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Vengeance pour un mort

Vengeance pour un mort

Titel: Vengeance pour un mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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sais, en revanche, c’est qu’une galée battant pavillon royal a pris la mer ce matin.
    — Pour quel port ?
    — Nul ne le sait. Le capitaine a reçu des ordres la nuit dernière, dit-on, mais de cela non plus nul n’est sûr. Elle va peut-être rejoindre Sa Majesté en Sardaigne afin que tout lui soit révélé.
    — Elle peut aussi poursuivre la Santa Maria, suggéra Astruch.
    — C’est peu probable. La mer est si grande. Elle ne la rattraperait pas avant l’Égypte.
    Il s’arrêta de parler et contempla la mer comme s’il en calculait l’immensité.
    — Si l’on apprend que le vaisseau s’arrête dans un autre port et décharge sa cargaison, nous connaîtrons de sérieux ennuis. Je suis venu ici pour savoir si des ordres contraires ont été donnés. Venez, messires, je vais me joindre à vous pour dîner et nous pourrons continuer de discuter.
     
    La conversation tourna autour des mêmes sombres spéculations tout au long d’un dîner composé de légumes mal bouillis, de poisson et de pain. Enfin, maître Pere leur dit adieu et sortit de la taverne, l’air toujours aussi préoccupé.
    Astruch se leva quelques instants plus tard.
    — Sortons d’ici, dit-il. L’endroit est aussi désagréable que les mets.
    — Nous retournons auprès des autres, papa ? demanda Duran. Sinon, j’aimerais me promener encore sur le port.
    — Fais comme il te plaira, dit Astruch en le congédiant de la main. Je me demande quelles nouvelles je vais rapporter à Don Guillem, continua-t-il. Dois-je le préparer à la mort ou à la disgrâce ? Lui conseiller de réunir quelques objets de valeur et de s’enfuir ?
    — Si le capitaine avait reçu des ordres contraires émanant d’une minorité d’actionnaires, demanda Isaac, pensez-vous qu’il les aurait suivis ?
    — J’en doute beaucoup. Pas sans se les être fait confirmer. Mais toutes nos discussions sont vaines, mon ami. On ne peut rien avant le retour du navire : Marça sera jugé et sa loyauté établie.
    — Je suis d’accord avec vous, maître Astruch.
    — S’il est déclaré innocent, ses héritiers décideront. S’il est reconnu coupable, la cargaison reviendra à Sa Majesté le roi. D’une manière ou d’une autre, il se passera pas mal de temps avant que je rentre dans mon argent, mais j’y suis préparé. Là aussi, ce n’est que spéculation. Je vais exposer l’affaire à mon ami, qui en sait plus que nous tous sur la législation en matière de bateaux.
    — Nous ne partirons pas pour Perpignan ce soir, n’est-ce pas ? dit Isaac.
    — Le soleil baisse déjà, seigneur, annonça Yusuf.
    — Allons retrouver les femmes, alors. Mon ami a insisté pour que nous passions la nuit dans sa demeure, et ce n’est que courtoisie que de lui dire que nous acceptons. Je vais lui demander conseil et je l’écouterai avec infiniment d’attention.
    — Vous faites ça pour Castell ou pour vous-même ? lui demanda Isaac.
    — Pour nous deux. Si Castell est inculpé, je n’échapperai pas au châtiment, maître Isaac.

CHAPITRE VI
    Le lendemain matin, avant que les cloches de la ville ne sonnent tierce, le petit groupe venu de Gérone était déjà en chemin. Sous un ciel soumis aux bourrasques et aux pluies occasionnelles, il cheminait vers Perpignan.
    — Notre hôte a-t-il eu des paroles susceptibles de vous réconforter, maître Astruch ? demanda Isaac une fois certain qu’ils se trouvaient hors de portée des oreilles indiscrètes.
    — Il a entendu des rumeurs selon lesquelles deux ou trois autres actionnaires enverraient une galée rapide intercepter le vaisseau à sa première escale, dit Astruch. Avec de nouveaux ordres.
    — Lui paraissent-elles fondées ?
    — Non, il ne croit pas que la cargaison puisse justifier une telle dépense.
    — Mais si une galée voguait vers l’Égypte, suggéra Isaac, avec ses propres passagers ou sa propre cargaison…
    — Il y a pensé. Une galée est justement à l’ancre à Collioure et elle se prépare à appareiller. En combien de temps peut-on exécuter de nouveaux ordres ? demanda Astruch, l’air sombre.
    — Tout ceci n’est que spéculation, maître Astruch. Nous ne pouvons savoir ce que feraient ces gens. Ce que Don Guillem doit connaître, c’est si des actes illégaux ont été commis, on pourra alors réfuter l’accusation d’y avoir été impliqué. Si je ne me méprends pas, Jacob Bonjuhes saura quel habitant de Perpignan nous pouvons approcher afin de

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