa femme et sa famille. Après seulement aux malades des lits
voisins.
    Elle avait également remarqué que certaines maladies, telles
que les maux d’estomac, les toux et les rhumes ou encore la variole, se
répandaient principalement lors des foires et des marchés ; à l’évidence,
elles se transmettaient donc d’une personne à une autre.
    Le mercredi soir, à l’heure du souper, la maladie touchait
la moitié des visiteurs descendus à l’hospice. Le jeudi matin, tout le monde en
était atteint. La domesticité du prieuré n’avait pas été épargnée, et Caris
manquait de bras pour l’aider à nettoyer.
    Le lendemain, au petit déjeuner, mère Cécilia proposa de
fermer l’hospice en voyant le chaos dans lequel il se trouvait.
    Consternée par son impuissance, Caris était prête à envisager
n’importe quelle solution. « Mais où iront les malades ?
demanda-t-elle.
    — Envoyez-les dans les tavernes.
    — Ça ne va pas mieux là-bas que chez nous. Et si nous
les installions dans la cathédrale ? »
    Cécilia secoua la tête. « Le prieur Godwyn ne voudra
pas voir des paysans vomir dans la nef pendant que nous chantons nos cantiques
dans le chœur.
    — Quoi qu’il en soit, nous devons veiller en tout lieu
à séparer au mieux les malades des bien-portants. D’après Buonaventura, c’est
le seul moyen de retarder la diffusion de la maladie.
    — Cette idée me paraît tout à fait raisonnable. »
    Mais une autre venait de traverser l’esprit de Caris, une
idée à laquelle elle n’avait jamais pensé mais qui lui paraissait soudain d’une
remarquable évidence. « Peut-être que nous ne devrions pas chercher à
améliorer l’organisation de l’hospice, dit-elle, mais en construire un second à
l’intention des malades, et réserver l’ancien aux pèlerins et aux visiteurs en
bonne santé. »
    Cécilia réfléchit un instant. « Cela coûtera beaucoup
d’argent.
    — Nous avons cent cinquante livres, objecta Caris,
emportée par son imagination. Nous pourrions avoir une nouvelle pharmacie, des
salles particulières pour les malades chroniques.
    — Voyez ce qu’il nous en coûterait. Vous pouvez
demander à Elfric d’établir un devis.
    — Il est occupé avec la construction du nouveau palais
pour le prieur, répondit Caris enchantée de trouver là une bonne excuse, car
elle détestait Elfric depuis toujours, bien avant qu’il ne témoigne contre
elle. Je préférerais m’adresser à Jimmie.
    — À votre guise. »
    Caris éprouva un élan d’affection pour mère Cécilia. Bien
que sévère sur la discipline, la mère supérieure laissait aux personnes sous
ses ordres le soin de prendre leurs propres décisions. Elle avait toujours
compris les passions contradictoires qui agitaient Caris. Au lieu de les mater
à tout prix, elle cherchait le moyen d’en faire bon usage. Elle lui avait
confié des tâches qui l’engageaient et permettaient à son énergie rebelle de
s’exprimer. Et maintenant, se disait Caris, tandis que je piétine sans savoir
que faire face à cette crise, elle m’indique calmement comment effectuer les
premiers pas dans un projet qui me tient à cœur. « Je vous remercie, mère
Cécilia », lança-t-elle avec force.
    Plus tard, ce même jour, elle déambula dans l’enceinte du
prieuré en compagnie de Jimmie pour lui expliquer ce qu’elle attendait de lui.
Aussi superstitieux que par le passé, le jeune bâtisseur persistait à voir dans
les incidents les plus insignifiants de la journée l’intervention d’un saint ou
d’un démon. Cependant, il avait de l’imagination et il était ouvert aux idées
nouvelles, qualité acquise grâce à son apprentissage auprès de Merthin.
    Ils convinrent rapidement du meilleur endroit où bâtir le
nouvel hospice : à côté des cuisines, au sud. Il serait ainsi séparé des
autres bâtiments tout en étant assez près du cloître pour que les religieuses
s’y rendent facilement. Les malades auraient moins de contact avec les
bien-portants et la nourriture leur serait portée aisément. Le montant global
des travaux, comprenant la construction de

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