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Une veuve romaine

Une veuve romaine

Titel: Une veuve romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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ne s’est présenté après sa mort, personne n’a été en mesure d’attaquer le propriétaire. Le neveu de Fronto a failli en devenir fou, parce que ça mettait un terme à son action contre la veuve. Les vigiles ont identifié le corps du bouvier d’après une clef qu’il avait sur lui et qui portait le nom de Fronto – c’était la clef manquante pour la cage de la panthère. Et rien ne le reliait à la veuve.
    — Et pour quelle raison en aurait-il voulu à Fronto ?
    — Personne l’a jamais su. Il travaillait avec nous depuis quelques semaines seulement. On connaissait pratiquement rien sur lui. C’est presque toujours le cas pour les gens qui sont engagés provisoirement.
    — Il s’appelait comment ?
    — Gaius.
    — Voilà qui va m’aider. La moitié de la population répond au nom de Gaius. L’autre moitié se partage entre Marcus et Lusius. Tu imagines le travail d’un détective ! Tu ne peux pas faire mieux que ça ?
    — Attends, il avait peut-être un autre nom… Non, j’ai beau me creuser la cervelle, je m’en souviens pas. Fronto était sans doute le seul qui aurait pu te le dire.
    Je posai encore quelques questions à la contorsionniste, mais elle n’avait rien d’intéressant à ajouter. Elle promit d’essayer de se rappeler d’autres détails sur le bouvier. C’est complètement décontenancé que je m’éloignai de la ménagerie.
     
    Mon travail de la matinée ne m’avait pas appris grand-chose de concret. En outre, j’avais maintenant l’esprit obsédé par le récit de l’accident que m’avait fait Thalia. Résultat : quand je repris ma surveillance, une fois arrivé dans le quartier du Cælimontium, j’étais d’humeur plutôt morose.
    La rue Abacus était baignée de soleil. Nous allions encore cuire. À peine les marchands avaient-ils jeté des baquets d’eau sur les trottoirs que ces derniers étaient déjà secs. Le serrurier avait recouvert d’un tissu la cage de son chardonneret chanteur pour le protéger. En arrivant, je fis un signe de la main au patron de la taverne, en train de parler avec quelqu’un installé au comptoir. (Depuis le temps, il savait ce que je prenais.) Je me dépêchai alors de m’installer à la seule table qui se trouvait à l’ombre. J’étais à peu près certain que Severina ne montrerait pas le bout de son nez avant au moins deux heures. Retrouvant ma joie de vivre, rien qu’à l’idée d’être aussi bien payé pour un travail aussi peu contraignant, je joignis les mains derrière ma tête et m’étirai à loisir.
    J’entendis quelqu’un arriver dans mon dos et pensai inconsciemment qu’il s’agissait du serveur. Je ne mis pas longtemps à comprendre mon erreur. Au moment où je laissai retomber mes bras à mes côtés, je sentis une corde épaisse les immobiliser. Et mon cri d’alarme fut rapidement étouffé par un sac qu’on me glissa sur la tête.
    Je me redressai en hurlant. J’entendis le banc se renverser derrière moi, mais je savais à peine où j’étais. Aveuglé, presque étouffé, incommodé par l’étrange odeur du sac, affecté par l’effet de surprise, je fis des tentatives complètement vaines pour me libérer. Mes attaquants me poussèrent violemment le visage contre la table. Je parvins à tourner la tête à temps pour éviter de m’écraser le nez, mais le choc m’envoya une série de vibrations dans l’oreille. Je décochai un coup de pied en arrière, qui rencontra une cible molle. Renouvelant l’opération, je ne traversai que le vide. Toujours pressé contre la table, je décochai un coup sur le côté. Des mains s’emparèrent de moi. Je frappai de toutes mes forces dans l’autre direction – trop tard ! Arrivé au bout de la table, je perdis l’équilibre.
    Je n’eus pas le temps de m’orienter. Certaines personnes avaient décidé pour moi de l’endroit où je devais me rendre : ils me traînèrent sur le dos en me tirant à toute allure par les pieds. Je savais qu’il était inutile de compter sur une intervention des passants. J’étais sans défense. Ces crapules me tenaient chacun par une jambe – dangereux, s’ils passaient de chaque côté d’un poteau. Je commençais à avoir mal un peu partout. Insulter mes agresseurs, surtout dans la position dans laquelle je me trouvais, n’aurait servi qu’à aggraver les choses. Je tentai de me décontracter les muscles au maximum, en attendant la suite des événements.
    Quand ils me firent glisser sans

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