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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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secteur aérospatial dans cette ville. Les critiques soupçonnent, et c’est tout à fait plausible, que le gouvernement s’acquitte de sa dette envers le Québec. Bourassa a utilisé le slogan « un fédéralisme rentable » et il s’agit certes ici d’un fédéralisme rentable pour le Québec. (étant donné que les Québécois estiment que leur province est lésée sur le plan économique en 16•marasmeeTexplosiondanslesannées1980
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    demeurant au sein de la fédération canadienne, Mulroney répond à leurs attentes.) La politique, sous une forme particulièrement grossière, a pris le pas sur l’économie.
    Les conséquences de cette décision vont bien au-delà de ce que Mulroney avait prévu. Les Canadiens de l’Ouest insatisfaits se réunissent à vancouver en vue de discussions exploratoires, qui finiront pas déboucher sur un mouvement politique principalement constitué d’ex-conservateurs, dont stephen Harper, l’ancien adjoint politique d’un député conservateur en chambre. Le chef, et le cœur, de ce mouvement de mécontentement est toutefois Preston Manning, le fils d’un ancien premier ministre albertain issu du Crédit social, ernest Manning. aux élections fédérales de 1988, Manning présente plus de soixante-dix candidats sous la bannière « réformiste » et si aucun ne parvient à arracher un siège – le parti n’est ni suffisamment connu ni organisé pour le faire – on voit poindre des problèmes à l’horizon.
    reniflant les vents politiques, Mulroney a fait un bon calcul.
    Comme le pourcentage de soutien accordé à son parti dans les sondages d’opinion reste fermement et irrémédiablement extrêmement faible (il chute à 15 pour cent en 1991), il annonce sa démission pour le printemps 1993. son successeur est choisi au cours d’un congrès des progressistes-conservateurs qui a lieu à Ottawa : il s’agit de Kim Campbell, qui a été ministre de la défense nationale puis ministre de la Justice du pays et qui défait Jean Charest, un des plus jeunes ministres de Mulroney.
    Campbell ne reste pas longtemps au pouvoir. il faut tenir des élections à l’automne 1993 puisque le mandat du Parlement expire à ce moment-là.
    Campbell retarde l’échéance le plus possible et fixe la date des élections au mois d’octobre. elle a bénéficié d’une brève remontée dans les sondages grâce à son intelligence et son petit côté nouveau, trop nouveau sans doute car elle commet la maladresse de dire aux journalistes qu’une campagne électorale n’est pas le moment idéal pour discuter de choses sérieuses. ses conseillers se mettent à se chamailler, les médias captent l’odeur du suicide politique et les Canadiens se préparent à assister à l’inéluctable le soir des élections, le 25 octobre.
    C’est toute une soirée. Les progressistes-conservateurs subissent une véritable raclée, passant de 169 sièges en 1988 à deux exactement en 1993. (ils ont conservé 151 sièges juste avant la dissolution du Parlement.) Campbell perd son propre siège tandis que les électeurs conservateurs s’enfuient dans toutes les directions, bien que son ancien rival, Jean Charest, parvienne à conserver son siège. au Québec, les électeurs se rallient au nouveau Bloc Québécois de Lucien Bouchard, dans l’Ouest au Parti réformiste pour la plupart et dans les régions où ils choisissent une autre option, en Ontario et dans les provinces maritimes, ils optent pour les
     

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    libéraux. Le nPd s’effondre, passant de son plus grand nombre de sièges remportés en 1988 à son total le plus bas, neuf, en 1993.
    Les libéraux gagnent par défaut. ils recueillent 41 pour cent du vote populaire et la majorité des sièges, 177. aucun autre parti ne remporte 20 pour cent du total des votes. Le parti séparatiste, le Bloc Québécois (le Bloc), se classe deuxième avec 54 sièges, devenant ainsi l’opposition officielle de sa Majesté à la Chambre des communes. Les réformistes de Preston Manning suivent avec 52 sièges, quoique le nombre de votes qu’ils recueillent soit supérieur à celui du Bloc. Les résultats lamentables du nPd ne sont pas tant attribués à la performance du parti fédéral, quoique celle-ci n’ait rien de mémorable, qu’aux réalisations des gouvernements nPd en Colombie-Britannique et en Ontario, où l’idéologie et la politique du parti ne conviennent nullement pour faire face à la récession économique qui,

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