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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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l’identifier.
    Un silence terrifié s’était instauré.
    Ralph le brisa : « Laquelle d’entre vous est
trésorière du couvent ? »
    Comme personne ne répondait, il appliqua le tranchant de son
poignard sur la gorge de Tilly, qui se débattit. Las, elle était si menue qu’il
la maîtrisa aisément.
    Le moment est venu d’en finir avec elle ! se dit-il.
Pourtant, il hésitait. Lui qui avait si souvent donné la mort, il se sentait
subitement incapable de plonger sa lame dans le corps chaud et tendre d’une
femme qu’il avait enlacée, embrassée et aimée. Une femme qui avait porté son
enfant.
    Les religieuses, se dit-il, seraient plus impressionnées si
la victime était l’une d’entre elles.
    Il fit un signe de tête à Alan.
    D’un geste décidé, celui-ci trancha le col de son otage. Le
sang gicla de la blessure et se répandit sur le sol.
    Une religieuse se mit à crier.
    Ce n’était pas un glapissement craintif, mais un véritable
hurlement de terreur, un cri à réveiller les morts, qui ne cessa que lorsqu’un
sbire lui asséna un violent coup de matraque sur le crâne. Elle s’écroula sur
le sol, inerte, un filet de sang au coin des lèvres.
    « Laquelle d’entre vous est trésorière ? »
répéta Ralph.
    *
    Merthin s’était réveillé un bref instant lorsque la cloche
avait sonné matines et que Caris était sortie du lit. Comme d’habitude, il se
retourna sur le flanc et sombra de nouveau dans le sommeil, si bien que
lorsqu’elle revint et se glissa sous les couvertures, il lui sembla qu’elle
venait à peine de quitter leur couche. La sentant frissonner, il l’attira
contre lui et l’enlaça. Ils restaient souvent ainsi un certain temps, à
bavarder, et ils faisaient presque toujours l’amour avant de se rendormir.
C’était le moment de la journée qu’il préférait.
    Caris se serra contre lui, pressant agréablement sa poitrine
contre son torse. Il posa un baiser sur son front. Quand elle se fut
réchauffée, il glissa la main entre ses cuisses et se mit à caresser sa douce
toison du bout des doigts.
    Mais Caris était d’humeur bavarde. « Tu as entendu ce
qu’on racontait, hier ? Il paraît que des hors-la-loi se seraient
regroupés dans la forêt au nord de la ville et prépareraient une attaque.
    — Ça me paraît assez improbable.
    — Je ne sais pas... Les remparts sont en piteux état de
ce côté-là, ils pourraient entrer facilement dans la ville.
    — Et alors, ils n’auraient pas besoin d’agresser qui
que ce soit. Il y a tant de maisons abandonnées qu’ils pourraient s’approprier
tout ce qu’ils veulent sans que personne ne s’aperçoive de rien. Pour la
viande, ils n’ont qu’à se servir dans les pâtures.
    Ça regorge de vaches et de moutons.
    — Justement, c’est ce qui rend ces rumeurs si étranges.
    — De nos jours, voler, c’est comme se pencher
par-dessus la clôture pour respirer l’air du voisin. »
    Caris soupira. « Et tout ça à cause de cette horrible
peste... Quand je pense qu’il y a trois mois, je croyais en être débarrassée.
    — Combien y a-t-il eu de nouvelles victimes ?
    — Un millier au moins, depuis Pâques.
    — À ce que l’on dit, les autres villes ne sont pas
mieux loties », laissa tomber Merthin.
    Probablement Caris hochait-elle la tête dans l’obscurité car
il sentit ses cheveux effleurer son épaule. « Il paraît qu’un quart de la
population du pays a déjà été emportée, dit-elle.
    — Et plus de la moitié du clergé.
    — C’est parce que les services religieux attirent un si
grand nombre de fidèles. Ils ne peuvent pas échapper à la contagion.
    — Pourtant, la moitié des églises sont fermées.
    — Ce n’est pas plus mal, à mon avis. Car c’est la
foule, plus que tout le reste, qui contribue à propager la maladie, j’en suis
convaincue.
    — De toute façon, la plupart des gens ont perdu tout
respect pour la religion. »
    Cet état de fait n’inquiétait guère Caris. « S’ils
pouvaient en profiter pour abandonner leurs vieilles superstitions et
reconnaître l’efficacité de la vraie médecine...
    — Comment veux-tu qu’ils fassent la différence ?
    — C’est pourtant simple : il y a en tout quatre
règles à retenir. »
    Merthin sourit. Les listes de Caris l’avaient toujours
amusé. « Je t’écoute.
    — Premièrement : s’il existe une dizaine de
remèdes différents pour soigner un même mal, tu peux être certain

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