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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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qu’aucun
d’eux ne fonctionne.
    — Pourquoi ?
    — Parce que si c’était le cas, les gens auraient adopté
le meilleur et oublié les autres.
    — Logique.
    — Deuxièmement : ce n’est pas parce qu’un remède
est répugnant qu’il est efficace. Avaler toute crue une cervelle d’alouette n’a
jamais fait passer le mal de gorge. En revanche, ça donne envie de vomir.
Tandis que boire une grande tasse d’eau chaude avec du miel, voilà ce qui
apaise la douleur !
    — C’est bon à savoir.
    — Troisièmement : les excréments humains et
animaux n’ont jamais été bons pour la santé. Au contraire.
    — Eh bien, je suis soulagé de te l’entendre dire !
    — Quatrièmement : si le remède ressemble à la
maladie, il y a de fortes chances pour qu’il ne guérisse rien. Par exemple, les
plumes tachetées de la grive censées agir sur la varicelle, ou l’urine de
mouton qui soignerait la jaunisse.
    — Tu devrais écrire un ouvrage dans lequel tu
expliquerais tout ça.
    — Oh non, grommela Caris avec dédain. L’université le
condamnera puisqu’il ne ferait pas référence à l’Antiquité grecque.
    — Au diable les savants ! Je pensais aux gens
comme toi : les religieuses, les sages-femmes, les barbiers, les
guérisseuses... Je suis sûr que ça les intéresserait.
    — Les guérisseuses et les sages-femmes ne savent pas
lire.
    — C’est faux, il y en a qui savent, et les autres
peuvent trouver quelqu’un d’instruit qui leur lira le texte.
    — Tu as peut-être raison. Ce serait sans doute un bon
moyen d’enseigner à la population comment réagir face à la peste. » Elle
garda le silence quelques instants, pensive.
    Un cri déchira la nuit.
    « Qu’est-ce que c’était ? murmura Merthin.
    — On aurait dit une musaraigne capturée par une
chouette.
    — Non, autre chose ! »
    Il bondit hors du lit.
    *
    « Je vous en supplie, ne faites pas de mal à
Tilly ! » implora une religieuse en s’avançant vers Ralph. C’était
une sœur encore toute jeune, brune avec des yeux bleus. « Nous vous
donnerons tout ce que vous voudrez, mais, par pitié, n’usez plus de violence.
C’est moi la trésorière. Je m’appelle sœur Joan.
    — Je suis Tarn l’Insaisissable, répondit Ralph. Vous
avez les clés du trésor ?
    — Oui, pendues à ma ceinture.
    — Alors, allons-y ! »
    Joan parut hésiter. Elle devait sentir qu’il ignorait
l’emplacement du trésor, se dit Ralph. Lors de sa visite de reconnaissance,
Alan n’avait pas eu le temps de repérer à fond les lieux : il avait
localisé la cuisine et le dortoir, mais il n’avait pas découvert où se trouvait
la salle du trésor. À l’évidence, sœur Joan n’était pas prête à l’aider.
    Ralph n’avait pas de temps à perdre. Quelqu’un pouvait avoir
entendu le cri. Appuyant son couteau sur la gorge de Tilly, il fit perler une
goutte de sang.
    « Je vous en supplie, ne faites pas de mal à
Tilly ! répéta sœur.
    Joan. Je vais vous y emmener, venez.
    — J’aime mieux ça ! »dit Ralph.
    Il confia la surveillance du dortoir aux deux mercenaires et
suivit Joan dans l’escalier, portant toujours Tilly. Alan lui emboîta le pas.
Au pied des marches, ils retrouvèrent les deux ruffians chargés de faire le
guet. Ils tenaient sous la menace de leur couteau les infirmières de garde qui
avaient accouru en entendant le hurlement. Un danger de moins, se réjouit
Ralph. Mais où étaient les moines ?
    Il expédia les trois religieuses rejoindre leurs compagnes
dans le dortoir et laissa un homme de main monter la garde au pied de
l’escalier. Puis, avec les autres, il suivit Joan au réfectoire.
    Cette salle était située au rez-de-chaussée du même bâtiment
que le dortoir. À la lumière tremblante de la lampe que portait sœur Joan, les
hommes discernèrent de longues tables à tréteaux, des bancs, un pupitre et une
grande fresque représentant Jésus aux noces de Cana.
    Joan s’avança jusqu’au fond de la pièce et déplaça une
table, révélant une grande trappe fermée par une serrure, à l’instar d’une
porte. Elle fit jouer une clé et souleva le lourd panneau de bois. Il
dissimulait un étroit escalier en colimaçon. Laissant la salle à la garde du
sbire, Ralph s’y engagea à la suite de la religieuse, embarrassé par Tilly
qu’il n’avait pas lâchée. Alan fermait la marche.
    Arrivé au bas de l’escalier, Ralph regarda autour de lui
avec satisfaction. Il se

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