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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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seule
chose, répliqua Caris.
    — Dans ce cas, ayez donc la bonté d’éclairer ma
lanterne, je vous prie.
    — N’est-ce pas évident ? Ils ont pris la poudre
d’escampette ! »

 
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
Sixième partie

Janvier 1349 – janvier 1351

 
63.
    Il apparut que Godwyn avait emporté dans sa fuite tous les
objets précieux conservés dans le trésor de la cathédrale, y compris les
chartes du couvent que les religieuses n’avaient jamais réussi à se faire
restituer. Il avait également fait main basse sur le somptueux reliquaire
contenant les os de saint Adolphe.
    Caris le découvrit le lendemain matin, le premier jour de
janvier, fête de la circoncision du Christ, lorsqu’elle se rendit au trésor,
près du transept sud, accompagnée de l’évêque Henri et de sœur Élisabeth. Henri
se conduisait avec elle avec une réserve distante qui ne laissait pas de
l’inquiéter. Mais peut-être se montrait-il taciturne avec tout le monde.
    La peau du supplicié était toujours clouée à la porte. Elle
avait durci et pris peu à peu une teinte jaunâtre et il s’en dégageait une
perceptible odeur de pourriture.
    La porte n’était pas fermée à clef.
    Ils entrèrent. Caris n’avait pas mis les pieds dans cette
salle depuis que Godwyn avait dérobé les cent cinquante livres du trésor des
religieuses pour bâtir son palais. Par la suite, le couvent avait conservé ses
richesses en un lieu aménagé tout spécialement à cette intention.
    Les dalles soulevées et abandonnées en l’état et le
couvercle du coffre arraché ne laissaient planer aucun doute : coffrets et
cassettes avaient bel et bien été vidés de leur contenu.
    Face à ce spectacle, le mépris dans lequel Caris tenait
Godwyn trouva toute sa justification. Moine médecin, prêtre, responsable du
monastère, il avait pris la fuite au moment précis où ses talents étaient le
plus nécessaires. À présent, chacun pouvait se convaincre de sa véritable
nature.
    L’archidiacre Lloyd était outré : « Il a tout
volé !
    — Le voilà dans toute sa splendeur, l’homme qui
manigançait pour annuler mon élection ! » assena Caris, s’adressant à
l’évêque.
    Celui-ci réagit par un bougonnement qui ne l’engageait pas.
Élisabeth essayait désespérément de trouver une excuse à Godwyn. « Le
seigneur prieur a pris les trésors afin de les mettre en sûreté, j’en suis
persuadée. »
    Sa remarque piqua l’évêque, qui répondit froidement :
« Bêtises que cela. Si votre domestique vide votre bourse et disparaît
sans prévenir, ce n’est pas pour protéger vos sous, c’est pour les
dérober. »
    Élisabeth tenta une autre manœuvre : « Je suis
persuadée que c’est une idée de Philémon.
    — Le sous-prieur ? demanda Henri d’un air
soupçonneux. Il est sous les ordres de Godwyn, que je sache ! C’est donc
au prieur d’assumer la responsabilité ! »
    Élisabeth se tut.
    Godwyn avait dû se remettre de la mort de sa mère, songeait
Caris, ne serait-ce que le temps de convaincre les moines de le suivre, ce qui
avait certainement requis un certain doigté. Où avaient-ils bien pu
aller ?
    L’évêque Henri se posait la même question. Il la formula à
voix haute : « Où ces lâches se sont-ils réfugiés ? »
    Se rappelant les propos de Merthin lorsqu’il avait voulu la
persuader de partir, sa suggestion de s’enfuir au pays de Galles ou en Irlande,
de gagner un village perdu où les habitants pouvaient rester des années sans
rencontrer un étranger, Caris répondit à l’évêque : « Ils ont dû se
cacher dans un lieu isolé où nul ne va jamais.
    — Trouvez lequel ! » ordonna-t-il.
    La fuite de Godwyn effaçait donc toute opposition à son
élection. « Je vais lancer des recherches en ville, proposa-t-elle, en
s’efforçant de cacher son triomphe. Quelqu’un les aura forcément vus partir.
    — Bien, dit l’évêque. Je ne pense pas qu’ils reviennent
de si tôt. En attendant, vous devrez vous débrouiller sans hommes. Continuez à
célébrer les offices religieux comme vous le pouvez. Pour la messe à la
cathédrale, faites appel au curé d’une paroisse, si vous en trouvez un encore
en vie ! À défaut de dire la messe, je vous autorise à confesser. Compte
tenu du nombre de prêtres disparus, une dérogation spéciale a été promulguée
par l’archevêque.
    — Me confirmez-vous dans mes fonctions de
prieure ? se permit

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