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Une veuve romaine

Une veuve romaine

Titel: Une veuve romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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transe.) Il me vient une meilleure idée, continuai-je, pourquoi ne pas raconter au gentil oncle Marcus ce qui est réellement arrivé, puis le laisser s’occuper de tout ?
    Severina étendit ses minuscules pieds devant elle en poussant un profond soupir. Ses pieds, et ce que je pouvais voir de ses jambes – beaucoup plus que d’habitude – étaient couverts de taches de rousseur, tout comme ses bras.
    — Oh ! Laisse-moi un peu tranquille, Falco !
    — Tu n’as pas l’intention de me parler ?
    — Si tu penses que j’ai empoisonné Novus, certainement pas !
    — Et l’as-tu empoisonné ?
    — Non, par Junon et Minerve ! Si je ne m’intéressais qu’à son argent, comme tu l’as toujours pensé, pourquoi aurais-je fait ça ?
    — C’est la question que je n’arrête pas de me poser.
    — Épatant ! Et quelle explication tordue as-tu trouvée ?
    — J’ai la conviction que tu l’as tué, mais j’avoue ne pas encore savoir pourquoi.
    Je n’avais pas fini de parler qu’elle avait déjà bondi sur ses pieds.
    — Didius Falco, tu n’as rien à faire chez moi ! Alors soit tu m’arrêtes, soit tu disparais.
    — Où t’en vas-tu, Zotica ?
    — Dans la salle à manger. Chercher une jarre de vin ! J’ai l’intention de me soûler !
    Mon cœur me soufflait de me méfier, mais je me disais aussi que c’était peut-être là ma seule chance d’amener Severina à laisser échapper une indiscrétion.
    — Oh ! reste assise, femme ! Je vais aller chercher la jarre. Écoute l’avis d’un expert ! Avec l’aide d’un ami, on met beaucoup moins de temps à se soûler, et c’est bien plus drôle.

27
    Pourquoi est-ce que je fais des choses pareilles ? (Il n’y a pas que moi, d’ailleurs !)
    Je trouvai des coupes sur une console, et une amphore à demi pleine d’un liquide qui me parut assez fort pour ce que nous voulions en faire : boire jusqu’à nous en rendre malades. Severina alla quérir un pot d’eau fraîche. Nous ne nous préoccupâmes pas d’épices. Les soupçons que nous éprouvions l’un envers l’autre seraient suffisants pour donner tout le piquant nécessaire.
    Au début, carrément assis par terre, la tête appuyée contre le lit de repos, nous bûmes en silence.
    Même après cinq années passées comme détective, la vue d’un cadavre me troublait encore. Je ne fis aucun effort pour chasser l’image toujours présente devant mes yeux : Novus, les fesses à l’air, terrassé par un dernier spasme qui lui avait fait perdre toute dignité ; Novus, le visage aplati contre les dalles, les traits déformés par l’effroi…
    — Est-ce que ça va, Falco ? demanda Severina d’une voix douce.
    — À chaque fois que je me retrouve mêlé à un meurtre, je suis très perturbé. Tu veux que je te décrive le tableau que j’ai découvert ?
    Mon trouble ne m’empêcha pas de remarquer que ses articulations blanchirent, tellement elle se mit à serrer le pied de sa coupe de céramique.
    — Vas-y. Je crois que je tiendrai le coup !
    En fait, je lui avais déjà dit le pire, et je ne tenais pas à me remémorer une fois encore les détails les plus sordides.
    Severina remplit sa coupe. Nous nous servions au fur et à mesure de nos besoins, sans aucun cérémonial. C’était un peu comme boire avec un homme.
    — Tu fais ça souvent ? demandai-je.
    — Non, affirma-t-elle. Et toi ?
    — Seulement quand j’ai réussi à oublier le mal de tête que j’ai attrapé lors de ma cuite précédente.
    — Si c’est ce que nous nous apprêtons à faire, est-ce que je peux t’appeler par ton prénom ?
    — Pas question.
    Elle se mordilla le pouce pendant un moment.
    — Je croyais que tu étais mon gentil oncle Marcus ? finit-elle par dire.
    — Je suis Falco, et je ne suis pas gentil.
    — Je vois. Ivre, mais réservé ! (Elle éclata de rire. Et à chaque fois que Severina riait, elle paraissait pleine d’arrogance. J’en éprouvais beaucoup d’irritation.) Je crois que toi et moi, Falco, nous sommes beaucoup plus semblables que tu n’es prêt à l’admettre.
    — Nous n’avons rien en commun ! (Je remplis ma coupe à mon tour.) Novus est mort. Que va-t-il se passer, maintenant, Zotica ?
    — Rien.
    — Peut-être aurais-je dû demander : qui va y passer maintenant ?
    — Inutile de te montrer aussi provocant ! dit-elle.
    Mais elle le dit avec un demi-sourire et une étrange lueur derrière ses cils pâles.
    En fait, elle me

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