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Vengeance pour un mort

Vengeance pour un mort

Titel: Vengeance pour un mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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royale.
    — Vraiment ? dit Felip avec un intérêt encore plus grand que celui que Yusuf avait manifesté à l’égard de la réserve.
    — Yusuf, lança Isaac avant que quelqu’un ne continue sur ce sujet, j’aimerais te donner un conseil.
    — Oui, seigneur, répondit le garçon en rapprochant sa jument.
    — Il vaudrait peut-être mieux ne pas dévoiler ton identité à des étrangers, lui conseilla-t-il à voix basse.
    — Je n’ai rien fait, seigneur, c’est…
    — Je vais parler à maître Astruch. L’orage menace, me semble-t-il, poursuivit-il d’une voix plus forte.
    Déjà sombre, la route de la forêt s’obscurcit davantage. Quelque part, un petit animal poussa un cri. Les mules secouèrent leurs harnais et, au loin, le tonnerre roula dans les montagnes. Les pans de ciel bleu visibles au-dessus d’eux, entre les cimes des arbres, furent bientôt remplacés par des nuées d’orage.
    — Oui, seigneur, moi aussi je sens l’orage venir, acquiesça Yusuf.
    Quelques instants plus tard, il y eut un éclair aveuglant immédiatement suivi d’un coup de tonnerre, et l’orage éclata dans toute sa fureur. La pluie s’abattait par vagues, arrachant feuilles, brindilles et même petites branches.
    — Papa, dit Raquel, il faut quitter la route et nous abriter dans la forêt si nous ne voulons pas être trempés jusqu’aux os.
    Cela suffit pour que chacun se précipite sous le couvert d’un gros bouquet de chênes.
    Une fois sous les arbres, Raquel aida son père à mettre pied à terre et chercha un endroit relativement sec.
    — Il y a un abri sur notre droite, juste devant. Posez votre main sur mon épaule et ne me quittez pas, dit-elle.
    Isaac se mouvait dans ce territoire inconnu avec une lenteur inaccoutumée. Il éprouvait le chemin du bout du pied et s’efforçait d’éviter les roches, les racines et les branches cassées dissimulées sous les feuilles. Son bâton était rangé dans l’une des charrettes : marcher sans lui sur un sol inégal se révélait difficile. Yusuf les suivait avec leurs montures.
    Quand ils eurent atteint l’abri remarqué par Raquel, un affleurement rocheux au bord d’une dépression, elle s’arrêta.
    — Il y a une pente, papa, elle n’est pas plus longue que votre bras, mais elle est très raide, prévint-elle. Je passerai la première.
    Elle se laissa glisser jusqu’en bas.
    — Tu y es ? lui demanda son père.
    — Oui. Il y a un jeune arbuste tout près de votre main droite. Si vous descendez face à la pente, il vous aidera.
    — Oui, ma chérie, je sais encore comment descendre.
    Il posa la main sur l’arbuste et sauta sans difficulté. On voyait le ciel au-dessus de la dépression.
    — Merci pour tes excellents conseils, lui dit-il, mais je suis en train de me tremper.
    — Il y a une crevasse entre deux gros rochers. Cette petite grotte nous protégera du gros de l’averse.
    — Dans ce cas, hâtons-nous avant de nous noyer.
    Yusuf laissa les bêtes sous les arbres puis il les rejoignit.
    — Ton choix a été judicieux, ma chérie, dit Isaac. Cet espace est relativement sec et confortable.
    — J’espère que les autres ont également trouvé quelque chose.
    — Je l’espère aussi, fit Yusuf, parce qu’il ne reste plus de place ici que pour une souris.
    Au bord de la route, Astruch, Duran et les servantes terrorisées s’occupaient des bagages ; les serviteurs avaient détaché les mules et les conduisaient à couvert.
    Au lieu de mettre pied à terre comme tout un chacun, Bonafilla, prise de panique, avait poussé sa mule vers le plus gros bouquet d’arbres qu’elle avait pu trouver. Mais la bête était aussi opiniâtre que sa maîtresse, de sorte qu’elle refusa de se glisser entre les troncs et de poser le sabot dans la broussaille. La mule recula et Bonafilla dut sauter à terre pour trouver un abri. Elle passa devant l’affleurement rocheux sous lequel attendaient Isaac, Raquel et Yusuf et elle constata qu’ils avaient bien de la chance, mais aussi qu’ils étaient très serrés. Puis son regard se posa sur l’arbre le plus imposant qu’elle ait jamais vu. Sa base massive avait donné naissance, au fil des années, à trois énormes troncs. Deux d’entre eux s’élevaient vers les cieux et formaient un large dais protecteur au-dessus du troisième qui poussait pratiquement à l’horizontale. Il s’était formé dessous une petite cuvette, un endroit sec et doux que recouvraient des feuilles récemment

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