Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
Vom Netzwerk:
qu’il n’y avait aucune
religieuse dans la salle.
    « C’est étrange », dit Caris.
    On aurait pu penser que le cri venait de l’hospice, mais
rien ne suggérait qu’il s’y soit produit le moindre incident.
    Ils se rendirent ensuite à la cuisine, qui était vide, comme
ils s’y attendaient.
    Cependant Thomas se figea, palpitant des narines.
    « Qu’y a-t-il ? l’interrogea Merthin, chuchotant
malgré lui.
    — Un étranger est entré ici, répondit Thomas dans un
murmure. Je sens une odeur de crasse. Nos moines sont propres, ça ne peut pas
être l’un d’eux. »
    Merthin ne sentait rien d’inhabituel.
    Thomas saisit un couperet, de ceux utilisés par le cuisinier
pour trancher les os.
    Ils s’apprêtaient à sortir de la cuisine quand Thomas les
retint de son bras mutilé levé en l’air. Une faible lueur éclairait le cloître
du couvent. Une bougie devait brûler au réfectoire des religieuses ou bien dans
l’escalier qui menait à leur dortoir.
    Thomas ôta ses sandales et se dirigea vers l’endroit d’où
venait la lumière. Ses pieds nus ne faisaient aucun bruit sur les dalles de
pierre. Il se fondit bientôt dans l’ombre des arcades.
    Soudain, une étrange senteur parvint aux narines de Merthin,
une odeur âcre, très différente de celle que Thomas avait détectée dans la
cuisine. Un instant plus tard, il l’identifia comme étant de la fumée.
    Thomas devait l’avoir sentie aussi, car il s’immobilisa
soudain et se plaqua contre le mur.
    Dans la faible lumière, ils virent un homme au visage
dissimulé sous une cagoule émerger d’un renfoncement et se diriger vers la
porte du réfectoire.
    Thomas leva son couperet.
    La lame jeta un éclat dans l’obscurité avant de s’enfoncer avec
un bruit sinistre dans les côtes de l’homme. Il poussa un cri d’effroi et de
douleur, vacillant sur ses jambes. Thomas le frappa à nouveau. Le cri se mua en
un horrible gargouillement et se tut. Le corps sans vie heurta les dalles avec
un son mat.
    Caris eut un hoquet épouvanté.
    Merthin se précipita vers Thomas. « Que se
passe-t-il ? Cria t-il.
    — Silence ! » chuchota le moine d’une voix
fébrile et, de son couperet, il lui indiqua de retourner à la cuisine.
    Subitement, la lumière se fit plus vive. Le rougeoiement
d’une flamme illumina le cloître. Quelqu’un arrivait.
    Un instant plus tard, un homme à la carrure impressionnante,
un sac dans une main, une torche enflammée dans l’autre, sortait en courant du
réfectoire. On aurait dit un fantôme. Merthin comprit qu’il portait une
cagoule.
    Au même instant, Thomas jaillit devant l’inconnu en
brandissant son couperet. Hélas, il ne fut pas assez rapide. L’homme le percuta
violemment et l’envoya s’écraser contre une colonne.
    On entendit le craquement de son crâne frappant la pierre,
et il s’affaissa au sol, inconscient. Caris s’élança pour lui porter secours.
    D’autres hommes apparurent alors, tous cagoulés, certains
munis de torches. Merthin eut l’impression qu’ils surgissaient à la fois du
réfectoire et du dortoir. Au même moment, il entendit des femmes hurler et
gémir. Et tout devint chaos.
    Pressentant une bousculade, Merthin se précipita vers Caris
pour la protéger.
    Les intrus, découvrant leur camarade à terre, s’étaient
figés sur place. À la lumière de leurs torches, ils virent la mare de sang, la
tête quasiment détachée du tronc. L’homme était mort, indubitablement. Ils
scrutèrent l’obscurité, roulant des yeux en tous sens et le mouvement affolé de
leurs pupilles laissait parfois entrevoir dans les trous de leurs cagoules des
taches rondes toutes blanches qui évoquaient les yeux de poissons monstrueux.
    L’un d’eux repéra bientôt le couperet couvert de sang
abandonné par terre et distingua plus loin les silhouettes de Caris et de
Thomas. Avec un grognement de colère, il dégaina son épée.
    Terrifié pour Caris, Merthin fit un pas en avant, cherchant
à détourner l’attention de l’assaillant. L’homme fit pivoter la pointe de son
épée sur lui. Merthin recula vers le mur du cloître. La menace pesait
maintenant sur lui. Tremblant de peur, il reculait toujours. Soudain, il dérapa
dans le sang du mort et partit à la renverse.
    L’homme s’avança au-dessus de lui, l’épée brandie.
    Il s’apprêtait à le tuer quand l’un de ses compagnons, le
plus grand de la bande, intervint avec une rapidité fulgurante et saisit son
bras. Ce devait

Weitere Kostenlose Bücher