Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
Vom Netzwerk:
en revanche,
n’avaient que le museau et l’encolure protégés par une plaque de métal ou une
cotte de mailles, et lorsqu’une flèche se plantait dans leur flanc ou leur
poitrail, soit ils s’immobilisaient, soit ils s’écroulaient, soit ils faisaient
demi-tour. Les collisions entre chevaux causaient de nombreuses chutes et leurs
cavaliers, à l’instar des archers, se retrouvaient alors écrasés par ceux qui
arrivaient derrière et qui, emportés par leur élan, leur passaient sur le
corps.
    Mais aujourd’hui, les chevaliers se comptaient par milliers,
et il en arrivait encore et encore !
    Les rangs des archers s’effilochaient, leurs tirs perdaient
en précision. Lorsque les Français ne furent plus qu’à quelques centaines de
pas, ils changèrent leurs flèches en pointe pour d’autres à bout carré,
capables de perforer les armures. À présent, ils étaient en mesure de tuer les cavaliers,
même si abattre leurs montures s’avérait presque aussi efficace.
    Le sol était détrempé par la pluie. Dans quelques instants,
les Français parviendraient à la partie de terrain creusée par les Anglais. À
la vitesse qui était la leur, les bêtes allaient trébucher et même s’écrouler
si elles posaient le pied dans un trou. Et leurs cavaliers, bien souvent
projetés au sol, se retrouveraient sous les pattes mêmes des autres chevaux.
    Comme l’avaient prévu les Anglais, les chevaliers qui
arrivaient à la charge s’écartèrent sur la droite et sur la gauche pour éviter
les archers. C’est alors qu’ils se découvrirent canalisés dans un étroit
goulot, devenus la cible de tirs venant des deux côtés à la fois.
    La stratégie anglaise allait démontrer toute sa raison
d’être. L’ordre intimé aux chevaliers anglais de combattre à pied prenait
maintenant tout son sens. À cheval, ils n’auraient pas résisté à la tentation
de s’élancer à la rencontre des Français et les archers auraient cessé de tirer
de peur de tuer leurs propres combattants. Mais comme les chevaliers et les
hommes d’armes campaient sur les positions qui leur avaient été assignées,
l’ennemi put être massacré sans que les Anglais ne subissent de pertes.
    Hélas, face au nombre et à la bravoure des Français, cette
ruse ne suffit pas. L’assaut se poursuivit et les Français finirent par
atteindre les chevaliers et les soldats anglais, massés entre les deux groupes
d’archers. La bataille, alors, commença véritablement.
    Si les cavaliers français étaient parvenus à enfoncer les
premiers rangs des lignes anglaises, malgré le terrain glissant et la pente,
ils n’étaient plus en nombre suffisant pour affronter le gros des troupes
anglaises massé là.
    Brutalement plongé au cœur de la mêlée, Ralph s’efforçait du
mieux qu’il pouvait d’éviter les coups que lui portaient les chevaliers
français du haut de leurs montures. À grand renfort de moulinets, il cherchait
à trancher les jarrets des chevaux, moyen le plus facile et le plus rapide
d’invalider l’animal. La bataille faisait rage. Les Anglais n’avaient pas de
base de repli. Quant aux Français, ils savaient que, s’ils battaient en
retraite, ils subiraient à nouveau la même averse de flèches qu’en montant.
    Autour de Ralph, les hommes s’écroulaient, pourfendus par
les épées et les haches de guerre et aussitôt piétinés par les puissants sabots
des destriers. Ralph vit le comte Roland déraper et tomber sous les coups
d’épée d’un Français et l’évêque Richard faire tournoyer sa massue pour
protéger son père à terre. Mais un cheval de guerre percuta l’évêque et le
comte fut piétiné sous les sabots de la bête.
    Les Anglais étaient contraints de reculer.
    Ralph se rendit compte brusquement que les Français
s’étaient concentrés sur le prince de Galles. À vrai dire, il n’éprouvait pas
une affection particulière pour ce garçon de seize ans, mais il savait que la
mort ou la capture de l’héritier du trône porterait un coup terrible au moral
des Anglais. Il recula donc vers la gauche et rejoignit plusieurs de ses
camarades qui formaient une défense autour de leur prince. Las, les Français
intensifiaient leurs efforts, et ils étaient à cheval.
    À un moment, Ralph se retrouva épaule contre épaule avec le
prince qu’il reconnut à son pourpoint : fleurs de lys sur fond bleu et
lions héraldiques sur fond rouge.
    L’instant était critique.
    Il bondit sur l’attaquant du

Weitere Kostenlose Bücher