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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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de veto constitutionnel à chacune de provinces). il s’engageait même à une « deuxième ronde »
    constitutionnelle où les demandes des provinces accaparaient déjà l’ordre du jour19. »
    témoignant devant un comité parlementaire mixte, l’ex-premier ministre peste contre l’accord du lac Meech, qu’il qualifie d’incohérent, et ses partisans, qu’il décrit comme des poules mouillées. Les membres du comité expriment toute leur indignation face au fait que trudeau décrive ainsi l’origine politique de l’accord mais, pour reprendre les termes d’un critique journalistique, Peter trueman, les dirigeants politiques de la génération actuelle au Canada sont au mieux « tout simplement ordinaires
    […] et nous n’accepterions pas de voir certains d’entre eux dans notre salon20 ».
    au début, les critiques ne posent aucun problème. Les premiers ministres s’entendent pour dire qu’il faut adopter l’entente dans son ensemble sans y apporter d’amendements à l’exception de points très techniques, sur lesquels il y a eu erreur dans la formulation. Les trois partis fédéraux, les progressistes-conservateurs, les libéraux et le nPd, sont d’accord sur le fait que l’accord du lac Meech est une bonne chose en soi et que son adoption est essentielle pour l’unité nationale. Leurs pendants provinciaux, à tout le moins les partis au pouvoir dans les provinces, adoptent le même point de vue. il y aura des audiences devant le comité à Ottawa et dans les provinces mais on donne pour directives aux membres du comité de se contenter d’écouter sans tenir compte des commentaires.
    L’adoption de l’accord du lac Meech doit se faire selon les règles établies dans la constitution de 1982. Un amendement de ce genre exige 16•marasmeeTexplosiondanslesannées1980

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    donc le consentement unanime et doit être adopté par le Parlement fédéral et l’assemblée législative de chacune des provinces. il doit être adopté dans les trois ans suivant la première ratification par une province et c’est le Québec qui est le premier à le ratifier, le 23 juin 1987.
    Comme on a trois ans devant soi, le tic-tac de l’horloge constitutionnelle passe d’abord inaperçu. Pourtant seuls les gouvernements en place en juin 1987 ont accepté d’adopter l’accord du lac Meech.
    Le premier de ces gouvernements tombe en octobre 1987 lorsque les progressistes-conservateurs du nouveau-Brunswick sont balayés lors du scrutin (au sens littéral du terme puisque le premier ministre et tous les membres de son parti sont défaits par l’opposition libérale). Le nouveau premier ministre, Frank McKenna, n’est pas en faveur de l’accord, bien que, comme le démontrera la suite des choses, il n’y est pas non plus carrément opposé. Le gouvernement du Manitoba déclenche à son tour des élections et est remplacé par une assemblée tripartite de minorités, un des partis, les libéraux, prêtant l’oreille à Pierre trudeau et transpirant la méfiance. Comme celui du nouveau-Brunswick, le gouvernement du Manitoba reporte la question à plus tard.
    L’une après l’autre, les autres provinces s’alignent et ratifient l’accord. il semble que le Manitoba et le nouveau-Brunswick finiront par suivre le mouvement mais, en avril 1989, survient un événement très différent. Le gouvernement progressiste-conservateur de terre-neuve subit la défaite aux élections aux mains des libéraux, dirigés par Clyde Wells.
    Ce dernier est avocat de droit constitutionnel et un partisan sans réserve du pouvoir fédéral ; selon lui, l’accord du lac Meech va non seulement réduire la capacité d’action du gouvernement fédéral dans des dossiers importants pour sa province mais aussi l’influence de terre-neuve sur la scène nationale. il fait la promesse d’annuler la ratification de l’accord par terre-neuve et il tiendra parole. Le 5 avril 1990, l’assemblée législative de terre-neuve annule sa ratification antérieure de l’accord21.
    désormais, trois provinces n’ont pas ratifié l’accord. À mesure que la pression monte, Mulroney semble insouciant. La pression lui va bien, surtout celle qu’il met sur les autres. On commence à percevoir des signes que le rejet de l’accord reviendrait à insulter le Québec, à abandonner les fédéralistes québécois et à mettre en péril l’avenir du pays. seul l’accord du lac Meech rendrait légitime la constitution aux yeux du Québec, un

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