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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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ouvriers doivent être débauchés aujourd’hui même,
le bâtiment détruit et les matériaux vendus. Vous devez nous rendre ce que vous
nous avez volé jusqu’au dernier penny et ce que vous ne pourrez pas nous
rembourser en argent comptant, une fois le palais démoli, devra être rendu sous
forme de terres ou autres possessions, qui deviendront alors propriété du
couvent !
    — Je m’y refuse absolument ! dit Godwyn.
    — Archidiacre, je vous prie, faites votre devoir !
réitéra Cécilia à l’adresse de Lloyd. Vous ne pouvez pas permettre qu’un homme
subordonné à l’autorité de l’évêque que vous représentez en vole un autre sous
prétexte d’accomplir l’œuvre du Seigneur, ce à quoi la partie spoliée s’emploie
également.
    — Je ne saurais prendre sous mon bonnet de juger une
dispute aussi grave que celle-ci. »
    La faiblesse de Lloyd et son refus d’intervenir laissèrent
Caris sans voix. L’abbesse protesta : « Pourtant, vous le
devez ! »
    L’archidiacre secoua la tête avec obstination. « Ces
accusations de vol, de destruction de testament et de faux en écritures
dépassent mes compétences. C’est à l’évêque en personne de juger !
    — Mais l’évêque Richard est en route pour la France.
Nul ne sait quand il en reviendra. Pendant ce temps-là, Godwyn dépense notre
argent !
    — Je ne peux rien y faire, je suis désolé, répéta
Lloyd. Vous devez en appeler à l’évêque Richard.
    — Très bien ! conclut Caris, et le ton de sa voix
lui attira les regards de tous. Puisqu’il en est ainsi, il ne nous reste plus
qu’une solution : aller trouver l’évêque ! »

 
46.
    Au mois de juillet de l’an de grâce 1346, le roi Édouard III
d’Angleterre regroupa à Portsmouth près de mille navires, la plus grande flotte
jamais réunie à ce jour dans le pays pour envahir une terre étrangère. Des
vents contraires retardèrent son départ et ce ne fut que le 11 juillet qu’elle
prit la mer pour une destination inconnue.
    Caris et Mair arrivèrent à Portsmouth deux jours plus tard,
alors que l’évêque Richard venait juste de s’embarquer avec le roi. Elles
décidèrent de suivre l’armée en France. Obtenir l’accord de mère Cécilia pour
effectuer le voyage jusqu’à Portsmouth n’avait pas été chose facile, même s’il
arrivait souvent à des religieuses de quitter leur couvent pour accomplir un
pèlerinage ou pour se rendre à Londres, Cantorbéry ou même Rome régler des
affaires concernant le couvent. Réunies en chapitre, les sœurs avaient émis des
craintes, considérant que Caris et Mair risquaient d’être confrontées à de
grands dangers tant sur le plan moral que physique. Finalement, le désir de
récupérer la somme dérobée les avait convaincues de les laisser partir.
    Quant à traverser la Manche, il était à croire que les deux
religieuses n’y auraient jamais été autorisées si cette question avait été
soulevée au chapitre. Mais à Portsmouth, elles se trouvaient dans
l’impossibilité de le solliciter et s’en réjouirent.
    Cependant, elles ne furent pas en mesure de suivre l’armée
immédiatement. Outre que la destination prise par les troupes était tenue
secrète, toutes les embarcations capables de naviguer en haute mer avaient été
réquisitionnées en vue de l’invasion. Caris et Mair, qui étaient descendues
dans un couvent situé juste à l’extérieur de la ville, se virent donc obligées
de ronger leur frein, dans l’attente d’informations plus précises.
    Enfin, on sut que le roi et son armée avaient débarqué en
Normandie, à Saint-Vaast-la-Hougue, près de Barfleur. On s’attendit à ce que
les bateaux réquisitionnés reviennent. Ils ne le firent pas. Durant deux
semaines, ils longèrent la côte normande en direction de l’est, suivant sur mer
la progression des troupes sur la terre ferme jusqu’à Caen. Là, ils remplirent
leurs cales du butin déjà raflé dans les riches cités normandes : bijoux,
tissus de prix, plats d’or et d’argent. Ce n’est qu’alors qu’ils s’en
retournèrent à Portsmouth.
    L’un des premiers à entrer dans le port fut La Grâce ,
une solide embarcation à la poupe et à la proue arrondies servant au transport
des marchandises. Elle avait pour capitaine un loup de mer au visage tanné
comme le cuir qui avait pour nom Rollo et qui ne tarissait pas d’éloges sur le
roi. Il avait été payé un prix modique pour son bateau et son

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