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Une veuve romaine

Une veuve romaine

Titel: Une veuve romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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voir. Pour de telles femmes, les hommes trouvent toujours une excuse…
     
    Arrivé à mi-pente de la colline, je m’arrêtai pour profiter de la vue magnifique sur Rome. Vue du mont Pincio, la ville s’étalait à mes pieds, baignée dans la lumière dorée du matin. Je desserrai ma ceinture, qui rendait ma tunique humide à la taille, et attendis que ma respiration redevienne régulière, tout en réfléchissant à la situation. À elles deux, Pollia et Atilia avaient fait naître en moi un sentiment qui me remplissait d’aise : je me sentais heureux d’être sorti d’entre leurs mains… vivant.
    Les présages semblaient intéressants : deux clientes éblouissantes, dont le style de vie vulgaire promettait de m’amuser ; une croqueuse de fortunes au passé si agité qu’il contenait très certainement un élément susceptible de la compromettre, même s’il avait échappé aux magistrats professionnels (j’adore démontrer qu’un préteur a eu tort) ; des honoraires plus que confortables – qui plus est, pour ne pas faire grand-chose, si j’en croyais mon expérience…
    Que demande la plèbe ?

7
    Avant d’essayer de mettre la main sur la chercheuse d’or, je souhaitais en savoir davantage sur le ménage des Hortensius. Si les gens vous en apprennent plus qu’ils ne le pensent par l’endroit où ils vivent et par les questions qu’ils vous posent, leurs voisins peuvent se montrer encore plus loquaces. Une nouvelle visite s’imposait à l’échoppe de gourmandises où, un peu plus tôt, on m’avait indiqué la direction de la villa.
    En y arrivant, je tombai sur une poule qui dévorait des miettes, s’en donnant à cœur joie. En fait, ce n’était rien de plus qu’une méchante cabane abritant un four, avec un comptoir amovible, et un auvent que l’on pouvait rabattre. Elle était tellement petite que le propriétaire passait son temps libre assis à l’ombre d’un pin, de l’autre côté de la route. Quand il apercevait un client potentiel, il lui laissait le temps de saliver en contemplant ses succulents gâteaux, puis traversait sans se presser.
    Les habitants du mont Pincio ne permettaient pas l’installation de boutiques, mais ils appréciaient les friandises. Voilà pourquoi ils avaient laissé ce marchand de sucreries s’installer sur leur colline. L’architecture de son établissement n’était peut-être pas très élégante, mais c’était compensé par la qualité de ses produits.
    Sur un immense plateau, installé au centre du comptoir, de grosses figues entières étaient enfoncées dans un épais matelas de miel. Autour de ce grand plat circulaire, des mets appétissants et délicats s’entassaient en spirales pas vraiment régulières (des trous apparaissaient, ici et là, pour ne pas décourager les clients de se servir). Il y avait des dattes fourrées d’amandes entières couleur ivoire ; d’autres remplies de curieux mélanges aux teintes pastel ; des pâtisseries croustillantes en forme de croissants ou de rectangles, garnies de fruits juteux et recouvertes d’une poudre de cannelle ; des prunes fraîches, des coings, des poires pelées et caramélisées ; des crèmes pâles saupoudrées de noix muscade – certaines nature, d’autres présentées sur une base de baies de sureau ou de cynorhodon.
    Le long d’une cloison courait une étagère, surchargée de pots de miel étiquetés Hymettus ou Hybla. Il y avait également des rayons de miel entiers, pour ceux qui souhaitaient apporter un cadeau original lors d’une fête. En face, des gâteaux africains de couleur sombre contrastaient avec ceux « maison », à base de farine blanche trempée dans du lait. Le pâtissier les avait transpercés avec une broche pour les tremper dans le miel, avant de les décorer de noisettes.
    J’étais en train d’admirer sa spécialité, des pâtisseries en forme de colombes garnies de raisins et de noix, quand il apparut à côté de moi.
    — Alors tu es de retour ! Tu as trouvé la maison que tu cherchais ?
    — Oui, merci. Tu connais les gens qui y habitent ?
    — Évidemment.
    Ce pâtissier était un homme réfléchi dont les gestes étudiés reflétaient la délicatesse nécessaire dans son métier. Je lus sur l’auvent qu’il s’appelait Minnius.
    — Ils sont comment ? lui demandai-je franchement.
    — Pas mal.
    — Tu les connais depuis longtemps ?
    — Plus de vingt ans ! Quand j’ai fait la connaissance de cette bande de parvenus,

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