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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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Ils s’écroulèrent par centaines, morts ou
blessés.
    Ce n’était que le début du combat. Les survivants
rechargèrent leurs armes, les Anglais tirèrent à nouveau. Un archer n’avait pas
besoin de plus de quatre ou cinq secondes pour arracher du sol la flèche
plantée devant lui, la poser sur la corde, bander son arc, viser et tirer, et
il lui fallait moins de temps encore s’il était expérimenté. En l’espace d’une
seule minute, vingt mille flèches s’abattirent sur des arbalétriers privés de
toute protection.
    Ce fut un massacre. La conséquence, prévisible, ne se fit
pas attendre : ils tournèrent les talons et s’enfuirent à toutes jambes.
    En un instant, les Génois furent hors de portée. Les Anglais
cessèrent le tir, riant à ce triomphe auquel ils ne s’attendaient pas, raillant
l’ennemi.
    Les Génois qui fuyaient en un troupeau compact se
retrouvèrent nez à nez avec la masse des chevaliers français sur le point de
charger. Ce fut le chaos !
    Ralph fut alors témoin d’une scène stupéfiante : les
ennemis se battaient entre eux. Les chevaliers brandissaient leurs épées contre
les archers, et ceux-ci, en retour, visaient les chevaliers ou les attaquaient
au couteau. Les nobles auraient dû s’employer à faire cesser le carnage, mais
apparemment ceux qui portaient les armures les plus riches et montaient les
chevaux les plus grands étaient les premiers à taillader leurs propres soldats,
et cela avec une fureur redoublée.
    Les chevaliers forcèrent les fuyards à remonter la pente
jusqu’à se trouver à nouveau à portée des Anglais.
    Le prince de Galles, bien évidemment, donna l’ordre de tirer
à ses archers. Leurs flèches, à présent, s’abattirent sur les chevaliers
français aussi bien que sur les Génois. En sept années de guerre, Ralph n’avait
jamais vu cela. Les ennemis gisaient par centaines sur le sol, morts ou
blessés. Et pas un seul Anglais n’avait reçu une simple égratignure !
    Les chevaliers français finirent par sonner la retraite. Ce
qui restait des arbalétriers se dispersa dans la campagne, laissant le flanc de
colline jonché de corps juste en dessous des positions anglaises.
    Des soldats originaires du pays de Galles et de Cornouailles
s’élancèrent alors des rangs anglais pour achever les Français blessés et
ramasser les flèches réutilisables. Et aussi, certainement, pour dépouiller les
cadavres. Pendant ce temps, les coursiers filèrent s’approvisionner en flèches
auprès de l’intendance et les rapportèrent aux premières lignes des forces
anglaises.
    Il y eut une pause, elle fut de courte durée.
    Les chevaliers français s’étaient regroupés. Des forces nouvelles
venaient s’adjoindre à celles du comte d’Alençon ; elles arrivaient par
centaines et par milliers. Les voyant apparaître, Ralph en scruta les rangs. Il
reconnut les couleurs des Flandres et de la Normandie.
    Les troupes du comte d’Alençon s’avancèrent en première
ligne, les trompettes sonnèrent et les cavaliers se mirent en mouvement.
    Ralph abaissa son heaume et sortit son épée du fourreau. Il
eut une pensée pour sa mère. Il savait qu’elle priait pour lui chaque fois
qu’elle allait à l’église et il éprouva subitement pour elle une chaleureuse
gratitude. Puis il reporta les yeux sur l’ennemi.
    Entravés par le poids de leurs cavaliers en armure, les
énormes chevaux étaient lents à démarrer. Les rayons du soleil couchant se
reflétaient sur les casques d’acier des Français et leurs bannières claquaient
dans la brise du soir. Peu à peu, le tintement des sabots résonna plus
fortement et l’allure des chevaux s’accéléra. Les chevaliers flattaient leurs
montures et se hurlaient des encouragements l’un à l’autre, en agitant leurs
piques et leurs épées. La vitesse à laquelle ils déferlaient telle une vague
sur la plage créait l’impression qu’ils étaient de plus en plus nombreux à
mesure qu’ils se rapprochaient. Ralph avait la bouche sèche, son cœur battait
comme un tambour.
    Les Français étaient arrivés à portée de tir, et le prince,
une fois de plus, donna l’ordre de tirer. À nouveau, les flèches s’élevèrent
dans le ciel et retombèrent comme une pluie mortelle.
    Les chevaliers lancés à l’assaut de la colline étaient recouverts
de la tête aux pieds par leur armure et c’était un miracle lorsqu’une flèche
trouvait la jointure entre deux plaques de métal. Leurs montures,

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