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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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elle.
    — Que me veut-il ? demanda Caris d’une voix
ensommeillée.
    — Je ne le sais pas, mère prieure. »
    Le contraire eût été surprenant. Caris s’extirpa de son lit
et passa une cape.
    En chemin vers l’hospice, elle s’arrêta dans le cloître pour
boire un grand bol d’eau. L’air frais de la nuit acheva de la réveiller. Elle
tenait à produire une bonne impression sur l’évêque afin qu’il entérine son
élection au poste de prieure.
    L’archidiacre Lloyd se trouvait à l’hospice, il semblait
fatigué, le bout de son long nez pointu était rougi par le froid. « Venez
saluer l’évêque », dit-il de mauvaise humeur, comme s’il eût été du devoir
de Caris d’attendre le prélat dehors.
    Elle le suivit à l’extérieur. Un serviteur patientait près
de la porte, une torche à la main. Ils traversèrent la pelouse jusqu’à
l’endroit où l’évêque se tenait à cheval.
    C’était un homme de petite taille coiffé d’un grand chapeau.
    Il semblait au comble de l’exaspération.
    « Bienvenue au prieuré de Kingsbridge, monseigneur
l’évêque, le salua Caris en normand.
    — Qui êtes-vous ? » demanda Henri avec
mauvaise humeur.
    Caris l’avait déjà rencontré mais ne lui avait jamais parlé.
« Je suis sœur Caris, la prieure élue.
    — La sorcière ! »
    Elle se sentit défaillir. Godwyn avait déjà entrepris de
monter Henri contre elle. D’un ton indigné, elle répondit avec une aigreur plus
marquée qu’elle ne l’aurait dû : « Non, monseigneur, il n’y a pas de
sorcières ici. Uniquement des religieuses qui font de leur mieux pour venir en
aide à la population d’une ville frappée par la peste. »
    Il ignora son objection. « Où est le prieur
Godwyn ?
    — Dans son palais.
    — Non, il n’y est pas. »
    L’archidiacre Lloyd expliqua qu’ils en venaient et que les
lieux étaient déserts.
    « Vraiment ?
    — Oui, vraiment ! » répliqua l’archidiacre
avec une irritation non dissimulée.
    Au même moment Caris repéra le chat de Godwyn à son petit
bout de queue tout blanc. Les novices l’avaient surnommé l’Archevêque. Il
traversait le perron du portail ouest en glissant un œil entre les piliers,
comme s’il cherchait son maître.
    « Voilà qui est curieux ! s’étonna-t-elle.
Peut-être a-t-il décidé de dormir au dortoir avec les moines.
    — Et pourquoi l’aurait-il fait ? j’espère qu’il
n’y a pas de gêne à aller y regarder ? »
    Caris secoua la tête avec mépris. Si l’évêque supposait un
manquement au vœu de chasteté, il faisait fausse route. Godwyn n’avait aucun
penchant pour ce genre de licence. « Il a mal réagi en apprenant la
maladie de sa mère. Aujourd’hui, pendant son enterrement, il a été pris d’une
crise étrange, suivie d’un évanouissement.
    — Dans ce cas, c’est d’autant plus curieux qu’il ne
soit pas dans son lit ! »
    Tout avait pu arriver, compte tenu du choc que lui avait
causé le décès de sa mère. « Votre Seigneurie désire-t-elle parler à un
moine de haut rang ?
    — Oui, si l’on en trouve un ! répliqua Henri de
méchante humeur.
    — Je pourrais conduire l’archidiacre au dortoir...
    — Tout de suite ! »
    Lloyd prit une torche à l’un des serviteurs. D’un pas vif,
Caris lui fit traverser la cathédrale glaciale jusqu’au cloître. L’endroit
était silencieux comme les monastères le sont à cette heure de la nuit. Ils
arrivèrent au pied de l’escalier qui menait au dortoir. Caris s’arrêta.
« Montez seul, dit-elle, si vous le voulez bien. Une religieuse ne saurait
voir un moine dans son lit.
    — Bien sûr. » Lloyd s’exécuta, conservant la
torche et abandonnant Caris dans le noir. Elle attendit, poussée par la
curiosité. « Ohé ? » l’entendit-elle crier. Le silence alentour
avait quelque chose d’anormal. Au bout de quelques minutes, Lloyd lança d’une
voix bizarre : « Ma sœur ?
    — Oui ?
    — Pouvez-vous monter ? »
    Intriguée, elle grimpa les marches et entra dans le dortoir.
    Debout près de Lloyd, elle scruta la pièce à la lueur
dansante de la torche. Les paillasses des moines étaient soigneusement alignées
à leur place de part et d’autre de la pièce. Aucune d’elles n’était occupée.
    « Mais... il n’y a personne ! s’exclama Caris.
    — Pas une âme ! renchérit Lloyd. Qu’a-t-il bien pu
se passer ?
    — Je n’en sais rien. Je ne peux soupçonner qu’une

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