Une histoire du Canada
encore petite et dispersée, et pour la plus grande partie loin de la frontière. en nouvelle-angleterre et dans l’état de new York, la 6•lesguerrespourlaconquêTedel’amérique(3) 129
guerre ne suscite pas beaucoup d’enthousiasme ; c’est pourtant de ces deux régions que doivent provenir des attaques efficaces contre le Canada. Bien qu’elle soit petite, l’armée britannique au Canada reçoit des renforts. La Marine royale exerce sa domination sur mer, y compris dans les eaux au large de l’amérique du nord, et la marine américaine, si elle a la compétence voulue pour livrer des batailles isolées, n’a pas la taille voulue pour vaincre le grand nombre de navires que les Britanniques pourraient dépêcher. Une fois la guerre déclarée, la perturbation des expéditions américaines ne laisse aucun doute. Finalement, la guerre en europe ne va pas si mal. Une armée britannique placée sous les ordres du marquis de Wellington a tenu en échec une grande armée française en espagne et, en 1812, Wellington progresse.
napoléon se trouve à l’autre bout de l’europe, où il se prépare à envahir la russie à la tête de la plus grande armée jamais constituée, ce qui signifie que son armée en espagne est plus faible que jamais et constitue donc une proie pour Wellington.
néanmoins, les américains déclarent la guerre le 18 juin 1812. Les nouvelles vont vite, preuve de communications nettement améliorées depuis 1776. Le gouverneur de Québec, Prevost, est mis au courant des nouvelles en moins d’une semaine et Brock, commandant et lieutenant-gouverneur par intérim au Haut-Canada, l’est peu après. tout comme les marchands de fourrures britanniques du nord-Ouest, qui se mettent rapidement à la disposition de l’armée britannique avec leurs clients amérindiens. se servant des marchands de fourrures et de la menace des affres d’une guerre amérindienne, un commandant local britannique s’assure de la reddition du fort américain de Michilimackinac.
Michilimackinac est un petit poste très éloigné. Plus près de l’action, fort detroit peut compter sur une grande garnison américaine – grande selon les normes de la guerre qui commence, dans laquelle une armée de cinq mille hommes constituera, de fait, une force considérable. (Par comparaison, l’armée de napoléon qui envahit la russie en juin 1812 compte 691 000 hommes, alors que la plus grande force britannique rassemblée pendant la guerre en compte 10 351, en vue d’une attaque lancée contre Plattsburgh, dans l’état de new York, en 1814.) inspiré par les souvenirs de la révolution (dont il est un vétéran) et encouragé par sa conviction que les habitants du Haut-Canada vont se soulever pour se joindre à lui, le commandant américain de detroit, William Hull, franchit la rivière detroit pour entreprendre sa marche sur la capitale provinciale de York (toronto).
il publie une proclamation pour informer les habitants du Haut-Canada qu’il s’en vient les libérer. Par conséquent, tous les habitants du Haut-Canada dans de bonnes dispositions devraient prendre les armes contre le roi et rejoindre l’armée de Hull. s’ils résistent et ont la mauvaise inspiration de se faire capturer en se battant aux côtés de leurs alliés amérindiens, ils seront 130
UnE HIsTOIRE dU Canada
pendus – « assassinés sans merci » pour avoir tenu leur serment envers le roi et résisté aux envahisseurs, pour reprendre les paroles d’un ministre du culte baptiste américain vivant au Haut-Canada24.
Hull ne fait pas entièrement fausse route lorsqu’il est convaincu que beaucoup d’habitants du Haut-Canada, étant américains, ne souhaitent pas le combattre. son adversaire, le général Brock, est d’accord et désespère d’être en mesure de lever une armée. Mais la proclamation de Hull offusque beaucoup de monde et son inertie ne fait rien pour encourager ceux qui sont en faveur des états-Unis. Brock saisit sa chance. À la tête d’une minuscule force régulière, à laquelle il ajoute les guerriers de tecumseh, il avance à la rencontre de l’armée de Hull. Craignant un massacre amérindien, ce dernier prend la fuite jusqu’à detroit avec sa petite armée – plus importante que celle de Brock au demeurant. il succombe ensuite aux pressions psychologiques, la peur de la forêt et celle des amérindiens, et annonce la reddition du fort.
Hull s’est battu lui-même.
La défaite de Hull constitue un
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