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Vengeance pour un mort

Vengeance pour un mort

Titel: Vengeance pour un mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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lui exposer nos difficultés. Et si ce n’est lui, un de ses patients ou l’un de ses amis nous renseignera. Je crois que la pluie s’est arrêtée, ajouta-t-il. Je sens le soleil sur ma joue humide. Nous ne devons plus être très loin.
    — Effectivement.
    — Maître Astruch, quelle est cette ville devant nous avec ce clocher qui s’élève si haut ? lança Yusuf, resté en arrière avec les autres.
    Alors qu’Astruch scrutait l’horizon, un bouquet d’arbustes sur sa droite lui répondit d’une voix on ne peut plus masculine.
    — C’est l’ancienne cathédrale d’Elna, jeune homme.
    Chacun se retourna pour voir une jument grise passer la tête entre les arbustes et s’avancer vers eux. Une seconde ou deux plus tard, un homme apparut, qui marchait à son côté, la main posée sur son garrot. Ses habits de voyage étaient d’une élégance remarquable, et ses manières allaient de pair avec son allure générale. Dès qu’il fut près d’eux, il s’inclina profondément avec un sourire d’excuse. Bonafilla, qui chevauchait le visage pratiquement découvert, s’empressa de tirer son voile sur sa bouche et son menton pour ne plus laisser visibles que ses yeux et son front.
    — Je suis désolé de vous avoir surpris, dit-il. Je suis parti bien avant l’aube, et il y a là un endroit pour un homme et une bête qui veulent se reposer. Mais quand j’ai entendu cette question dont je ne connais que trop la réponse, je n’ai pu m’empêcher de prendre la parole.
    Il mit le pied à l’étrier et sauta en selle avec facilité. Il poussa sa jument jusqu’à la hauteur d’Astruch et, sans demander la permission, ralentit pour se joindre à eux.
    Sous ses paupières baissées, Raquel l’observa attentivement. Il était trop élégant et trop sûr de lui pour être un serviteur. Sa tunique était trop belle, de trop bonne facture, et sa voix était celle d’un homme instruit. Pourtant ce n’était pas un gentilhomme. Raquel en était certaine. Un clerc, peut-être même le secrétaire d’un homme riche, ou encore le premier adjoint d’un marchand. Il avait une sorte de beauté sauvage, des pommettes saillantes et des yeux gris très vifs, comme un oiseau de proie. Voilà un personnage intéressant, songea-t-elle, mais peu rassurant. Elle se dit aussi qu’il savait pertinemment qu’on le jaugeait et qu’il s’en amusait.
    — Je m’appelle Felip, dit le nouveau venu. Je rentre après de difficiles tractations. J’habite non loin de Perpignan.
    — Et je suis Astruch Afaman de Gérone, dit le père de Bonafilla. Nous nous rendons à Perpignan pour un mariage.
    — Et laquelle de ces deux charmantes dames est la promise ? L’une d’elles l’est certainement.
    — Ma fille, répondit Astruch en tendant la main en direction de Bonafilla, qui s’empressa de mieux couvrir son visage.
    — Tant de modestie et de timidité siéent particulièrement à une fiancée, dit Felip avec gravité. Pensez-vous que nous aurons encore de la pluie avant d’atteindre la ville ?
    Cette dernière phrase indiquait qu’il avait l’intention de s’intégrer au groupe de voyageurs.
     
    — Papa, dit Raquel une fois qu’ils eurent traversé Elna, nous longeons une magnifique forêt. Elle semble s’étendre indéfiniment.
    — Ce qui explique pourquoi je ne sens plus le soleil sur mon visage, répondit sèchement son père. Je savais aux bruits que nous étions dans une forêt.
    — Elle n’est pas aussi grande que ça, intervint Felip. C’est la devesa de Sa Majesté, sa réserve de chasse. On ne trouve nulle part ailleurs autant de gibier.
    — Quel genre de gibier ? demanda Yusuf, qui semblait intéressé.
    — En plus des cerfs qui pullulent littéralement, il y a des sangliers. Ils font la renommée de ce lieu. Sans parler des oiseaux et du petit gibier, évidemment. Mais inutile de la lorgner ainsi, jeune homme. Seuls les proches de Sa Majesté sont autorisés à chasser. De terribles châtiments attendent les contrevenants et les braconniers.
    — Cela va de soi, répondit Yusuf, nullement gêné. Mais il est agréable de la regarder d’ici et d’imaginer à quoi peut ressembler cette réserve.
    — Yusuf, je crois que cela ne poserait pas de problème si tu désirais chasser dans la devesa de Sa Majesté, intervint Astruch, puis se tournant vers Felip : Yusuf est le pupille et le page de Sa Majesté le roi. Il pourrait chasser tant qu’il le souhaite dans la réserve

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