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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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secrets dont regorgeait la
cathédrale. Surtout, il était curieux de découvrir comment l’effondrement
s’était produit et d’en déduire la cause.
    Les bas-côtés situés de part et d’autre de la nef n’avaient
qu’un seul niveau. Leur voûte en pierre et leurs belles nervures étaient
protégées à l’extérieur par un toit à pente unique qui partait du bas de la
claire-voie et s’achevait au sommet de la façade formant le flanc de l’église.
À l’intérieur, entre la voûte et le toit, il y avait un vide de forme
triangulaire appelé extrados. C’était de ce lieu surélevé, ayant pour plancher
la face arrière de la voûte, que les quatre hommes constateraient les dégâts.
    L’endroit était éclairé par des ouvertures donnant sur
l’intérieur de la cathédrale. De plus, frère Thomas avait eu la prévoyance de
se munir d’une lampe à huile. Merthin remarqua immédiatement que les quatre
travées n’avaient pas des voûtes exactement identiques. Celle située le plus à
l’est présentait une courbure légèrement plus plate que sa voisine. Celle qui
venait ensuite – en partie détruite – semblait différente, elle aussi.
    Les hommes traversèrent l’extrados en longeant la façade, là
où la voûte était encore solide, et s’avancèrent le plus près possible de la
partie effondrée. À l’instar du reste de l’édifice, la voûte était faite de
pierres assemblées à l’aide de ciment, à la seule différence que celles situées
tout près de la clef de voute étaient plates et légères. Au départ, la voûte
s’élevait presque à la verticale. Puis la courbure s’amorçait et s’amplifiait
jusqu’à ce que les pans de maçonnerie se rejoignent.
    Elfric indiqua : « Bien. La première chose à faire
sera évidemment de reconstruire la partie de voûte au-dessus des deux premières
travées.
    — Personne à Kingsbridge n’a taillé de nervures depuis
un bon bout de temps », fit observer Thomas. Puis, se tournant vers
Merthin, il ajouta : « Seras-tu capable de fabriquer le
coffrage ? »
    Celui-ci comprit tout de suite de quoi il parlait. Sur la
partie de la voûte presque verticale, les pierres tenaient de par leur propre
poids. En revanche, plus haut, là où la courbure devenait quasiment
horizontale, il fallait leur procurer un appui, le temps que sèche le mortier,
si l’on voulait obtenir un ensemble solide. La méthode classique consistait à
façonner une armature en bois, appelée coffrage ou centrage, sur laquelle on
poserait les pierres. Pour un charpentier, c’était une tâche ardue, mais
passionnante à réaliser, parce que les mesures devaient être d’une exactitude
absolue. Thomas, qui surveillait depuis de longues années les travaux effectués
par Merthin, avait eu tout loisir de se convaincre de ses qualités. Toutefois,
c’était un manque de tact de sa part que de s’adresser directement à l’apprenti
et Elfric réagit au quart de tour. « Sous ma surveillance, il en sera
capable, oui.
    — Oui, je peux faire un coffrage, acquiesça Merthin qui
pensait déjà à l’échafaudage qu’il lui faudrait monter pour soutenir l’armature
et offrir aux maçons une plate-forme assez grande pour travailler sans se gêner
mutuellement. Cependant, ces voûtes n’ont pas été construites à l’aide d’un
coffrage.
    — Ne dis pas de bêtise, mon garçon ! le coupa
Elfric. Tu n’y connais rien. Naturellement qu’elles ont été faites avec un
coffrage ! »
    La prudence soufflait à Merthin de ne pas prendre le
contrepied de son patron. D’un autre côté, dans six mois de temps, il serait à
son compte. Il aurait alors besoin du soutien de personnes comme frère Godwyn,
de personnes influentes qui aient confiance dans ses capacités. En outre, il
était mortifié d’avoir été rabaissé par Elfric. Lui river son clou n’était pas
pour lui déplaire. Ce fut donc sur un ton indigné qu’il répliqua : « Il
suffit de regarder le sol sur lequel nous nous tenons en ce moment !
Toutes les travées sont différentes. Si les maçons avaient utilisé un coffrage
pour la première, ils l’auraient réutilisé pour la suivante et toutes les
voûtes présenteraient la même courbure. Or, ici, elles sont toutes différentes.
    — Ça prouve seulement qu’ils n’ont pas utilisé un seul
et même coffrage, l’interrompit Elfric avec irritation.
    — Et pourquoi ? Ce n’est pas logique !
insista Merthin. Ils auraient dû

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