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Vengeance pour un mort

Vengeance pour un mort

Titel: Vengeance pour un mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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tombées.
    Le vent, la pluie, le tonnerre et les éclairs redoublèrent de fureur. Les servantes abandonnèrent ce qu’elles portaient pour se réfugier sous les charrettes, où les serviteurs les rejoignirent. N’y voyant rien à travers les trombes d’eau, Astruch et Duran vérifièrent que tout le monde était à l’abri puis ils cherchèrent la protection d’un gros arbre.
    Bonafilla avait à peine remis de l’ordre dans sa tenue que se faisait à nouveau entendre la voix élégante qui l’avait surprise auparavant.
    — Il semble que vous ayez découvert le seul endroit sec de toute la forêt de Sa Majesté.
    Avant que les mots l’aient atteinte, Felip avait sauté à bas de sa jument pour se glisser dans la dépression, à côté d’elle.
    — Où avez-vous laissé votre mule ? lui demanda-t-il. J’espère que vous ne voyez pas d’inconvénient à ce que je me joigne à vous.
    — Si, répondit-elle. Et le bois est trop touffu pour que ma mule y pénètre. Je l’ai laissée là-bas.
    — C’est parce que vous n’avez pas suivi le bon chemin. Si je n’avais entrevu une soierie safran entre les arbres, je n’aurais pas su où vous vous trouviez. Mais si ma présence vous ennuie, maîtresse, je partirai.
    — Dans ce cas, répondit Bonafilla avec impatience, vous serez trempé, et j’en serai tenue responsable.
    — Que désirez-vous que je fasse ? Dites-le-moi. Voulez-vous que je reste ?
    — Non, il ne le faut pas.
    — Vous voulez que je remonte en selle, alors ?
    — Comment pourrais-je vous envoyer chevaucher par un tel temps ?
    — Il va falloir que vous m’appreniez à disparaître sans m’en aller.
    Bonafilla le regarda avec étonnement puis elle réfléchit quelques instants.
    — Je dois me marier dans cinq jours, dit-elle enfin comme si cela constituait une réponse.
    — Je vous souhaite beaucoup de bonheur, mais cela ne répond en rien à ma question.
    — Je veux dire que mon mari…
    — Pardonnez-moi, maîtresse, mais vous n’êtes pas encore mariée, n’est-ce pas ?
    — Je ne l’ai même jamais rencontré. Comment pourrais-je être son épouse ?
    — Il y a certains moyens… Mais apparemment, la perspective de ces épousailles ne vous enchante pas, fit-il remarquer alors que ses lèvres ébauchaient un sourire.
    — Pourquoi cela me plairait-il ? Imaginez qu’il soit affreux. Et puis, de toute façon, j’aimerais mieux ne pas me marier.
    Elle rejeta la tête en arrière comme elle le faisait si souvent, et son voile glissa.
    Comme elle voulait le rattraper, la foudre tomba si près que l’éclair et la détonation ne firent pratiquement qu’un. Bonafilla poussa un cri de terreur et se tourna vers lui. Il la prit dans ses bras et l’attira contre lui pour atténuer le bruit de l’orage. Doucement, il lui tapota l’épaule. Puis, prudemment, il posa la joue sur ses cheveux soyeux et la serra davantage. Mais il gardait les yeux grands ouverts et scrutait la forêt au cas où quelqu’un viendrait.
    — Ne souillez pas votre beauté de ces larmes salées, murmura-t-il en relevant la tête avant de lui caresser les cheveux. Si vous me permettez cette liberté, les seules larmes qui devraient toucher votre charmant visage devraient être celles que je déverserais sur vous, des larmes d’or et de gemmes.
    Il lui releva le menton et il embrassa ses paupières avant d’essuyer ses larmes d’un mouchoir de soie, mais jamais il ne cessa d’inspecter la forêt alentour.
    — Où est Bonafilla ? lança soudain la voix de son père. Bonafilla, où es-tu ?
    — Ici, papa, bien à l’abri sous un arbre, répondit-elle. Il faut que vous partiez, ajouta-t-elle à voix basse. C’est mal.
    — Il n’y a rien de mal à cela, belle Bonafilla, susurra Felip. Pourtant je partirai puisque c’est ce que la sagesse commande. J’attendrai toutefois que l’orage se soit calmé.
    — Et si mon père vient me chercher ?
    — Maintenant qu’il vous sait en sécurité, lui aussi attendra le retour du beau temps. Connaissez-vous l’histoire de la belle reine Didon, du héros Énée et de l’orage ?
    — Qui sont-ils ?
    — Vous raconterai-je leur aventure en attendant la fin de l’orage ? demanda-t-il doucement.
    Quiconque l’aurait écouté se serait étonné qu’il omette la fin tragique de Didon dans sa version quelque peu abrégée de l’histoire.
     
    Les éclairs et le tonnerre s’apaisèrent, mais le vent se leva et l’orage continua

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