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Vengeance pour un mort

Vengeance pour un mort

Titel: Vengeance pour un mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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sobre tunique sombre et en tira un portefeuille dont il dénoua la cordelette puis il en sortit un parchemin. Il le déplia et le présenta au marchand.
    Peyro le lut soigneusement en suivant les lignes du bout du doigt puis il releva la tête et sourit.
    — Excellent. Messire est donc médecin ?
    — Médecin de Son Excellence l’évêque de Gérone, précisa Astruch. Et, j’ai la chance de pouvoir le dire, de mon humble personne également. Duran est dans le commerce avec moi.
    — Et le disciple ?
    — Yusuf, dit Isaac. Yusuf ibn Hasan, pupille de Sa Majesté le roi. Il apprend à mes côtés les rudiments de la médecine.
    — J’ai entendu parler de toi, Yusuf, dit Peyro. Bien. J’aime savoir à qui je m’adresse. Revenons à la Santa Maria. Inutile de vous dire qu’elle a appareillé. Vous savez peut-être aussi qu’il y a eu des problèmes…
    — Quel genre ? s’enquit Astruch.
    — Oh, tous les problèmes qu’un vaisseau au port peut rencontrer. Le recrutement de l’équipage, le chargement des marchandises, le droit à l’exportation… Rien ne nous a été épargné.
    — Ce n’est pas rassurant, fit Astruch.
    — Peut-être. En tout cas, l’équipage est expérimenté, et toutes les marchandises achetées ont été rangées dans la cale. C’est du moins ce qu’on m’a dit. On m’a également dit qu’il n’y a pas de cargaison supplémentaire à bord, ainsi que cela a été avancé. Je me demande s’il faut le croire.
    — Une cargaison supplémentaire ? demanda Astruch avec une sorte de fascination horrifiée.
    — Je vais vous dire ce que je sais et ce que j’ai entendu. Il y a eu plainte comme quoi plusieurs documents – les permissions d’exporter – auraient été falsifiés. C’est une chose certaine – je parle de la plainte, bien entendu. La falsification, si elle existe, concerne des choses essentielles à la sécurité du royaume en temps de guerre…
    — Des armes, fit Astruch d’une voix caverneuse.
    — Et des armures, plus d’autres produits de première nécessité, ajouta Peyro. Je vois que je n’ai pas à vous expliquer la gravité de la chose.
    — Comment cela a-t-il pu arriver ? L’époque est mal choisie pour le transport de produits de contrebande, quels que soient les bénéfices escomptés. On m’avait assuré qu’il n’y avait à bord aucune cargaison douteuse.
    — Vous lui avez posé la question ? fit Peyro, surpris.
    — Certainement, maître Pere. La présence de produits de contrebande augmente les risques. Mais Don Guillem m’a assuré que les propriétaires étaient d’accord et que l’on ne pouvait se permettre une telle activité.
    — C’est vrai, fit Peyro d’un air vague, mais il semble que les choses aient mal tourné, et je tente de savoir ce qui s’est passé.
    — Vraiment ?
    — C’est très délicat. Le pire problème est la mort de l’actionnaire majoritaire, Arnau Marça. Il s’occupait de tout, et cela veut dire que son intendant, Felip Cassa, était chargé de faire transporter ici les marchandises et d’obtenir le permis à l’exportation.
    — Arnau Marça est mort ?
    — Oui. Et dans les circonstances les plus malheureuses, pour ne pas dire scandaleuses. Il a été arrêté il y a une semaine pour cette question des permis d’exporter.
    — Arrêté ? répéta Astruch, choqué.
    — Oui. Il paraît qu’il a été grièvement blessé lors d’une tentative d’évasion et qu’il vient de mourir de ses blessures. Sa veuve a emporté son corps dans le plus grand secret pour l’inhumer au château auprès de ses ancêtres.
    — À mon avis, c’est l’homme de confiance qu’il faut interroger, intervint Isaac. Quand le représentant d’une noble famille s’implique dans de telles entreprises, il est rare qu’il règle lui-même les détails.
    — Je crois que Don Arnau a écarté son intendant pendant le chargement de la Santa Maria. Cassa a dit que Marça lui a retiré les listes et les documents en précisant qu’il s’en occuperait personnellement.
    — Est-ce connu à cette heure ? demanda Astruch.
    — Non, répondit Peyro. Cassa n’en a pas beaucoup parlé, et nous avons veillé à faire taire les bavards.
    — Pourtant nous évoquons cette affaire dans une taverne, non ? fit remarquer Isaac.
    — Sa mort n’est connue que de ses seuls associés. Et très peu de gens sont au courant du renvoi de Cassa.
    — Il y a nous à présent, reprit Isaac. Et tous

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