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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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arrive avec les flottes de pêche et repart avec celles-ci ; ce n’est qu’en 1825 que se présente un gouverneur pour prendre résidence permanente dans la capitale, saint-Jean. sept ans plus tard, la plus ancienne colonie britannique finit par avoir une assemblée élue, qui entre par la suite en conflit avec le gouverneur à propos des revenus et des dépenses et, bien entendu, du népotisme, du comblement des postes.
    si l’Île-du-Prince-édouard a une structure gouvernementale beaucoup plus ancienne – avec un lieutenant-gouverneur et une assemblée depuis les années 1770 –, sa société et sa politique sont presque aussi bizarres qu’à terre-neuve, pas autant axées sur les personnes présentes dans la colonie que sur les absents : les propriétaires qui possèdent la plus grande partie des terres fertiles de la province mais ne veulent absolument pas être imposés pour ce privilège.
    au nouveau-Brunswick, la grande question n’est pas de savoir qui possède la terre mais bien qui la loue. en dehors de la vallée fertile du fleuve saint-Jean et de quelques autres enclaves arables, on prise la terre pour l’exploitation forestière mais non pour l’agriculture. Les forêts font l’objet 148
    UnE HIsTOIRE dU Canada
    de baux mais non de concessions ni de ventes. Qui, dès lors, pourrait ou devrait couper les arbres et vendre le bois ou le bois d’œuvre, et combien devrait-il verser à la Couronne, au gouvernement provincial, pour avoir ce privilège ? étant donné que ce sont les arbres qui constituent le passeport pour la richesse et que ce sont la politique et le gouvernement qui fixent les baux, ces questions revêtent la plus grande importance.
    Ce sont aussi les plus faciles à résoudre. Confronté aux demandes pressantes de la province, le gouvernement britannique cède et, en 1831, transfère le contrôle exercé sur les terres domaniales d’un représentant impérial au gouvernement local qui, bien que nommé lui aussi et élitiste, garde les profits pour lui.
    C’est la nouvelle-écosse qui est la plus populeuse des colonies de l’atlantique, surtout après sa réunion avec l’île du Cap-Breton en 1820.
    ses problèmes sont d’abord et avant tout d’ordre géographique : un relief accidenté qui sépare plutôt qu’il ne rassemble les différentes régions de la province. Halifax, sa ville la plus importante et la capitale provinciale, siège de l’assemblée législative et de l’évêché anglican, abrite également une garnison militaire et une base de la Marine royale15. tournée vers le large, vers la Grande-Bretagne et les sept mers, Halifax est souvent perçue comme distante et à l’écart des préoccupations des populations de l’intérieur des terres, dont les habitants sont non anglicans et pratiquent l’agriculture ou la pêche ou, au Cap-Breton, l’extraction du charbon.
    si Halifax présente un côté anglais ou loyaliste, d’autres parties de la province sont le domaine des écossais. Jusque dans les années 1770, la nouvelle-écosse n’a d’écossais que le nom. Puis, en 1773, des écossais fraîchement débarqués s’établissent à Pictou. avec le temps, en tenant compte de l’interruption causée par la guerre, d’autres arrivent au compte-gouttes, stimulés par le désir des propriétaires écossais de remplacer leur population humaine, peu rentable et souvent difficile et dans le besoin, par des moutons, qui font montre d’une meilleure attitude envers la propriété et peuvent être convertis en profits. Ce sont des montagnards, des écossais des Hautes-terres, souvent des catholiques parlant le gaélique, abandonnés par leurs chefs de clan : « Le lâche qui nous gouverne à présent, écrit un poète émigrant, a évincé les siens ; rares sont ceux qui restent. il préfère les moutons dans les collines à une escorte en kilt16. »
    Les immigrants qui suivent ne prennent pas la direction de Pictou mais celle de l’île du Cap-Breton, qu’ils baptisent « la terre de la liberté et de la nourriture », dont les propriétaires sont miséricordieusement absents17.
    C’est une société principalement rurale qu’ils fondent, divisée entre une majorité catholique et une minorité presbytérienne, et avec très peu de rapports directs avec le reste de la nouvelle-écosse. Fait inhabituel, au 7•TransformaTionseTrelaTions,1815–1840
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    milieu du dix-neuvième siècle, les trois quarts de la population de l’île parlent le gaélique,

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