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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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les contribuables parviennent à absorber leurs frais en raison de la croissance de l’immigration et de la population.
    À mesure que la population augmente, il devient plus difficile pour le gouvernement britannique de répondre aux besoins des colonies.
    d’ailleurs, il est de plus en plus réticent à le faire et ce, pour deux grandes raisons. sur les plans économique, politique et militaire, le centre d’intérêt de l’empire se déplace vers l’orient, surtout vers l’inde, mais aussi vers la Chine et l’australie. alors qu’elle paraissait énorme dans les années 1790, l’importance du Bas-Canada diminue comparativement à celle de l’inde et 7•TransformaTionseTrelaTions,1815–1840
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    les garnisons britanniques en amérique du nord semblent minuscules par rapport aux cantonnements militaires en inde. de vingt-neuf mille hommes qu’elle comptait en 1815, l’armée en garnison en amérique du nord tombe à trois mille à peine dans les années 1850. simultanément, vu la croissance démographique et le développement de la colonie, l’urgence des subventions impériales diminue.
    Le redéploiement de l’armée britannique est le reflet de la restructuration de l’empire. Les provinces de l’amérique du nord britannique ne sont plus les seules colonies : l’australie, à compter de 1788, l’afrique du sud (depuis 1806) et la nouvelle-Zélande font concurrence au Canada pour retenir l’attention des Britanniques. Bien sûr, il est plus facile de se rendre en amérique du nord – il suffit parfois de quatre semaines de navigation en 1820 – par rapport à l’australie, pour laquelle il faut compter de neuf à dix mois3. Le temps relativement court du trajet, de même que le fait que la traversée de l’atlantique nord soit familière, encourage le commerce avec les provinces de l’atlantique et les deux Canadas et l’immigration vers ceux-ci. Le commerce du bois d’œuvre en particulier augmente les possibilités de traversée pour les immigrants puisqu’on découvre que les navires utilisés pour transporter le bois se réaménagent facilement en embarcations de transport des immigrants vers le Canada pour le voyage de retour, dans des conditions misérables cependant. il n’est pas nécessaire de disposer du nombre de couchettes nécessaires pour tout le monde, de sorte que certains émigrants miséreux se retrouvent à passer le voyage en tout ou en partie sur le pont ou à l’abri des canots de sauvetage.
    Les pouvoirs des colonies se plaignent – et elles n’ont pas tort – « du manque d’espace, de l’état surchargé et de la saleté des navires4 » et, par conséquent, de l’état dans lequel arrivent leurs immigrants. néanmoins, si le Canada demeure une des facettes évidentes de l’empire, il a perdu son caractère unique parmi les colonies.
    Les liens entre la Grande-Bretagne et les colonies restent étroits.
    il y a, d’abord et avant tout, le système colonial mercantiliste. L’accès au marché britannique se caractérise par le traitement de faveur accordé aux marchandises des colonies, surtout le bois d’œuvre et les denrées alimentaires, et le marché britannique est en expansion. Comme la révolution industrielle bat son plein, les usines poussent comme des champignons sur le territoire britannique, et avec elles viennent de nouvelles habitations et même de nouvelles villes. Le bois canadien, soutien principal du secteur de la construction navale, est encore plus en demande pour le secteur de la construction domiciliaire. La demande en Grande-Bretagne stimule les activités de flottage le long des rivières saint-Jean, Miramichi et des Outaouais, les profits des marchands de bois des colonies et l’immigration vers la lisière de la forêt canadienne.
     
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    UnE HIsTOIRE dU Canada
    Le gouvernement britannique apporte sa contribution à l’économie coloniale en construisant et reconstruisant des fortifications le long de la frontière avec les états-Unis ainsi qu’autour d’Halifax et de Québec.
    On creuse de nouveaux canaux pour contourner les rapides le long de la rivière des Outaouais et du saint-Laurent mais, soucieux de protéger l’itinéraire de transport exposé le long de la frontière internationale au milieu du fleuve, les ingénieurs militaires britanniques construisent ce qui représente à l’époque le projet de travaux publics le plus grandiose et le plus coûteux dans l’empire : le canal rideau, qui s’étend au

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